Enquête effectuée auprès des jeunes et des entreprises sur mandat du Secrétariat d’État à la formation, à la recherche et à l’innovation SEFRI
Objectifs et profil de l’étude
L’objectif du baromètre des transitions est de recenser les décisions des jeunes en matière de formation à la fin de leur scolarité obligatoire, et d’évaluer la situation sur le marché suisse des places d’apprentissage.
Une enquête en ligne (disponible en trois langues) est menée chaque année à cet effet auprès des jeunes âgés de 15 à 17 ans (Tessin : 14-16 ans) et des entreprises comptant au minimum deux employés. Cette enquête est systématiquement réalisée en deux vagues (archives baromètre des transitions).
Les graphiques ci-après donnent un aperçu des principaux résultats de la première vague d’enquête en 2025. La méthodologie est détaillée à la fin du rapport.
Les données présentées ont été obtenues par extrapolation. Les résultats de la population cible ont été extrapolés sur la base des échantillons.
Jeunes
96 855 jeunes âgés de 15 à 17 ans (Tessin : 14-16 ans) se trouvaient confrontés au choix de leur formation en mars/avril 2025.
Le plus souvent, ils envisagent une formation professionnelle initiale après la fin de la scolarité obligatoire. Leur deuxième préférence va aux écoles de maturité et aux écoles de culture générale. Plus d’un quart des jeunes prévoient d’effectuer une année intermédiaire ou souhaitent profiter d’une offre transitoire.
Parmi les jeunes intéressés par un apprentissage, 28 975 (soit 63 %) ont déjà signé un contrat d’apprentissage. Pour la troisième fois consécutive, cette valeur retrouve son niveau d’avant la pandémie (2024 : 61 %, 2023 : 62 %, 2022 : 56 %, 2021 : 52 %, 2020 : 56 %, 2019 : 61 %). Par ailleurs, 4854 autres jeunes intéressés par un apprentissage (soit 11 %) ont obtenu une confirmation orale d’une entreprise formatrice. Il est important de souligner que seule une partie de la demande de places d’apprentissage est prise en compte ici, à savoir celle des jeunes de 15 à 17 ans (Tessin : 14-16 ans) arrivant à la fin de leur scolarité obligatoire.
24 171 jeunes au moment de la transition I ont été reçus à un examen d’admission pour intégrer une école de maturité, une école de culture générale ou une école de formation professionnelle initiale ou ont obtenu une confirmation pour une autre offre (année intermédiaire, offre transitoire).
Au total, 57 999 jeunes (soit 60 % des jeunes interrogés) ont trouvé une solution qui leur convient pour après les vacances d’été. Ce chiffre est de nouveau en nette augmentation par rapport aux années 2020-2022 marquées par la pandémie (2024 : 64 %, 2023 : 63 %, 2022 : 51 %, 2021 : 51 %, 2020 : 51 %, 2019 : 57 %).
Entreprises
57 % des entreprises interrogées proposent des places d’apprentissage. Depuis 2023, il est possible de définir la part d’entreprises formatrices dans l’échantillon brut de la présente enquête, ce qui permet de mieux atteindre les entreprises formatrices. Cela explique l’augmentation de la valeur observée au cours des trois dernières années (2025 : 57 %, 2024 : 57 %, 2023 : 56 %). Lors des enquêtes précédentes, la part des entreprises formatrices dans l’échantillon était d’environ un quart.
Le nombre total de places d’apprentissage proposées en 2025 s’élève par extrapolation à 76 273. Sur le total des places d’apprentissage proposées, 69 658 places (soit 91 %) concernent des formations professionnelles initiales menant au certificat fédéral de capacité (CFC) et 5926 places (soit 8 %) correspondent à des formations professionnelles initiales sanctionnées par une attestation fédérale de formation professionnelle (AFP). Le 1 % restant n’a pas pu être clairement identifié sur la base des données disponibles.
La plupart des entreprises formatrices proposent le même nombre de places que l’année précédente (78 %). 11 % des entreprises offrent plus de places d’apprentissage qu’en 2024. Cela étant, 10 % des entreprises déclarent qu’elles offrent moins de places d’apprentissage. Ces chiffres restent stables.
50 844 des places d’apprentissage (soit 67 %) étaient déjà attribuées en mars/avril 2025. À l’exception de la légère baisse enregistrée entre 2021 et 2023, cette valeur est globalement stable (2024 : 66 %, 2023 : 63 %, 2022 : 64 %, 2021 : 63 %, 2020 : 66 %, 2019 : 67 %, 2018 : 70 %).
Jeunesse
Chaque année, le Baromètre des transitions montre que les parents jouent un rôle central dans le choix de formation de leurs enfants. 81 % des jeunes interrogés déclarent que leurs parents les ont soutenus dans leur choix de formation.
Les parents sont donc, avant les enseignants (47 %), leur principal interlocuteur en ce qui concerne les parcours de formation après la scolarité obligatoire.
86 % des jeunes affirment que leurs parents ont une bonne ou une très bonne connaissance du système scolaire suisse. En Suisse alémanique, les parents sont plus souvent décrits comme étant très bien informés par rapport à d’autres régions du pays (Suisse alémanique, niveau de connaissance des parents plutôt bon / très bon : 89 %, Suisse romande : 80 %, Suisse italienne : 83 %). De même, le niveau d’information des parents de jeunes non issus de la migration est jugé plus élevé que celui des parents issus de la migration (Suissesses et Suisses, niveau de connaissance des parents plutôt bon / très bon : 89 %, étrangères et étrangers : 73 %).
81 % des jeunes estiment que le niveau de connaissance de leurs parents sur le système de formation professionnelle suisse est bon à très bon.
Là encore, les jeunes de Suisse romande et de Suisse italienne se montrent nettement plus critiques que ceux de Suisse alémanique (Suisse alémanique, niveau de connaissance des parents plutôt mauvais / très mauvais : 12 %, Suisse romande : 16 %, Suisse italienne : 23 %). La différence est encore plus marquée entre les jeunes de nationalité suisse et ceux ne possédant pas la nationalité suisse (Suissesses et Suisses : 10 %, étrangères et étrangers : 25 %).
En ce qui concerne le niveau de connaissance sur les filières de formation après la formation professionnelle initiale, le jugement est tout aussi positif, bien qu’il ne soit pas aussi élevé que pour les deux questions précédentes : 76 % des jeunes estiment que leurs parents sont bien à très bien informés et 17 % jugent leur niveau de connaissance mauvais à très mauvais.
Selon une bonne moitié des jeunes, leurs parents n’ont pas de souhait particulier quant à leur formation. Toutefois, lorsque les parents expriment un souhait clair à ce sujet, la formation professionnelle initiale et la formation générale sont citées à peu près aussi souvent. Les parents de jeunes femmes expriment nettement plus souvent le souhait de voir leurs filles s’engager dans la formation générale que les parents de jeunes hommes (hommes : 14 %, femmes : 22 %). Selon les jeunes, les parents de Suisse alémanique souhaitent en outre plus souvent que leurs enfants suivent une formation professionnelle initiale duale que ceux des autres régions, où la formation générale est préférée (Suisse alémanique, apprentissage / école de maturité : 25 % / 12 %, Suisse romande : 12 % / 28 %, Suisse italienne : 7 % / 31 %). C’est cependant entre les jeunes de nationalité suisse et ceux ne possédant pas la nationalité suisse que la différence est la plus importante : les jeunes issus de la migration sont nettement plus souvent confrontés aux souhaits de leurs parents que les jeunes de nationalité suisse (Suissesses et Suisses : 40 %, étrangères et étrangers : 55 %).
Les souhaits des parents ne jouent pas le même rôle pour tous les jeunes dans le choix de la formation, du moins du point de vue des jeunes eux-mêmes. Ainsi, 38 % indiquent que le souhait de leurs parents n’a joué aucun rôle, tandis que 31 % estiment que leur influence a été plutôt faible. En revanche, 22 % des jeunes déclarent que le souhait de leurs parents a joué un rôle (plutôt) important. C’est particulièrement manifeste chez les jeunes de Suisse romande (27 %) et de Suisse italienne (31 %), ainsi que chez les jeunes de nationalité étrangère (35 %). À titre de comparaison, cette proportion est de 19 % chez les jeunes de Suisse alémanique et de 18 % chez les jeunes de nationalité suisse.
Les jeunes au moment de la transition déclarent que le rôle de leurs parents a été clairement un soutien, mais a moins joué un rôle directement déterminant.
Entreprises
La majorité des entreprises interrogées considèrent que les parents des apprentis sont plutôt peu ou pas du tout impliqués dans la formation de leurs enfants. Dans l’ensemble de la Suisse, seulement 34 % des entreprises formatrices estiment que les parents sont plutôt ou très impliqués. Les parents décrits comme les plus impliqués sont ceux de Suisse romande, suivis par ceux de Suisse alémanique.
Par ailleurs, il existe des différences significatives entre les secteurs économiques : les parents d’apprentis du secteur agricole, de l’industrie minière, du secteur de la pêche ou de la sylviculture (secteur primaire) sont plus souvent décrits comme impliqués que les parents d’apprentis du secteur industriel ou des services (secteur primaire : 39 % des parents sont plutôt / très impliqués, secteur secondaire : 32 %, secteur tertiaire : 34 %).
Intérêts des jeunes et choix de la formation
Pour la période qui suit la fin de l’année scolaire 2024/2025, les jeunes envisagent majoritairement une formation professionnelle initiale (54 396 jeunes, soit 61 %). Pour le plus grand nombre de jeunes, la préférence est donnée à la formation professionnelle duale (47 423 jeunes, soit 87 %) plutôt qu’à la formation professionnelle initiale en école (6973 jeunes, soit 13 %).
Étant donné qu’au moment de l’enquête menée en avril 2025, 36 % des jeunes n’avaient pas encore trouvé de solution définitive pour la suite de leur parcours, plusieurs réponses étaient admises en ce qui concerne les préférences. Ce fait explique vraisemblablement le fort intérêt que les jeunes ont manifesté à l’encontre des voies de formation générale (deuxième solution la plus souvent choisie, par 38 907 jeunes, soit 44 %).
12 545 jeunes (14 %) envisagent une année intermédiaire et 10 698 jeunes (12 %) optent pour une offre transitoire. Après une hausse enregistrée en 2025, l’intérêt pour une année intermédiaire est à nouveau en recul pour la première fois. La demande en faveur des offres transitoires est relativement stable.
La majorité des jeunes hommes (60 %) envisagent une formation professionnelle initiale duale et ils sont nettement moins nombreux à souhaiter suivre une école de maturité ou une école de culture générale (36 %).
Chez les jeunes femmes, les réponses sont plus équilibrées : 51 % d’entre elles souhaitent suivre une école de maturité ou une école de culture générale et 46 % une formation professionnelle initiale duale. Les jeunes femmes optent actuellement un peu plus souvent que l’année dernière pour une école de maturité ou une école de culture générale (2024 : 47 %). Les offres transitoires et les années intermédiaires attirent autant les deux sexes.
Par rapport aux jeunes Suissesses et Suisses, les jeunes issus de la migration envisagent plus souvent une offre transitoire ou une année intermédiaire. Il en va de même en ce qui concerne la formation professionnelle initiale en école. Leur intérêt pour la formation professionnelle initiale duale et la voie de formation générale se situe au même niveau que celui des jeunes Suissesses et Suisses.
En Suisse alémanique, la demande en faveur de la formation professionnelle initiale chez les jeunes est traditionnellement beaucoup plus élevée qu’en Suisse romande et italienne. Inversement, les jeunes des cantons latins sont plus nombreux que leurs homologues alémaniques à viser la voie générale.
Jeunes intéressés par une formation professionnelle initiale
Parmi les 47 423 jeunes qui souhaitent commencer une formation professionnelle initiale duale en été 2025, 43 995 (soit 93 %) visent une qualification CFC et 1955 (soit 4 %) une qualification AFP. Rétrospectivement, des comparaisons avec les chiffres de l’Office fédéral de la statistique pour l’ensemble du marché des places d’apprentissage (et pas seulement pour la transition I) ont montré que la proportion de formations professionnelles initiales sanctionnées par une qualification AFP est plus élevée (2022 : 10 %). Cela pourrait s’expliquer par le fait que de nombreux apprentissages AFP ne commencent qu’après une offre transitoire ou l’abandon d’un apprentissage CFC.
Les dix formations professionnelles initiales les plus prisées par les jeunes au printemps 2025 sont présentées dans le tableau ci-après. La formation d’employé/e de commerce reste en tête de liste. Après une tendance à la baisse en 2024, la valeur revient à son niveau habituel.
Par rapport à l’année précédente, le top 10 des professions les plus prisées reste assez stable, puisque neuf de ces apprentissages figuraient déjà dans le top 10 en 2024. La formation professionnelle initiale de menuisière/menuisier est à nouveau dans le top 10 en 2025, au détriment de la formation de logisticien/ne. Les formations professionnelles initiales d’assistant/e en pharmacie et de polymécanicien/ne ne se sont pas hissées dans le top 10, mais seulement de peu.
En outre, les perspectives professionnelles des jeunes femmes et des jeunes hommes divergent, le schéma habituel se répétant : en plus de la formation d’employée de commerce, les formations médicales ou sociales restent très prisées des jeunes femmes. Pour les jeunes hommes, en plus de la formation d’employé de commerce, les métiers techniques restent les plus attrayants, comme le montre le tableau ci-après.
11 773 jeunes (25 %) qui ont pour objectif de suivre une formation professionnelle initiale duale ont également l’intention d’obtenir une maturité professionnelle. Au fil du temps, cette proportion s’est avérée globalement stable (2024 : 25 %, 2023 : 25 %, 2022 : 25 %, 2021 : 29 %, 2020 : 28 %, 2019 : 24 %, 2018 : 27 %).
La raison principale qui incite les jeunes à viser une maturité professionnelle réside dans la formation préalable. 62 % des jeunes qui suivent une voie préparatoire à exigences étendues (p. ex. voie préparatoire à la formation gymnasiale) souhaitent obtenir une maturité professionnelle, tandis que seulement 17 % des jeunes issus des cycles préparatoires à exigences élémentaires (p. ex. degré secondaire I ) visent ce même objectif. La région linguistique joue également un rôle déterminant, le nombre de jeunes souhaitant obtenir une maturité professionnelle étant beaucoup plus élevé en Suisse romande et italienne (Suisse alémanique : 22 %, Suisse romande : 36 %, Suisse italienne : 44 %). Par rapport à l’année précédente, la valeur enregistrée pour la Suisse italienne a reculé (-10 points de pourcentage), alors qu’elle a augmenté en Suisse romande (+6 points de pourcentage).
33 828 jeunes (73 %) ont déjà leur place d’apprentissage assurée (par écrit ou oralement), ce qui ramène définitivement ce chiffre à son niveau d’avant la pandémie (2024 : 72 %, 2023 : 74 %, 2022 : 67 %, 2021 : 62 %, 2020 : 64 %, 2019 : 72 %). Là aussi, la proportion varie toutefois grandement suivant les professions.
La majorité des candidates et candidats dans les domaines de la formation d’installateur/trice-électricien/ne, d’assistant/e en soins et santé communautaire et d’employé/e de commerce ont déjà une confirmation écrite. Pour tous les apprentissages dans ces professions, des promesses d’engagement avaient déjà été données tôt également dans les années précédentes. Par ailleurs, la moitié des candidates et candidats à un apprentissage de menuisière/menuisier ont obtenu une réponse positive.
Un nombre supérieur à la moyenne de jeunes ayant postulé pour des places d’apprentissage dans les domaines de la formation d’employé/e de commerce, d’assistant/e socio-éducatif/ve, d’informaticien/ne, de mécanicien/ne en maintenance d’automobiles, de dessinateur/trice et/ou d’assistant/e médical/e attendent cependant encore des réponses.
De plus en plus de jeunes intéressés par les formations professionnelles initiales de dessinateur/trice, de mécanicien/ne en maintenance d’automobiles ou de menuisière/menuisier n’ont pas encore posé leur candidature.
96 % des jeunes intéressés par une formation professionnelle initiale ont pu faire un (19 %) ou plusieurs (77 %) stages d’observation. Ces chiffres sont proches de ceux des années précédentes (2024 : 17 % un stage, 77 % plusieurs stages, 2023 : 22 % un stage, 72 % plusieurs stages, 2022 : 20 % un stage, 72 % plusieurs stages, 2021 : 21 % un stage, 70 % plusieurs stages, 2020 : 18 % un stage, 74 % plusieurs stages, 2019 : 18 % un stage, 76 % plusieurs stages). Dans l’ensemble, les stages pratiques sont nettement moins fréquents (12 % un stage, 15 % plusieurs stages).
Les emplois proches du domicile restent prisés. Environ deux tiers des jeunes interrogés souhaiteraient être engagés dans leur lieu de résidence (66 %) ou dans leur canton (70 %) à l’issue de leur formation professionnelle initiale et un peu plus de la moitié (55 %) affirment s’imaginer travailler dans une PME de leur région. En revanche, seulement un tiers environ des jeunes aimeraient être embauchés à l’étranger dans une entreprise active à l’international (37 %) et un peu moins d’un tiers dans une PME exportatrice (31 %). Les jeunes aimeraient néanmoins aussi être leur propre patron : la perspective d’une activité professionnelle indépendante est attrayante pour les jeunes, même si elle ne l’est plus autant qu’après la pandémie (2025 : 57 % envisagent de travailler en indépendant ou souhaitent le faire, 2024 : 59 %, 2023 : 68 %, 2022 : 69 %, 2021 : 52 %, 2020 : 47 %, 2019 : 53 %, 2018 : 49 %).
48 % des jeunes qui souhaitent effectuer une formation professionnelle initiale en école (p. ex. dans une école de commerce) n’ont pas encore souscrit à une offre correspondante.
Seuls 24 % de ces jeunes ont indiqué avoir déjà été acceptés dans une école (2024 : 26 %, 2023 : 25 %, 2022 : 16 %, 2021 : 21 %, 2020 : 19 %, 2019 : 23 %).
Les offres disponibles à l’issue de la formation professionnelle initiale sont diversement connues des jeunes : parmi toutes les offres de formation supérieure, ce sont la maturité professionnelle (2025 : 78 %, 2024 : 79 %, 2023 : 79 %) et les hautes écoles spécialisées (2025 : 72 %, 2024 : 76 %, 2023 : 75 %) qui sont les plus connues. Parmi les jeunes intéressés par une formation professionnelle initiale en avril 2025, la moitié savait ce qu’est la formation professionnelle supérieure (2025 : 50 %, 2024 : 48 %, 2023 : 50 %). 56 % déclarent connaître les écoles supérieures ou les examens fédéraux (2024 : 57 %). Un peu plus de la moitié savent que les universités ou les EPF (2025 : 53 %, 2024 : 55 %, 2023 : 57 %) et les HEP (2025 : 52 %, 2024 : 54 %, 2023 : 57 %) offrent des possibilités de formation supérieure après la formation professionnelle initiale.
Jeunes intéressés par les écoles de maturité et les écoles de culture générale
Parmi les 38 907 jeunes qui souhaitent suivre une école de maturité ou de culture générale, 40 % ont réussi les examens d’admission ou remplissent les conditions d’admission et ont ainsi une place assurée à la fin de leur scolarité obligatoire. Ce chiffre est proche de celui de l’année précédente (2024 : 41 %, 2023 : 46 %, 2022 : 36 %, 2021 : 40 %, 2020 : 36 %, 2019 : 45 %).
En 2025, le domaine économie / commerce / droit est l’orientation la plus prisée parmi les jeunes qui s’intéressent à la formation générale (24 %). Vient ensuite en deuxième place le domaine biologie / chimie (16 %), puis, en troisième position, les langues modernes (15 %) et, enfin, la physique et les mathématiques appliquées (12 %).
La répartition entre ces quatre grandes orientations de même que leur hiérarchie sont relativement stables année après année.
Les jeunes femmes s’intéressent beaucoup plus aux langues modernes, à la philosophie, à la pédagogie ou à la psychologie, ainsi qu’aux arts visuels et à la musique. À l’inverse, les jeunes hommes sont nettement plus susceptibles de s’orienter vers la physique et les mathématiques appliquées ou l’économie, le commerce et le droit. L’intérêt pour la biologie et la chimie se situe au même niveau chez les deux sexes.
Jeunes dans les offres transitoires ou les années intermédiaires
12 % des jeunes s’intéressent actuellement à une offre transitoire, une valeur stable dans le temps (2024 : 13 %, 2023 : 14 %, 2022 : 13 %, 2021 : 14 %, 2020 : 8 %, 2019 : 8 %, 2018 : 11 %). En 2025, le fait de ne pas avoir trouvé de place d’apprentissage reste une nouvelle fois la raison la plus souvent invoquée par les jeunes pour expliquer le choix d’une offre transitoire (2025 : 35 %, 2024 : 36 %, 2023 : 34 %, 2022 : 27 %, 2021 : 28 %, 2020 : 35 %, 2019 : 32 %). La deuxième raison la plus citée est le souhait d’améliorer ses résultats scolaires ou de rattraper son retard (2025 : 14 %, 2024 : 12 %). L’année passée, la nécessité d’effectuer une formation transitoire pour accéder à une formation ultérieure avait en outre été mentionnée à la même fréquence. Cette raison est un peu moins souvent citée dans l’enquête en cours (12 %). D’autres raisons sont avancées un peu plus souvent que l’année dernière. Beaucoup se sentent encore trop jeunes pour se fixer un objectif spécifique ou souhaitent acquérir de l’expérience de vie.
Comme les années précédentes, la majorité des jeunes ne concrétisent cependant pas leur intérêt pour une offre transitoire. 55 % des 15-17 ans (Tessin : 14-16 ans) intéressés par une offre transitoire n’ont pas encore procédé à leur inscription (2024 : 58 %, 2023 : 54 %, 2022 : 59 %, 2021 : 60 %, 2020 : 65 %, 2019 : 53 %). Le nombre de jeunes intéressés par des offres transitoires et déjà inscrits dans une offre de ce type a légèrement baissé par rapport à l’année précédente (2025 : 19 %, 2024 : 23 %, 2023 : 24 %, 2022 : 23 %, 2021 : 23 %, 2020 : 17 %, 2019 : 17 %).
En 2025, le nombre de jeunes déclarant vouloir faire une année intermédiaire marque de nouveau un recul (2025 : 14 %, 2024 : 17 %, 2023 : 12 %, 2022 : 10 %, 2021 : 9 %, 2020 : 11 %, 2019 : 10 %, 2018 : 10 %). Des raisons très diverses conduisent les jeunes à rechercher une solution intermédiaire, comme le montre le résultat de la catégorie restante « Autre raison » (2025: 18%, 2024: 22%).
Concrètement, cette catégorie englobe par exemple l’amélioration des compétences linguistiques, l’acquisition d’expérience ou l’attente du parcours de formation souhaité. Près de la moitié des jeunes intéressés par une solution intermédiaire n’en indiquent toutefois pas la raison (49 %). Parmi les raisons souvent avancées, les jeunes indiquent qu’ils n’ont pas trouvé d’apprentissage qui leur convenait (18 %). Cette proportion est en hausse depuis 2023 (2024 : 16 %, 2023 : 12 %). Par ailleurs, le souhait de prendre du temps pour soi joue également un rôle dans la décision d’opter pour une année intermédiaire, une valeur conforme au résultat de l’année passée.
Environ une personne sur deux qui visant une solution intermédiaire a déjà un engagement ferme pour ses projets durant l’année intermédiaire, un chiffre en net recul par rapport à l’année précédente (2025 : 49 %, 2024 : 59 %, 2023 : 56 %, 2022 : 47 %, 2021 : 49 %, 2020 : 52 %, 2019 : 51 %).
Pour la période qui suit l’année intermédiaire ou l’offre transitoire, la plupart des jeunes envisagent une formation professionnelle initiale (56 % de celles et ceux qui sont intéressés par une année intermédiaire et 54 % de celles et ceux qui sont intéressés par une offre transitoire). La voie de l’enseignement général est plus souvent une option pour les personnes intéressées par une offre transitoire que pour celles qui souhaitent effectuer une année intermédiaire (18 % contre 12 %). Dans ces deux groupes, beaucoup de jeunes sont toutefois encore indécis quant à l’avenir proche (19 % et 21 % ne savent pas).
Offre de places d’apprentissage
Au total, l’offre de places d’apprentissage se situe à un niveau similaire à celui des trois années précédentes, mais elle est inférieure à celles de 2020 et de 2021 (2025 : 76 273, 2024 : 75 724, 2023 : 76 881, 2022 : 76 749, 2021 : 87 786, 2020 : 87 496, 2019 : 81 340). Les valeurs plus élevées enregistrées en 2020 et en 2021 s’expliquent probablement par une surestimation de l’offre durant les années de pandémie 2020 et 2021. Cela est particulièrement manifeste dans les deux branches de formation les plus importantes (commerce et santé, action sociale). Par conséquent, nous restons prudents dans l’interprétation au niveau des branches économiques, telles qu’elles sont représentées ci-dessous.
Sur le total de 76 273 places d’apprentissage proposées, la majorité relève à nouveau en 2025 des secteurs du commerce, de la santé et de l’action sociale ainsi que de la construction. Avec l’augmentation récente de l’offre de places d’apprentissage dans le secteur Activités spécialisées, scientifiques et techniques, ces branches représentent plus de la moitié des places d’apprentissage proposées en 2025 et constituent ainsi des piliers stables du marché des places d’apprentissage.
Il convient de noter le revirement de tendance dans l’offre de places d’apprentissage dans le secteur du commerce : pour la première fois depuis 2021, ce secteur propose à nouveau davantage de places d’apprentissage. Il retrouve ainsi sa position initiale de leader en matière d’offre de places d’apprentissage. Le secteur Activités spécialisées, scientifiques et techniques enregistre une croissance continue, atteignant un nouveau pic en 2025 avec 7844 places d’apprentissage. En revanche, l’offre de places d’apprentissage dans l’industrie manufacturière affiche une tendance à la baisse. Les secteurs comptant moins de 1000 places d’apprentissage sont désormais regroupés dans la catégorie « Autres secteurs ».
5926 places d’apprentissage (8 % des places proposées) débouchent sur une AFP, alors que 69 658 (91 %) mènent au CFC. Le pourcentage restant n’a pas pu être clairement identifié sur la base des données disponibles. Sur toutes les places d’apprentissage proposées en 2025, 80 % étaient localisées en Suisse alémanique, 17 % en Suisse romande et 3 % en Suisse italienne. Cette répartition entre les régions linguistiques s’avère extrêmement stable.
En 2025, une bonne moitié des entreprises qui proposent des places d’apprentissage offrent également la possibilité de préparer une maturité professionnelle pendant la formation professionnelle initiale (2025 : 51 %, 2024 : 52 %, 2023 : 48 %, 2022 : 56 %, 2021 : 55 %, 2020 : 57 %, 2018/2019 : 44 %). À nouveau, les entreprises de plus de 100 salariés offrent plus fréquemment cette possibilité (2 à 9 employés : 46 %, 10 à 100 employés : 63 %, plus de 100 employés : 83 %). Ce constat vaut aussi pour les entreprises actives dans le secteur secondaire (industrie et artisanat) et tertiaire (services) (secteur primaire : 29 %, secteur secondaire : 55 %, secteur tertiaire : 54 %).
Pour informer les personnes intéressées des places d’apprentissage vacantes, les entreprises utilisent souvent leurs propres canaux, comme le site web de leur entreprise ou de leur association (40 %) ou des contacts personnels (39 %). En outre, la bourse cantonale des places d’apprentissage joue un rôle important dans l’annonce des places d’apprentissage vacantes (43 %). 19 % des entreprises sont en contact direct avec les écoles.
17 % utilisent également les réseaux sociaux sur Internet et 18 % le portail de formation professionnelle yousty.ch.
14 % des entreprises s’appuient sur les manifestations organisées à destination des jeunes en recherche d’une place d’apprentissage pour annoncer les places d’apprentissage vacantes et seulement 3 % passent par des salons grand public ou des congrès. Les petites annonces sont utilisées par 10 % des entreprises et les panneaux publicitaires par seulement 2 %. Les grandes entreprises sont plus nombreuses à recourir à ce type de canaux publicitaires (petites annonces / panneaux publicitaires) pour trouver des apprentis (panneaux publicitaires : 2 à 9 employés : 1 %, 10 à 99 employés : 4 %, plus de 100 employés : 9 %, petites annonces : 7 % / 16 % / 32 %).
En Suisse, les entreprises formatrices proposent généralement des stages d’observation. Seulement 4 % des entreprises déclarent ne pas en proposer. En 2025, les entreprises ont accueilli en moyenne cinq élèves pour des stages d’orientation. Cette valeur varie considérablement en fonction de la taille de l’entreprise : en 2025, à ce jour, trois élèves en moyenne ont effectué un stage d’observation dans les entreprises de 2 à 10 employés, cinq dans celles de 10 à 99 employés et 78 dans les plus grandes entreprises. Au fil du temps, le nombre de stages d’observation effectués dans les entreprises suisses est resté à peu près stable (2025 : 5, 2024 : 4, 2023 : 4, 2022 : 4, 2021 : 4, 2020 : 5, 2019 : 5).
Places d’apprentissage attribuées
67 % des places d’apprentissage proposées ont pu être pourvues dès mars/avril 2025. Après un recul constant des places d’apprentissage pourvues à cette période, le taux d’attribution se stabilise à nouveau au niveau des premières enquêtes (2024 : 66 %, 2023 : 63 %, 2022 : 64 %, 2021 : 63 %, 2020 : 66 %, 2019 : 67 %; 2018 : 70 %).
La part de places d’apprentissage attribuées au printemps 2025 varie considérablement selon les secteurs. De nombreuses places d’apprentissage sont déjà attribuées dans les domaines de l’administration publique, des activités financières et d’assurance, de l’information et de la communication, de l’éducation et de l’enseignement ainsi que dans le secteur des activités spécialisées, scientifiques et techniques. L’augmentation de l’offre de places d’apprentissage dans le secteur des activités spécialisées, scientifiques et techniques semble donc répondre à une demande. Par contre, le nombre de places d’apprentissage vacantes en mars/avril 2025 dans l’hébergement et la restauration, dans la construction et dans les activités de services administratifs et de soutien est comparativement élevé.
L’attribution précoce des places d’apprentissage dans les secteurs des activités financières et d’assurance ou dans le secteur des activités spécialisées, scientifiques et techniques et, inversement, l’attribution plutôt tardive des places d’apprentissage dans l’hébergement et la restauration et dans la construction s’avère être un schéma stable. Des fluctuations au fil du temps s’observent dans les domaines sociaux tels que la santé et l’éducation. Les données indiquent une reprise en partie retardée du marché des places d’apprentissage après le recul dû à la pandémie. Alors que les secteurs stables tels que l’administration publique ou les activités financières et d’assurance atteignent toujours des taux d’attribution élevés, les secteurs tributaires de la conjoncture ou des saisons (p. ex. hébergement et restauration, construction) continuent d’enregistrer des valeurs faibles.
Il est à noter qu’en 2025, le nombre de places d’apprentissage vacantes dans le secteur des activités financières et d’assurance n’a jamais été aussi élevé depuis le début des enquêtes. C’est l’une des rares branches à enregistrer un recul en 2025.
L’offre de places d’apprentissage et les taux d’attribution permettent de tirer des conclusions sur la situation du marché. Dans les secteurs de la santé et de l’action sociale, de l’agriculture et de la sylviculture, l’offre élevée de places d’apprentissage rencontre une forte demande. Malgré une offre réduite, le secteur de l’information et de la communication reste très attractif et pourvoit rapidement les places d’apprentissage. Parmi les secteurs où l’offre est élevée mais le taux d’attribution est faible, on compte la construction, l’hébergement et la restauration ainsi que le commerce.
En 2025, les entreprises ont reçu à ce jour en moyenne 13 candidatures pour une place d’apprentissage, ce qui représente un record si l’on considère l’évolution dans le temps (2025 : 13, 2024 : 8, 2023 : 7, 2022 : 9, 2021 : 10, 2020 : 10, 2019 : 8). En 2025, les grandes entreprises de plus de 100 employés reçoivent un nombre de candidatures supérieur à la moyenne pour leurs places d’apprentissage, mais c’est aussi le cas des entreprises des secteurs de l’information et de la communication, des activités financières et d’assurance ou de l’éducation et de l’enseignement.
Évolution de l’offre de places d’apprentissage
Selon les entreprises elles-mêmes, l’offre de places d’apprentissage est globalement stable en 2025. La majorité des entreprises interrogées déclarent avoir maintenu leur offre en places d’apprentissage au même niveau que l’année précédente (73 %). 11 % ont offert plus de places d’apprentissage et 10 % en ont offert moins que l’année précédente. Ces chiffres confirment la tendance à long terme de la solidité du marché suisse des places d’apprentissage, où les fluctuations importantes restent rares.
Un examen différencié des différentes branches révèle toutefois des ajustements ciblés. Davantage de places d’apprentissage sont notamment proposées en 2025 dans les secteurs de l’hébergement et de la restauration (17 %), de la santé et de l’action sociale (16 %) et de l’information et de la communication (13 %).
Dans le même temps, certains secteurs enregistrent des baisses, en particulier le secteur des autres activités de services (18 %) et de l’hébergement et de la restauration (15 %), soulignant que ces branches sont confrontées à des défis spécifiques. Les secteurs de l’éducation et de l’enseignement (92 % proposent le même nombre de places d’apprentissage) et de l’administration publique (80 %) sont particulièrement stables.
Comme c’était déjà le cas les années précédentes, ce sont surtout les grandes entreprises qui étoffent leur offre de places d’apprentissage en 2025 (2025 : 28 %, 2024 : 26 %, 2023 : 30 % 2022 : 23 %, 2021 : 20 %, 2020 : 26 %, 2019 : 28 % des entreprises d’au moins 100 collaborateurs proposent « plus de places d’apprentissage »).
Parmi les raisons motivant l’augmentation ou la diminution du nombre de places d’apprentissage, les entreprises indiquent souvent que l’offre de places d’apprentissage varie simplement d’une année à l’autre. De nombreuses entreprises régulent à l’évidence leur offre de places d’apprentissage de manière cyclique ou en fonction des besoins, sans changement structurel.
L’augmentation de l’offre de places d’apprentissage en 2025 reste motivée par une réflexion à long terme des entreprises : la préservation de la main-d’œuvre qualifiée, une planification flexible des ressources (fluctuations annuelles) et l’augmentation de la demande de la part des jeunes en sont les trois principaux moteurs. La volonté d’assurer la relève professionnelle est une motivation des entreprises à cet égard depuis le début de la série d’enquêtes. La forte demande de places d’apprentissage justifie de plus en plus le développement de l’offre, en particulier depuis la fin de la pandémie. Les effets exceptionnels liés à la crise, comme la pandémie de coronavirus, n’ont plus guère d’impact et les considérations démographiques (départs à la retraite, tendance au temps partiel) ne jouent qu’un rôle secondaire.
Les entreprises citent en particulier trois raisons à la baisse du nombre de places d’apprentissage en 2025 : les restructurations internes, les qualifications inadéquates, de leur point de vue, de nombreux jeunes sortant de l’école obligatoire et la situation économique. Le jugement porté sur les qualifications se fonde sur des évaluations des entreprises elles-mêmes et non sur des enquêtes indépendantes. La fréquence selon laquelle les deux premières raisons sont citées reste stable. Elles peuvent donc être considérées comme des raisons structurelles. La situation économique actuelle semble toutefois susciter davantage d’inquiétudes en 2025. Depuis 2023, les pénuries de personnel au sein de l’équipe de formation sont de plus en plus citées comme facteur limitant le nombre de places d’apprentissage. Le problème ne semble toutefois pas s’aggraver davantage. La faiblesse de la demande de places d’apprentissage est toujours invoquée, à un niveau restant faible, comme raison expliquant la diminution du nombre de places d’apprentissage. Dans la construction ainsi que dans l’hébergement et la restauration, cette raison joue néanmoins un rôle relativement important et est parfois la plus citée.
Remarque importante :
Les données présentées ont été obtenues par extrapolation. Les résultats de la population cible ont été extrapolés sur la base des échantillons.
L’extrapolation pour les jeunes se fonde sur les jeunes qui ont fréquenté la 8e classe l’année précédente selon les statistiques de la formation professionnelle initiale (Office fédéral de la statistique OFS).
L’extrapolation pour les entreprises se base sur les chiffres relatifs aux entrées dans la formation professionnelle initiale au cours de l’année précédente (OFS). Les informations détaillées sur les extrapolations se trouvent dans le rapport de recherche détaillé sur le projet.
Jeunes:
Entreprises:
Lukas Golder : politologue et spécialiste en médias, co-directeur gfs.bern
Martina Mousson : politologue, responsable de projet
Adriana Pepe : politologue, responsable de projet junior
Alessandro Pagani : politologue, collaborateur scientifique
Roland Rey : collaborateur de projet / administration
Consultant externe
Prof. Dr. Stefan C. Wolter, professeur en économie de l’éducation, Université de Berne