Baromètre des transitions 2020

Principaux résultats Mars/Avril 2020

Enquête effectuée auprès des jeunes et des entreprises sur mandat du Secrétariat d’État à la formation, à la recherche et à l’innovation SEFRI

Objectifs et profil de l’étude

L’objectif du baromètre des transitions est de recenser les décisions des jeunes en matière de formation à la fin de leur scolarité obligatoire, et d’évaluer la situation sur le marché suisse des places d’apprentissage.

Une enquête en ligne (disponible en trois langues) est menée chaque année à cet effet auprès des jeunes de 14 à 16 ans et des entreprises comptant au minimum deux employés. Cette enquête est systématiquement réalisée en deux vagues.

Les graphiques ci-après donnent un aperçu des principaux résultats de la deuxième vague d’enquête en 2019. Le rapport détaillé est publié début octobre 2019.
La méthodologie est détaillée à la fin du rapport.

L’enquête a démarré avant le lancement des mesures de confinement ordonnées le 16 mars 2020. Les effets du coronavirus sur le marché des places d’apprentissage ne pourront de ce fait être évalués que dans le cadre de la deuxième série d’enquêtes qui aura lieu au mois d’août.

Aperçu des principaux résultats

51 % des jeunes arrivant en phase de transition ont déjà trouvé une solution qui leur convient.

66 % des places d’apprentissage proposées sont déjà occupées.

Jeunes

84 137 des jeunes âgés de 14 à 16 ans se trouvent confrontés au choix de leur formation en mars/avril 2020.

Le plus souvent, ils envisagent une formation professionnelle initiale après la fin de la scolarité obligatoire. Leur deuxième préférence va aux écoles de maturité. Un cinquième des jeunes prévoient d’effectuer une année intermédiaire ou souhaitent profiter d’une offre transitoire.

Au total, 43 114 jeunes, soit 51 %, ont trouvé une solution qui leur convient au terme des vacances d’été. La moitié des jeunes intéressés par un apprentissage ont déjà signé un contrat d’apprentissage ou obtenu un engagement oral ferme (23 891). Les 19 223 jeunes restants ont été reçus à un examen d’admission ou ont obtenu une confirmation pour une autre offre.

 

Entreprises

Le nombre total de places d’apprentissages proposées s’élève à 87 496, la plupart des entreprises proposant le même nombre de places que l’année précédente (76 %). 11 % des entreprises ont l’intention d’offrir plus de places d’apprentissage qu’en 2019. Le même pourcentage, soit également 11 % des entreprises, déclarent qu’elles offrent moins de places d’apprentissage.

76 489, soit 87 %, des places d’apprentissage proposées concernent des formations professionnelles initiales menant au certificat fédéral de capacité (CFC). 8 813, soit 10 %, des places correspondent à des formations professionnelles initiales sanctionnées par l’attestation fédérale de formation professionnelle (AFP). Les 3 % restants n’ont pas pu être clairement identifiés.

Au total, 23 % des entreprises qui ont participé à l’enquête proposent des places d’apprentissage.

57 780, soit 66 % des places d’apprentissage étaient déjà attribuées en mars/avril 2020.

Jeunes au moment de la transition I

Intérêts choix de la formation

Les jeunes envisagent majoritairement une formation professionnelle initiale pour la période postérieure à la fin de l’année scolaire 2019/2020 (44 405 jeunes, soit 45 %). Pour le plus grand nombre de jeunes, la formation duale est la première préférence (37 506 jeunes, soit 84 %) par rapport à la formation professionnelle initiale en école (6899 jeunes, soit 16 %). La deuxième préférence des jeunes va aux écoles de maturité (35 919 jeunes, soit 43 %). Par ailleurs, 8228 jeunes (8 %) visent une année intermédiaire et 10 693 jeunes (11 %) souhaitent profiter d’une offre transitoire. Comme, au moment de la première enquête, environ la moitié des jeunes n’avaient pas encore trouvé de solution définitive pour la suite de leur parcours, plusieurs réponses sont admises en ce qui concerne les préférences.

Parmi les jeunes hommes, la majorité (61 %) envisagent un apprentissage et un nombre nettement moins important souhaitent suivre une école de maturité (43 %). Le contraire est vrai pour les femmes : la proportion de jeunes femmes (60 %) qui désirent suivre une école de maturité est plus élevée que la part qui souhaitent effectuer un apprentissage (42 %).

 

En outre, un nombre un peu plus important de jeunes femmes que de jeunes hommes prévoient de profiter d’une offre transitoire (hommes : 16 % ; femmes : 21 %) ou d’effectuer une année intermédiaire (hommes : 10 % ; femmes : 13 %). Les jeunes hommes, en revanche, sont légèrement plus nombreux à vouloir suivre la voie de la formation professionnelle initiale en école (hommes : 13 % ; femmes : 9 %).

Les intérêts des Suisses et des étrangers en ce qui concerne la formation professionnelle initiale et les écoles de maturité sont pratiquement identiques. Il apparaît toutefois clairement qu’un nombre plus important de jeunes étrangers souhaitent profiter d’une offre transitoire ou effectuer une formation professionnelle initiale en école.

En Suisse alémanique, la demande de places d’apprentissage chez les jeunes est nettement plus élevée qu’en Suisse romande et au Tessin. Inversement, les jeunes des cantons latins sont plus nombreux que leurs homologues alémaniques à viser une maturité.

Les jeunes qui s'intéressent à la formation professionnelle de base

Des 37 506 jeunes qui souhaitent commencer un apprentissage en été 2020, 34 747 (93 %) visent une qualification CFC et 1244 (3 %) une qualification AFP.

Les dix apprentissages les plus prisés par les jeunes au printemps 2020 sont présentés dans le tableau ci-après. Au top 10 de 2019, figure nouvellement la formation d’assistant médical au détriment de celle de cuisinier. La formation d’employé de commerce reste en tête de liste et l’intérêt pour la formation d’assistant en soins et santé communautaire continue de croître.

 

La demande pour la formation de gestionnaire du commerce de détail est en légère baisse et passe de la 3e place en 2019 à la 6e place en 2020.

En outre, les perspectives professionnelles des jeunes femmes et des jeunes hommes continuent à diverger, le schéma habituel se répétant : en plus de la formation d’employée de commerce, les formations médicales ou sociales restent très prisées des jeunes femmes. Pour les jeunes hommes, en plus de la formation d’employé de commerce, les métiers techniques restent les plus attrayants, comme le montre le tableau suivant.

10 404 jeunes (28 %) qui ont pour objectif d’effectuer un apprentissage ont également l’intention d’obtenir une maturité professionnelle. Au fil du temps, cette proportion s’est avérée relativement stable (2018 : 27 % ; 201 : 24 %). La raison principale qui incite les jeunes à viser une maturité professionnelle réside dans la formation préalable. En effet, 64 % des jeunes qui suivent une voie préparatoire à la formation gymnasiale souhaitent obtenir une maturité professionnelle, tandis que moins de 14 % des jeunes issus du degré élémentaire visent ce même objectif. La région linguistique joue également un rôle déterminant, un nombre beaucoup plus important de jeunes de Suisse latine souhaitant obtenir une maturité professionnelle (Suisse alémanique : 26 % ; Suisse romande : 30 % ; Tessin : 51 %).

23 891 jeunes (50 %) ont déjà obtenu une place d’apprentissage de manière sûre. Comparativement aux années précédentes, ce nombre est légèrement inférieur à la situation qui prévaut à la même époque de l’année (2019 : 58 %). Là aussi, la proportion varie grandement suivant les professions, comme le montre le tableau ci-après. La majorité des candidats dans les domaines de la formation d’agriculteur, de polymécanicien, d’employé de commerce, d’assistant en soins et santé communautaire et d’installateur-électricien ont déjà une confirmation écrite ou au moins orale. En revanche, dans les domaines de formation de l’informaticien et du médiamaticien, les candidats avaient obtenu, au moment de l’enquête, peu de réponses positives mais davantage de refus. Ces deux formations attrayantes diffèrent sur ce point notablement de celles d’employé de commerce et de polymécanicien.

Les emplois proches du domicile restent prisés, soit dans le propre canton ou lieu de résidence ou auprès d’une PME régionale. Les jeunes souhaitent également être leur propre patron, car ils sont de plus en plus nombreux à relever l’attrait du travail indépendant. Cette préférence arrive pour le moment même en tête avec celle l’emploi dans le canton de domicile. Lors du démarrage de la série d’enquêtes, l’aspect du travail indépendant arrivait en 7e position.

La majorité des jeunes (56 %) qui souhaitent effectuer une formation professionnelle initiale en école (p. ex. dans une école de commerce) n’ont pas encore souscrit à une offre correspondante. Ce chiffre est comparable à celui des années précédentes.

Les jeunes qui s'intéressent aux écoles de la maturité

Parmi les 35 910 jeunes qui désirent suivre une école de maturité ou une école de culture générale, 33 % ont réussi les examens d’admission et ont une place définitive à la fin de leur scolarité obligatoire. Par rapport à l’année précédente, cela signifie qu’un nombre nettement plus important de jeunes souhaitant suivre une école de maturité ou une école de culture générale sont encore dans une situation incertaine, car en 2019, 45 % d’entre eux avaient déjà réussi les examens d’admission.

 

En ce qui concerne le choix de l’orientation, trois domaines sont pareillement prisés : biologie et chimie (18 %), économie/commerce/droit (17 %) ainsi que physique et mathématiques appliquées (15 %). Une tendance claire ne se dégage que dans un cas : les langues modernes n’ont cessé de perdre de leur attrait depuis 2018 et se voient reléguées à la quatrième place (14 %).

Les jeunes dans les offres de formation transitires ou les années intermédiaire

La raison la plus souvent invoquée par les jeunes pour expliquer le fait qu’ils acceptent une offre transitoire est le manque de places d’apprentissage (35 %). La deuxième raison la plus fréquemment citée est la nécessité d’effectuer une formation transitoire pour accéder à une formation ultérieure (15 %). Ces chiffres se révèlent stables sur la durée.

Une tendance qui tend à se confirmer est le souhait exprimé par les jeunes qui s’orientent vers une solution intermédiaire de suivre par la suite la voie de l’enseignement général (école de maturité ou de culture générale) (2020 : 22 % ; 2019 : 16 % ; 2018 : 10 %). L’accomplissement d’un apprentissage dans le prolongement de la solution intermédiaire reste cependant l’objectif principal (2020 : 61 % ; 2019 : 62 % ; 2018 : 74 %).

 

Le choix de s’orienter, au terme de la scolarité obligatoire, vers une solution intermédiaire peut avoir diverses raisons (divers : 33 %). De nombreux jeunes mentionnent le souhait d’apprendre une deuxième langue nationale ou d’améliorer leurs notes finales. Le fait de ne pas trouver de place d’apprentissage appropriée (14 %) ou simplement de vouloir prendre un peu de temps pour soi (13 %) sont d’autres raisons souvent citées. Dans ce domaine également, les chiffres se révèlent relativement stables par rapport aux années précédentes. La plupart des jeunes aimeraient commencer un apprentissage après l’année transitoire (2018 : 50 % ; 2019 : 48 % ; 2020 : 54 %). Cependant, la voie de l’enseignement général reste également prisée (2018 : 23 % ; 2019 : 23 % ; 2020 : 21 %).

Places d’apprentissage dans les entreprises

Offre de places d’apprentissage

Sur le total de 87 496 places d’apprentissage proposées en 2020, la majorité relève du secteur de la santé et de l’action sociale, du commerce, de l’industrie manufacturière et du secteur de la construction. Les secteurs comptant moins de 2000 places d’apprentissage en 2020 sont désormais regroupés dans la catégorie « Autres secteurs ».

Deux tendances très nettes sont à relever : l’offre de places d’apprentissage a été considérablement développée au cours des dernières années dans le secteur de la santé et de l’action sociale. Une baisse est par ailleurs constatée dans le secteur de la construction.

 

Une augmentation de l’offre de places d’apprentissage est en outre relevée dans le secteur de l’administration publique, dans les activités financières et d’assurance ainsi que dans les domaines de l’information et de la communication. Par contre, l’offre de places d’apprentissage a tendance à diminuer dans les secteurs de l’agriculture et de la sylviculture ainsi que dans les activités de services administratifs et de soutien.

8813 (10 %) des places d’apprentissage proposées débouchent sur une attestation fédérale de formation professionnelle (AFP) alors que 76 489 (87 %) mènent au certificat fédéral de capacité (CFC). La proportion de places d’apprentissage AFP a tendance a augmenté depuis 2018 (+ 3 points de pourcentage), le taux de places CFC ayant quelque peu diminué (- 6 points de pourcentage).

Attribution des places d'apprentissage

66 % des places d’apprentissage proposées ont pu être pourvues dès mars/avril 2020. Ce pourcentage est proche de celui de l’année précédente à la même époque (2018 : 70 % ; 2019 : 67 %) et ne fait référence à aucune circonstance particulière en matière de recrutement des personnes à former.

La part de places d’apprentissage déjà attribuées au printemps 2020 varie cependant considérablement selon les secteurs. De nombreuses places sont notamment déjà attribuées dans les domaines des activités financières et d’assurance, de l’administration publique ainsi que de l’information et de la communication.

 

En revanche, de nombreuses places d’apprentissage sont encore vacantes en mars/avril 2020 dans l’hôtellerie et la restauration ainsi que dans la catégorie qui regroupe divers secteurs (approvisionnement en eau et en énergie, industrie minière, arts, loisirs et autres services).

Si l’on compare la situation à celle des années précédentes, on constate que les secteurs de la santé et de l’action sociale, de l’hôtellerie et de la restauration, de l’agriculture et de la sylviculture ainsi que la catégorie qui regroupe divers secteurs se démarquent dans ce contexte. Un nombre beaucoup plus important de places d’apprentissage sont encore vacantes dans ces secteurs comparativement à la même époque des années précédentes.

Évolution de l’offre de places d’apprentissage

La majorité des entreprises interrogées déclarent avoir maintenu leur offre en places d’apprentissage au même niveau que l’année précédente (71 %). 11 % ont offert plus ou, suivant les cas, moins de places d’apprentissage. Les chiffres correspondent aux valeurs des années précédentes (2018 : 63 % ; 2019 : 71 % ; 2020 : 71 %).

La situation dans les divers secteurs présentée ci-dessous est largement homogène. Une différence significative est cependant à relever sur la base des informations provenant des différentes régions linguistiques du pays : l’offre de places d’apprentissage est soumise en 2020 à des variations plus importantes en Suisse italienne que dans les autres régions du pays.

Les entreprises du Tessin sont plus nombreuses que celles de Suisse alémanique ou de Suisse romande à affirmer proposer moins de places d’apprentissage (Suisse alémanique : 12 % ; Suisse romande : 7 % ; Tessin : 17 %) et elles déclarent moins souvent proposer plus de places d’apprentissage (Suisse alémanique : 12 % ; Suisse romande : 10 % ; Tessin : 5 %).

 

Parmi les raisons motivant l’augmentation ou la diminution du nombre de places d’apprentissage, il est souvent indiqué que l’offre de places d’apprentissage varie simplement d’une année à l’autre – sans raison particulière.

Comme les années précédentes, les entreprises citent le plus souvent leur préoccupation de vouloir assurer la relève professionnelle pour expliquer l’augmentation de leur offre en places d’apprentissage. Cette préoccupation n’a cessé de croître depuis 2018 (2018 : 31 % ; 2019 : 34 % ; 2020 : 39 %).

Parmi les raisons expliquant la diminution du nombre de places d’apprentissage, la restructuration au sein de l’entreprise est fréquemment mentionnée (22 %), mais la situation économique est également un facteur décisif pour certaines entreprises (16 %). Toutefois, rien n’indique que la situation économique se soit détériorée (2018 : 20 % ; 2019 : 13 %).

57 % des entreprises qui proposent des places d’apprentissage offrent également la possibilité de préparer une maturité professionnelle pendant l’apprentissage. Ce pourcentage est nettement supérieur à celui des années précédentes (2018/2019 : 44 %).

Les entreprises de plus de 100 salariés offrent plus fréquemment cette possibilité (2 à 9 employés : 49 % ; 10 à 100 employés : 63 % ; plus de 100 employés : 85 %). Ce constat vaut aussi pour les entreprises qui sont actives dans le secteur secondaire ou tertiaire (secteur primaire : 27 % ; secteur secondaire : 59 % ; secteur tertiaire : 59 %).

Données techniques clés

Remarque importante :

Les données présentées ont été obtenues par extrapolation. Les résultats de la population cible ont été extrapolés sur la base des échantillons.

L’extrapolation pour les jeunes se fonde sur les jeunes qui ont fréquenté la 8e classe l’année précédente selon les statistiques de la formation professionnelle initiale (Office fédéral de la statistique OFS).

L’extrapolation pour les entreprises se base sur les chiffres relatifs aux entrées dans la formation professionnelle initiale au cours de l’année précédente (OFS). Les informations détaillées sur les extrapolations se trouvent dans le rapport de recherche détaillé sur le projet.

Jeunes:

 

  • Groupe cible : habitants de 14 à 16 ans
  • Base d’adresses : cadre d’échantillonnage de l’Office fédéral de la statistique
  • Méthode d’enquête : enquête écrite (en ligne)
  • Période de l’enquête : 21.02 – 16.04.2020
  • Taille de l’échantillon : N = 10 815
  • Total de participants : N = 7122 (devant la transition: N = 2902)
  • Marge d’erreur : ± 1.2 % (± 1.8) pour 50/50 et une probabilité de 95 %
  • Exploitation : 67 %
  • Pondération : 1er niveau : nombre de jeunes par canton ; 2e niveau : âge/sexe, regroupé par canton

Entreprises:

 

  • Groupe cible : entreprises comptant au moins deux salariés
  • Base d’adresses : registre des entreprises de l’Office fédéral de la statistique
  • Méthode d’enquête : enquête écrite (en ligne/papier)
  • Période de l’enquête : 28.02 – 16.04.2020
  • Taille de l’échantillon : N = 7833
  • Nombre total d’entreprises participantes : N = 4740
  • Marge d’erreur : ± 1.4 % pour 50/50 et une probabilité de 95 %
  • Exploitation : 61 %
  • Pondération : région linguistique, taille de l’entreprise, répartition NOGA

Équipe de projet gfs.bern

Lukas Golder: politologue et spécialiste en médias

Martina Mousson: politologue

Aaron Venetz: politologue

Noah Herzog: employé de commerce

 

Consultant externe

Prof. Dr. Stefan C. Wolter, professeur en économie de l’éducation, Université de Berne