Enquête effectuée auprès des jeunes et des entreprises sur mandat du Secrétariat d’État à la formation, à la recherche et à l’innovation SEFRI
Objectifs et profil de l’étude
L’objectif du Baromètre des transitions est de recenser les choix des jeunes en matière de formation à la fin de leur scolarité obligatoire et d’évaluer la situation sur le marché des places d’apprentissage en Suisse. Une enquête en ligne (disponible en trois langues) est menée chaque année à cet effet auprès des jeunes âgés de 15 à 17 ans (sauf au Tessin 14 à 16 ans) et des entreprises comptant au minimum deux employés. Cette enquête est systématiquement réalisée en deux vagues (archives baromètre des transitions).
En 2023, les échantillons des deux groupes cibles ont été optimisés : les jeunes interrogés sont désormais âgés de 15 à 17 ans et non plus de 14 à 16 ans afin d’atteindre un plus grand nombre de jeunes au cours de la dernière année de scolarité obligatoire. En ce qui concerne les entreprises, on sait désormais d’emblée quelles entreprises forment et lesquelles ne forment pas. La proportion d’entreprises formatrices a été délibérément augmentée dans l’échantillon.
Les graphiques ci-après donnent un aperçu des principaux résultats de la deuxième vague d’enquête 2024.
Les données présentées ont été obtenues par extrapolation. Les résultats des échantillons ont été extrapolés à la population. Le rapport succinct sur l’enquête d’avril peut être consulté sous le lien suivant : Cockpit avril 2024.
Les résultats de cette deuxième série de 2024 se fondent sur une enquête représentative effectuée auprès de 2123 jeunes et de 3856 entreprises dans toute la Suisse. La méthodologie est détaillée à la fin de ce cockpit.
Le rapport de recherche détaillé sera disponible début décembre 2024.
Sur les 88 818 jeunes qui ont achevé l’école obligatoire à l’été 2024, 45 % ont commencé une formation professionnelle initiale et 32 % ont opté pour une voie de formation générale. 21 % ont opté pour une solution intermédiaire pour différentes raisons : 9 % se sont orientés vers une offre transitoire et 13 % vers une année intermédiaire.
En 2024, on constate une nouvelle augmentation du nombre de jeunes qui réalisent une année intermédiaire (2018 : 3 %, 2019 : 3 %, 2020 : 4 %, 2021 : 3 %, 2022 : 3 %, 2023 : 9 %, 2024 : 13 %). En revanche, un peu moins de jeunes s’orientent vers une voie de formation générale (2018 : 33 %, 2019 : 37 %, 2020 : 41 %, 2021 : 40 %, 2022 : 42 %, 2023 : 36 %, 2024 : 32 %). Le pourcentage de jeunes qui ont commencé une formation professionnelle initiale reste stable, tout comme celui des jeunes qui ont opté pour une offre transitoire.
À noter que seule une partie de la demande en places d’apprentissage est représentée ici, à savoir celle des 14-17 ans qui terminent leur scolarité obligatoire.
Parmi les entreprises interrogées dans le cadre de l’enquête, 54 % forment des apprentis. En 2024, elles ont proposé au total 87 513 formations professionnelles initiales duales ayant commencé à l’été 2024. La forte proportion d’entreprises formatrices est liée à la composition de l’échantillon : les entreprises qui forment sont surreprésentées, car ce sont elles qui intéressent particulièrement le Baromètre des transitions.
Sur les places d’apprentissage proposées en 2024, 90 % correspondent à des formations professionnelles initiales menant au certificat fédéral de capacité (CFC) et 10 % à des formations professionnelles initiales débouchant sur une attestation fédérale de formation professionnelle (AFP).
La majeure partie des entreprises formatrices a maintenu une offre constante par rapport à 2023 (75 %). 11 % des entreprises ont proposé davantage de places d’apprentissage et 7 % ont réduit leur offre.
Les candidatures inadaptées ou l’absence de candidatures sont les principales raisons mentionnées par les entreprises pour expliquer les places d’apprentissage vacantes.
87 % (76 261) des places d’apprentissage proposées ont été attribuées au plus tard en août 2024. Ce taux est proche des valeurs des années précédentes et renvoie globalement à une attribution régulière des places d’apprentissage à l’été 2024. En 2024, le taux des places d’apprentissage attribuées a augmenté légèrement pour la première fois depuis 2020 (2018 : 86 %, 2019 : 88 %, 2020 : 90 %, 2021 : 88 %, 2022 : 86 %, 2023 : 84 %, 2024 : 87 %). La raison la plus fréquemment invoquée par les entreprises pour expliquer les places d’apprentissage vacantes est de nouveau et de plus en plus l’absence de candidatures, malgré une offre de places d’apprentissage constamment élevée. L’offre est supérieure à la demande. Comme en 2023, les jeunes déclarent de leur côté un peu moins souvent que le métier d’apprentissage choisi correspond à l’apprentissage qu’ils souhaitent. Du côté de la demande, des compromis ont donc été faits un peu plus souvent dans le choix du métier.
À noter cependant que le baromètre des places d’apprentissage ne tient pas compte des jeunes âgés de plus de 17 ans qui entrent sur le marché du travail plus tardivement que les 14-16 ans interrogés. Il n’est par conséquent pas possible de procéder à une évaluation complète de la situation sur le marché des places d’apprentissage en Suisse. La part des personnes qui commencent une formation professionnelle en 2024 et qui ont plus de 16 ans s’élève à 42%, selon les données fournies par les entreprises.
Les nouvelles technologies et la numérisation transforment le marché du travail, ce qui présente des opportunités et des risques. La majorité des jeunes estiment que la numérisation est une grande chance à l’heure actuelle. Seulement 14 % d’entre eux perçoivent un risque important dans l’évolution du marché du travail.
Il est intéressant de constater que les jeunes hommes sont davantage convaincus par les opportunités offertes par la numérisation que les jeunes femmes. Ces dernières se posent plus de questions à ce sujet, ce qui se reflète dans une part élevée de réponses ne se prononçant pas (je ne sais pas / pas de réponse).
Les jeunes comprennent l’importance et l’utilité de la numérisation dans le monde du travail et dans la vie quotidienne : près de la moitié d’entre eux sont convaincus que l’IA leur permet d’être plus productifs et 39 % utilisent déjà l’IA au quotidien. L’utilisation de l’IA est corrélée au niveau de formation acquis : les personnes qui ont déjà accompli le degré secondaire I au niveau prégymnasial utilisent plus souvent l’IA activement que les anciens élèves du niveau « Exigences étendues » ou « Exigences élémentaires ».
Bien que la majorité pense être globalement bien préparée à l’utilisation des technologies numériques et considère que les compétences numériques constituent un élément important pour leur avenir professionnel, 42 % des jeunes s’inquiètent que les compétences acquises ne soient plus demandées en raison de la numérisation. Cependant, seulement un quart d’entre eux estiment que leurs chances sur le marché du travail s’en trouvent réduites. D’une manière générale, la majorité des jeunes envisagent donc l’avenir avec confiance et sont sensibilisés aux aspects positifs comme négatifs de l’avancée de la numérisation.
État d’esprit des jeunes au moment de la transition I
Au moment de la transition I, les jeunes voient de plus en plus l’avenir avec des sentiments mitigés. Comme l’année passée, une majorité d’entre eux (53 %) restent confiants vis-à-vis de l’avenir, mais ce chiffre n’a jamais été aussi faible au cours des cinq dernières années.
Quant à l’avenir de la société dans son ensemble, ils tempèrent leur enthousiasme et, là aussi, les votes optimistes sont légèrement moins nombreux en 2024. En particulier, un plus grand nombre de jeunes pensent que l’avenir de la société sera plutôt sombre.
Les jeunes en fin de scolarité continuent de juger positivement leur situation de formation en 2024. Sur le court terme, on observe néanmoins également un léger recul de la satisfaction parmi les jeunes. Les valeurs ont de nouveau légèrement baissé par rapport à l’année précédente. Sur une échelle de 0 à 10, les valeurs moyennes mesurées sont de 7,3 pour la satisfaction quant à la formation après la scolarité obligatoire et de 7,1 pour la satisfaction générale vis-à-vis de leur propre vie. Les deux taux de satisfaction sont en baisse par rapport à l’année précédente (-0,2). Les valeurs très basses de 2018 restent toutefois inégalées (respectivement 7,0 et 6,9 en 2018).
En 2024, le choix de la formation reste pour la grande majorité une décision libre (90 % plutôt / totalement d’accord).
La grande majorité des jeunes sont heureux de suivre leur formation (86 %), mais ces valeurs marquent elles aussi une baisse continue depuis 2021 (2021 : 92 %, 2022 : 90 %, 2023 : 87 %, 2024 : 86 %). Un pourcentage stable de 77 % décrit toutefois son choix comme la formation de ses rêves ou la solution idéale. Les jeunes sont aussi nombreux qu’en 2023 à déclarer que le choix de la formation a été difficile (38 %) ou que le choix opéré est un compromis (22 %). Avec 29 %, le nombre de jeunes déclarant que le choix effectué est une solution transitoire est resté stable par rapport à l’année précédente (-2 points de pourcentage).
En 2024 également, la situation au moment de la transition I peut ainsi être décrite comme globalement satisfaisante du point de vue des jeunes, même si la formation choisie a plus souvent été qualifiée de compromis que les années avant 2023.
Choix de la formation après la scolarité obligatoire
78 % des jeunes ont commencé la formation qu’ils souhaitaient à l’été 2024, selon l’enquête d’avril. Cette valeur marque un léger recul sur le court terme et passe, pour la première fois, sous la barre des 80 %. Elle avait oscillé entre 81 % et 86 % de 2018 à 2023. 14 %, un chiffre en légère progression, font autre chose que leur premier ou deuxième choix (2023 : 11 %).
La formation professionnelle initiale, qu’elle se présente sous la forme d’une formation professionnelle initiale duale (36 708 jeunes, soit 41 %) ou d’une formation en école (3773 jeunes, soit 4 %), reste l’option la plus fréquente au sortir de la scolarité obligatoire. Ce constat vaut surtout pour les garçons (53 % contre 37 % de filles), les filles privilégiant la formation générale (37 % contre 26 % de garçons). En 2024, l’écart entre filles et garçons est un peu moins marqué que les années précédentes pour la deuxième fois consécutive. Dans l’ensemble, 32 % des jeunes entre 14 et 17 ans commencent un cursus dans une école de maturité gymnasiale ou une école de culture générale (-4 points de pourcentage).
Cette année, la voie de formation générale a été un peu moins souvent choisie que l’année précédente. Cette décision reste cependant répandue en Suisse romande et en Suisse italienne (Suisse alémanique : 21 %, Suisse romande : 51 %, Suisse italienne : 58 %).
Le nombre de jeunes optant pour une offre transitoire après la scolarité obligatoire reste similaire à celui des années précédentes (8314, soit 9 %), le rapport entre les sexes restant équilibré (garçons : 9 %, filles : 10 %). 13 % décident d’effectuer une année intermédiaire (voyage, séjour linguistique, année d’économie domestique, etc.) (+4 de pourcentage). Les filles continuent à choisir cette voie plus souvent que les garçons (garçons : 11 %, filles : 14 %).
La tendance à la formation générale constatée au cours des premières années du lancement des enquêtes ne se poursuit pas en 2024, pour la troisième fois consécutive. La proportion de jeunes quittant l’école et optant pour une formation générale est en baisse. Cette évolution s’est particulièrement accentuée chez les jeunes filles au cours des dernières années. On observe la même tendance chez les jeunes hommes, sous une forme atténuée. En 2024, un quart environ des garçons choisissent encore la formation générale (garçons : 26 %, filles : 37 %).
Formation professionnelle initiale
La catégorie Formation professionnelle initiale (40 481 personnes) englobe les jeunes qui commencent une formation professionnelle initiale duale (36 708/91 %) et ceux qui entreprennent une formation professionnelle initiale en école (3773/9 %). Ces derniers représentent clairement une minorité à l’échelle nationale et le rapport est resté stable en 2024. Ce choix varie toutefois selon les régions linguistiques : en Suisse romande et italienne, la proportion de jeunes qui suivent une formation professionnelle initiale en école est plus élevée qu’en Suisse alémanique. Pour plus de la moitié des jeunes, la décision de s’orienter vers une formation professionnelle initiale en école tient le plus souvent au fait qu’ils estiment que la voie scolaire leur convient mieux (2018 : 52 %, 2019 : 55 %, 2020 : 50 %, 2021 : 51 %, 2022 : 53 %, 2023 : 59 %, 2024 : 54 %). La deuxième raison la plus souvent mentionnée est le fait qu’ils n’ont pas trouvé de place d’apprentissage qui leur convenait (2022 : 22 %, 2023 : 21 %, 2024 : 21 %).
La plupart des jeunes ont commencé une formation professionnelle initiale de trois ou quatre ans (respectivement 59 % et 37 %) couronnée par un certificat fédéral de capacité (CFC). Rares (4 %, chiffre stable) sont ceux qui ont opté pour une formation professionnelle initiale sanctionnée par une attestation fédérale de formation professionnelle (AFP).
En 2024, 21 % des jeunes qui ont commencé une formation professionnelle initiale prévoient de préparer une maturité professionnelle en parallèle. Par rapport aux années 2021 et 2022, les intentions sont donc quelque peu revues à la baisse et retrouvent actuellement le niveau des deux premières années de l’enquête (2018 : 21 %, 2019 : 20 %, 2020 : 30 %, 2021 : 31 %, 2022 : 26 %, 2023 : 23 %, 2024 : 21 %). Pour le moment, 64 % des jeunes n’envisagent pas cette option, un pourcentage stable. Une part relativement élevée de jeunes (12 %) se disent toutefois encore incertains à ce sujet.
Le plus souvent, les apprentis se décident pour une maturité professionnelle en raison des meilleures opportunités de carrière qu’elle offre. Ce chiffre est en nette augmentation par rapport à l’année précédente (2023 : 51 %, 2024 : 58 %). La deuxième raison la plus citée pour justifier le choix de la maturité professionnelle est que les apprentis souhaitent faire des études plus tard (2023 : 32 %, 2024 : 23 %).
En ce qui concerne la répartition entre les sexes, il apparaît que les garçons mentionnent plus souvent les meilleures opportunités de carrière (garçons : 67 %, filles : 37%) et, inversement, les filles citent plus souvent le souhait de faire des études (filles : 30 %, garçons : 20 %).
Les jeunes qui font le choix contraire invoquent plusieurs raisons : ils ont l’intention d’effectuer la maturité professionnelle après leur formation professionnelle initiale (27 %), ils craignent que le double cursus soit trop stressant (2022 : 19 %, 2023 : 19 %, 2024 : 23 %) ou ils ne sont pas intéressés (2022 : 26 %, 2023 : 24 %, 2024 : 21 %). La crainte du stress est donc en hausse, tandis que le manque d’intérêt est moins souvent cité par les apprentis.
90 % des jeunes qui commencent une formation professionnelle initiale en 2024 indiquent que celle-ci correspond à l’apprentissage souhaité. La légère baisse de cette valeur enregistrée en 2023 n’était donc pas durable (2021 : 92 %, 2022 : 91 %, 2023 : 88 %, 2024 : 90 %).
Le tableau ci-après répertorie les 10 professions les plus prisées par les jeunes en 2024. À noter que de fortes variations peuvent survenir d’une année à l’autre : la taille de l’échantillon étant relativement petite, elle présente une grande marge d’erreur. En 2024, les formations professionnelles initiales d’assistant socio-éducatif/assistante socio-éducative, d’ébéniste-menuisier/ébéniste-menuisière et d’assistant médical/assistante médicale figurent à nouveau dans le top 10. En sont donc sorties les formations professionnelles initiales de charpentier/charpentière, d’assistant/assistante en pharmacie et de logisticien/logisticienne, cette dernière n’en étant sortie que de justesse. On notera le recul, pour la première fois, de la formation professionnelle initiale d’employé/employée de commerce, la plus plébiscitée. Seule l’enquête de l’année prochaine dira s’il s’agit là d’une véritable tendance ou d’un résultat exceptionnel. La part de jeunes qui suivent une formation professionnelle initiale d’assistant socio-éducatif/assistante socio-éducative enregistre en revanche une augmentation significative.
Parmi les jeunes qui ont commencé une formation professionnelle initiale en 2024, les garçons sont plus nombreux (22 738/62 %) que les filles (13 970/38 %). Cette répartition entre les sexes s’avère relativement stable au fil du temps.
Par ailleurs, des différences nettes se confirment en 2024 en ce qui concerne le choix de la profession en fonction du sexe. Outre la formation professionnelle initiale d’employé/employée de commerce, les professions d’assistant/assistante en soins et santé communautaire et de dessinateur/dessinatrice sont prisées, quel que soit le sexe
Par rapport à l’année passée, respectivement deux et trois professions sont entrées dans le top 10 chez les jeunes femmes et les jeunes hommes. Elles sont indiquées en caractères gras dans le tableau.
Ce qui reste inchangé, c’est que les jeunes femmes ont tendance à se diriger davantage vers des formations professionnelles initiales dans les domaines de la santé et du social, les jeunes hommes plutôt vers des formations professionnelles initiales techniques et artisanales.
Employée de commerce
Assistante socio-éducative
Assistante en soins et santé communautaire
Assistante médicale
Dessinatrice
Assistante en pharmacie
Gestionnaire du commerce de détail
Coiffeuse
Assistante en promotion de l’activité physique et de la santé
Assistante dentaire
Employé de commerce
Informaticien
Polymécanicien
Installateur-électricien
Logisticien
Ébéniste/menuisier
Mécanicien en maintenance d’automobiles
Dessinateur
Agent d’exploitation
Assistant en soins et santé communautaire
En 2024, les jeunes qui ont commencé une formation professionnelle initiale ont envoyé en moyenne 10,3 candidatures, ce qui marque une légère hausse (2021 : 9,4, 2022 : 8,4, 2023 : 9,7, 2024 : 10,3). En 2024, le nombre de réponses positives à des candidatures a été aussi élevé que l’année précédente et, pour la deuxième fois consécutive, a atteint un nouveau pic depuis le début des enquêtes (2021 : 1,9, 2022 : 1,9, 2023 : 2,4, 2024 : 2,4). Pour ce qui est des réponses en suspens (2021 : 2,0, 2022 : 1,5, 2023 : 1,1, 2024 : 0,8), leur nombre a de nouveau diminué par rapport à 2023, tandis que les refus n’ont jamais été aussi nombreux qu’en 2024 (2021 : 5,5, 2022 : 5,0, 2023 : 6,1, 2024 : 7,1).
On constate un retour à la normale du processus de candidature au cours des deux dernières années. Dans le contexte de la pandémie, il avait été clairement plus court.
En 2021 et 2022, les jeunes étaient beaucoup plus nombreux que les années précédentes à avoir commencé à envoyer des candidatures seulement trois mois à l’avance (au printemps) (2018 : 4 %, 2019 : 6 %, 2020 : 8 %, 2021 : 22 %, 2022 : 21 %, 2023 : 9 %, 2024 : 11 %). Cette valeur reste légèrement supérieure à celles enregistrées avant la pandémie. La majorité des personnes interrogées ont toutefois commencé à postuler il y a un an (36 %), voire avant (37 %).
Les ruptures de contrat d’apprentissage avant le début de la formation professionnelle initiale restent clairement une exception. Avec une valeur stable de 5 % de jeunes déclarant que leur contrat d’apprentissage a été résilié, les ruptures de contrat ont néanmoins été plus fréquentes en 2023 et en 2024 que les années précédentes (2021 : 2 %, 2022 : 2 %, 2023 : 5 %, 2024 : 5 %).
Voies de formation générale
28 181 jeunes au total (soit 32 %) ont entamé une formation générale après les vacances d’été. 25 883 d’entre eux (soit 78 %) fréquentent une école de maturité gymnasiale, tandis que les 6180 autres (22 %) suivent l’enseignement d’une école de culture générale. La répartition entre ces deux types d’écoles de formation générale se révèle relativement stable. En 2024, les filles (15 942/57 %) ont de nouveau été plus nombreuses que les garçons (12 239/44 %) à opter pour une voie de formation générale. Ce rapport est connu et reste relativement stable.
La majorité des élèves des écoles de formation générale ont pu trouver l’option spécifique de leur choix dans l’école qu’ils fréquentent (84 %). Les options spécifiques choisies par la majorité des gymnasiens et des élèves des écoles de culture générale sont illustrées ci-dessous. En 2024, les gymnasiens ont le plus souvent opté pour l’économie, le commerce et le droit. La biologie et la chimie, les langues modernes ainsi que la physique et les mathématiques appliquées sont également prisées des gymnasiens.
Aucune tendance à long terme ne se dégage en ce qui concerne le choix de l’option spécifique. Les variations d’une année sur l’autre sont plutôt hétérogènes en raison du faible nombre de personnes interrogées.
Par rapport à l’année précédente, on observe toutefois que la biologie et la chimie, les arts visuels ou encore la musique ont perdu du terrain, tandis que l’économie, le commerce et le droit ont été plus souvent choisis.
Aucune tendance nette ne se dégage non plus dans le choix de l’option spécifique dans les écoles de culture générale. Il ne faut pas accorder trop d’importance aux écarts dans les séries de données en 2023, car plusieurs réponses ont été autorisées pour cette question à partir de cette date. Cette année, la santé et les sciences naturelles, jusqu’alors en tête, ont été supplantées par la pédagogie. Au troisième rang, on trouve l’économie, le commerce et le droit. Ces trois options spécifiques occupent les premières places d’une année sur l’autre, mais pas toujours dans le même ordre. Le travail social ainsi que les arts visuels et les arts appliqués se partagent la quatrième place. En 2024, 8 % des nouvelles et nouveaux élèves de culture générale n’ont pas encore choisi définitivement leur option spécifique, ce qui correspond à la valeur la plus basse enregistrée à ce jour.
Outre l’intérêt, l’élément essentiel qui motive les élèves dans le choix d’une option spécifique est le bagage qu’elle peut leur apporter pour la suite de leurs études. Les points forts et les faiblesses sur le plan scolaire ont également tendance à être décisifs. En revanche, l’élève ne se laisse guère influencer par l’option spécifique que choisit son cercle d’amis.
Offres de formation transitoire
En 2024, 8314 jeunes, soit un taux stable de 9 %, ont opté pour une offre de formation transitoire à l’issue de la scolarité obligatoire. Parmi eux, on compte en 2024 un peu plus de filles (51 %) que de garçons (49 %). La répartition entre les sexes est donc plus équilibrée que les années précédentes, où les garçons étaient plus nombreux à choisir une offre transitoire.
Un peu moins de la moitié des jeunes qui suivent une offre de formation transitoire s’est dirigée vers des offres purement scolaires (2022 : 51 %, 2023 : 45 %, 2024 : 42 %). En 2024, 23 % des jeunes ont préféré une offre combinant école et pratique professionnelle et 19 % une offre transitoire axée sur la pratique. Ces répartitions se révèlent stables sur la durée.
La principale raison pour expliquer le choix d’une offre transitoire reste la recherche infructueuse d’une place d’apprentissage (47 %). En 2024, cette raison est à nouveau plus fréquemment avancée que l’année précédente (2018 : 60 %, 2019 : 43 %, 2020 : 37 %, 2021 : 28 %, 2022 : 38 %, 2023 : 42 %, 2024 : 47 %).
D’autres raisons ne jouent qu’un rôle limité et sont mentionnées dans des proportions similaires : échec aux examens d’admission pour l’école souhaitée, souhait d’améliorer ses notes ou de combler ses lacunes scolaires, offre transitoire nécessaire pour la formation visée par la suite. En 2024, la volonté d’améliorer ses connaissances linguistiques pour justifier le choix d’une offre transitoire est de nouveau beaucoup moins souvent citée qu’en 2023 et la valeur se rapproche de celle des années précédentes (2021 : 8 %, 2022 : 6 %, 2023 : 14 %, 2024 : 5 %).
Après une offre transitoire, l’objectif pour la plupart des jeunes reste de commencer une formation professionnelle initiale (63 %). Mais de plus en plus de jeunes participant aux offres transitoires en 2024 ne savent pas (encore) ce qu’ils aimeraient faire ensuite (2023 : 11 %, 2024 : 17 %).
Année intermédiaire
Le nombre de jeunes ayant déclaré effectuer une année intermédiaire (voyage, séjour linguistique, année d’économie domestique, etc.) après la scolarité obligatoire n’a jamais été aussi élevé qu’en 2024 (2018 : 3 %, 2019 : 3 %, 2020 : 4 %, 2021 : 3 %, 2022 : 3 %, 2023 : 9 %, 2024 : 13 %). Là encore, les filles sont plus nombreuses que les garçons. Cependant, la répartition entre les sexes a continué de s’équilibrer au cours des dernières années (2019 : 66 % : 34 %, 2020 : 61 % : 39 %, 2021 : 66 % : 34 %, 2022 : 66 % : 34 %, 2023 : 57 % : 43 %, 2024 : 54 % : 46 %).
Les raisons qui motivent le choix d’une solution intermédiaire sont aussi différentes que les solutions intermédiaires elles-mêmes. La catégorie « Autre raison » reflète ce résultat. La réponse « Autre raison » a été moins citée au cours des deux dernières années que les années précédentes, avec en contrepartie un report vers la réponse « Je ne sais pas / pas de réponse ».
Les raisons le plus souvent indiquées et de manière stable pour justifier une année intermédiaire sont la recherche infructueuse d’une place d’apprentissage ou le désir de disposer d’un peu de temps pour soi.
Cette année encore, les jeunes sont très indécis sur ce qu’ils feront après l’année intermédiaire (je ne sais pas encore 2018 : 11 %, 2019 : 16 %, 2020 : 6 %, 2021 : 19 %, 2022 : 7 %, 2023 : 30 %, 2024 : 31 %). L’option concrète après l’année intermédiaire la plus fréquemment citée est la formation professionnelle initiale duale (2024 : 25 %). La formation professionnelle initiale en école est en revanche moins plébiscitée par les jeunes qui effectuent une année intermédiaire (2024 : 7 %). Par rapport à l’année précédente, l’intention de commencer une école de maturité après l’année intermédiaire est à nouveau plus fréquemment citée (2019 : 15 %, 2020 : 17 %, 2021 : 16 %, 2022 : 21 %, 2023 : 8 %, 2024 : 18 %). La valeur se rapproche donc des valeurs enregistrées sur la période 2019-2022, l’année 2023 constituant une exception.
Offre de places d’apprentissage
54 % des entreprises qui ont participé à l’enquête proposent des places d’apprentissage. Ce chiffre est à peu près identique à celui de l’année précédente, mais nettement supérieur à celui enregistré lors des enquêtes précédentes, où l’échantillon comportait environ un quart d’entreprises formatrices. Depuis 2023, il est possible de définir la part d’entreprises formatrices dans l’échantillon brut de la présente enquête, ce qui permet de mieux cibler les entreprises formatrices. Ce mode de fonctionnement explique l’augmentation des chiffres de l’année en cours et pourrait aussi expliquer certaines fluctuations dans l’offre de places d’apprentissage chez les entreprises interrogées.
La majorité des entreprises indiquent à nouveau avoir maintenu leur offre de places d’apprentissage à un niveau constant par rapport à l’année précédente. De même, la part des entreprises qui ont diminué ou augmenté leur offre n’a presque pas changé. Dans la chronologie, on voit qu’au cours des années de pandémie, davantage d’entreprises avaient exprimé leur inquiétude à ce sujet.
Les entreprises qui proposent plus de places d’apprentissage en 2024 qu’en 2023 indiquent le faire avant tout dans un souci d’assurer la relève, cette raison étant moins citée que l’année passée (2023 : 44 %, 2024 : 41 %).
En deuxième position, environ un tiers des entreprises invoquent la fluctuation naturelle de l’offre de places d’apprentissage (36%).
Les entreprises qui proposent moins de places d’apprentissage en 2024 qu’en 2023 mentionnent en premier lieu les fluctuations naturelles pour expliquer la réduction de leur offre (2018 : 53 %, 2019 : 46 %, 2020 : 45 %, 2021 : 33 %, 2022 : 41 %, 2023 : 31 %, 2024 : 36 %). Les restructurations au sein de l’entreprise sont la deuxième raison la plus citée (2018 : 16 %, 2019 : 20 %, 2020 : 16 %, 2021 : 18 %, 2022 : 20 %, 2023 : 16 %, 2024 : 20 %), avec une légère augmentation par rapport à l’année précédente.
L’absence de candidats qualifiés (2023 : 16 %, 2024 : 17 %) et une faible demande ou l’absence de demande de places d’apprentissage (2023 : 14 %, 2024 : 17%) arrivent respectivement en troisième et quatrième positions.
10 % des places d’apprentissage proposées en 2024 sont des formations professionnelles initiales AFP et 90 % des formations professionnelles initiales CFC. Ce rapport se révèle stable au fil du temps.
Le graphique ci-dessous illustre l’offre de places d’apprentissage par secteur. Quatre secteurs sur les quinze proposent la moitié des places en 2024 : le commerce, la santé humaine et l’action sociale, la construction et les activités spécialisées, scientifiques et techniques.
Dans l’ensemble, l’offre de places d’apprentissage est stable par rapport à l’année précédente dans la plupart des branches. Dans cinq branches, elle a augmenté à court terme, tandis qu’elle a baissé dans quatre. Après avoir reculé continuellement dans le secteur des transports depuis le début des enquêtes, l’offre de places d’apprentissage y a doublé par rapport à l’année passée. Sinon, de légères variations à court terme sont à enregistrer d’une année sur l’autre.
Après avoir accusé un léger recul dans les secteurs Commerce et Santé humaine et action sociale pour la deuxième année consécutive en 2023, l’offre de places d’apprentissage est de nouveau en hausse dans la santé et l’action sociale, tandis qu’elle stagne pratiquement dans le commerce.
L’offre de places d’apprentissage est aussi largement inchangée dans l’administration publique ainsi que dans le secteur des services financiers et de l’assurance. Dans tous ces secteurs, l’offre de places d’apprentissage avait augmenté pendant la pandémie et était revenue en 2023 au niveau des deux premières années de l’enquête, où elle se stabilise actuellement.
Alors que la situation avait été inversée dans le secteur de la construction et de l’industrie manufacturière, c’est-à-dire que l’offre de places d’apprentissage avait reculé en 2020 avant de repartir à la hausse, la construction enregistre une baisse et l’industrie manufacturière une légère progression. Une hausse de l’offre de places d’apprentissage avait également été observée à la suite de la pandémie de coronavirus dans les secteurs Activités spécialisées, scientifiques et techniques, Autres activités de services et Hébergement et restauration. En 2024, les secteurs Hébergement et restauration et Autres activités de services enregistrent à nouveau une baisse, tandis que l’offre de places d’apprentissage repart à la hausse dans le secteur Activités spécialisées, scientifiques et techniques.
Pour la planification des places d’apprentissage de l’année prochaine, plus de la moitié des entreprises prévoient de maintenir l’offre de places d’apprentissage à un niveau constant. Pour la première fois depuis le début de l’enquête, la proportion d’entreprises souhaitant réduire leur offre de places d’apprentissage avait légèrement augmenté en 2023, mais cette part marque en revanche un léger recul en 2024.
À un niveau accru, des entreprises des secteurs de la distribution d’eau, du traitement des eaux usées et des déchets et de la dépollution, des activités spécialisées, scientifiques et techniques, des activités de services administratifs et de soutien, de l’enseignement ainsi que des autres activités de services prévoient de proposer moins de places d’apprentissage l’année prochaine qu’actuellement.
La planification est également influencée par d’autres facteurs, tels que l’offre de postes à temps partiel : la majorité des entreprises se disent neutres (33 %) ou favorables (31 %) à l’apprentissage à temps partiel. Seul un quart se prononce contre une réduction du taux d’occupation et l’allongement de la durée de l’apprentissage qui en découle. Les moyennes et grandes entreprises ont tendance à y être favorables, tandis que les petites entreprises y sont plutôt opposées.
Attribution des places d’apprentissage
87 % des places d’apprentissage proposées ont pu être pourvues (état août 2024). Cette proportion est similaire à celle enregistrée à la même période les années précédentes. À l’échelle nationale, l’attribution des places d’apprentissage reste régulière en 2024.
Le graphique ci-dessous illustre l’offre de places d’apprentissage par secteur. Le secteur Activités de services administratifs et de soutien connaît des difficultés accrues dans l’attribution des places d’apprentissage ; en août, un quart des places d’apprentissage proposées n’étaient pas pourvues. Si c’est nettement moins qu’en 2023 pour une offre relativement stable, la part reste malgré tout supérieure à celle des années précédentes.
Dans le secteur de la construction, une place sur quatre proposée en 2024 est restée vacante.
Cette valeur retrouve ainsi le niveau constaté lors des premières années de l’enquête. Dans le commerce, dans l’hébergement et la restauration et dans l’industrie manufacturière, les valeurs atteignent de nouveau un niveau élevé. Dans le secteur éducation et enseignement, plus de places d’apprentissage sont restées vacantes en 2024, alors le nombre de places d’apprentissage proposées a diminué.
La situation est relativement stable dans les secteurs Activités de services administratifs et de soutien et Santé et action sociale. Bien que l’offre ait augmenté dans la santé et l’action sociale, le même nombre de places d’apprentissage sont restées vacantes. L’augmentation de l’offre dans le secteur de la santé et de l’action sociale semble donc répondre à la demande. Dans l’agriculture et la sylviculture, le nombre de places d’apprentissage vacantes en 2024 est le même qu’au cours des deux années précédentes, alors que l’offre de places d’apprentissage a nettement augmenté.
Explications et solutions concernant les places d’apprentissage non pourvues
L’absence de candidatures est la principale raison qui explique les places d’apprentissage restées vacantes en 2024, comme l’année précédente (60 %). Ce phénomène observé l’année passée s’est confirmé cette année, car auparavant depuis le début de ces enquêtes, les places d’apprentissage vacantes s’expliquaient principalement par l’inadéquation des candidatures. Dans l’ensemble, le problème de l’absence de candidatures n’a jamais été aussi marqué que depuis 2022. À l’exception de 2022, l’absence de candidatures a toujours été la cause la plus fréquemment invoquée pour les places d’apprentissage AFP. Pour les places d’apprentissage CFC, ce sont les candidatures inadaptées qui sont le plus fréquemment citées, alors qu’elles arrivaient encore après l’absence de candidatures l’année passée.
De plus, les candidatures inadaptées sont invoquées presque aussi souvent qu’en 2023 et la valeur reste stable à 55 %. Cette raison est en recul pour les places d’apprentissage AFP et en hausse pour les places d’apprentissage CFC. En 2024, 17 % des entreprises citent les désistements de dernière minute comme la troisième raison la plus courante. Cette raison est invoquée par les entreprises avec la même fréquence quelle que soit l’année de l’enquête, de manière générale comme pour les places d’apprentissage CFC, ce qui est moins le cas pour les places d’apprentissage AFP dans toutes les enquêtes jusqu’à présent. En 2024, les désistements de dernière minute redeviennent toutefois plus fréquents.
La décision prise par certaines entreprises de supprimer les places d’apprentissage restées vacantes ou de ne plus les publier constitue une exception (2023 : 5 %, 2024 : 4 %). La plupart des places non pourvues seront à nouveau proposées l’année prochaine (2023 : 84 %, 2024 : 85 %).
Le pourcentage des entreprises ayant l’intention de laisser ouvertes les places d’apprentissage non pourvues pour les attribuer éventuellement durant l’année en cours reste élevé depuis le début de la pandémie (2018 : 52 %, 2019 : 50 %, 2020 : 66 %, 2021 : 61 %, 2022 : 64 %, 2023 : 74 %, 2024 : 70 %). Alors que le nombre d’entreprises ayant manifesté cette intention n’avait jamais été aussi élevé en 2023, on observe un léger recul en 2024.
Profil des nouveaux apprentis
Parmi les nouveaux apprentis, c’est-à-dire les personnes qui ont commencé une formation professionnelle initiale duale à l’été 2024, les garçons sont plus nombreux que les filles (garçons : 54 %, filles : 46 %). Cette répartition entre les sexes s’avère relativement stable au fil du temps.
En 2024, 42 % des nouveaux apprentis ont plus de 16 ans, ce qui est légèrement inférieur à la valeur moyenne depuis le début des enquêtes (2018 : 60 %, 2019 : 49 %, 2020 : 37 %, 2021 : 44 %, 2022 : 43 %, 2023 : 47 %, 2024 : 42 %). Les entrées en apprentissage sont donc loin d’avoir toutes lieu directement après la scolarité obligatoire. Ce constat est soutenu par l’affirmation des entreprises selon laquelle un pourcentage de 6 % des apprentis qui ont entamé un apprentissage en été 2024 possède déjà un CFC ou une AFP. Ceci est nettement moins que les années précédentes (2018 : 9 %, 2019 : 8 %, 2020 : 9 %, 2021 : 9 %, 2022 : 9 %, 2023 : 14 %, 2024 : 6 %).
En 2024, de nouveau plus de la moitié des entreprises formatrices offrent la possibilité de préparer la maturité professionnelle parallèlement à l’apprentissage. La valeur relevée l’année passée doit donc être considérée comme une baisse exceptionnelle (2020 : 58 %, 2021 : 53 %, 2022 : 59 %, 2023 : 50 %, 2024 : 54 %).
6 % des nouveaux apprentis font usage de cette possibilité (2018 : 5 %, 2019 : 8 %, 2020 : 6 %, 2021 : 9 %, 2022 : 9 %, 2023 : 10 %, 2024 : 6 %). Cette valeur se situe dans la plage inférieure des valeurs mesurées jusqu’à présent. On verra au plus tôt l’année prochaine s’il s’agit d’une tendance ou d’une exception. Cette valeur varie considérablement d’un secteur à l’autre. 23 % des nouveaux apprentis visent une maturité professionnelle dans le secteur des activités spécialisées, scientifiques et techniques et 16 % dans l’industrie manufacturière. Ces secteurs caracolent en tête de classement en 2024. Par ailleurs, les secteurs du commerce (10 %), des activités financières et d’assurance (9 %), de la santé et de l’action sociale (9 %), de l’information et de la communication (8 %) ainsi que de l’agriculture et de la sylviculture (7 %) se situent au-dessus de la valeur de 6 % mesurée dans toutes les entreprises.
Diplômes de fin d’apprentissage
Comme l’année passée, la plupart des jeunes ayant terminé leur apprentissage en 2024 ont effectué leur apprentissage dans de petites entreprises comptant entre deux et neuf collaborateurs (43 %) ou dans des entreprises comptant entre 10 et 99 collaboratrices et collaborateurs (29 %).
Les secteurs Santé humaine et action sociale et Commerce concentrent une nouvelle fois les plus grandes proportions de diplômés, le secteur du commerce ayant perdu la tête du classement en 2024. L’industrie manufacturière et les activités spécialisées, scientifiques et techniques arrivent en troisième et quatrième positions. L’agriculture passe derrière ces deux secteurs en 2024.
Au fil des années, les secteurs qui ont longtemps été considérés comme des branches de formation en croissance (commerce, activités financières et d’assurance, administration publique) ne progressent plus depuis plus ou moins longtemps. Cela se traduit par une stagnation, voire un recul du nombre de diplômés.
Le secteur du commerce se maintient au niveau de 14 % de l’année précédente. Dans le secteur Santé humaine et action sociale, la part de jeunes diplômés n’a cessé de diminuer jusqu’en 2023 après le pic atteint en 2020.
Dans le secteur Santé humaine et action sociale, la part de jeunes diplômés a cependant augmenté par rapport à 2023, stoppant la tendance à la baisse, du moins pour le moment. Il reste à savoir si cette évolution se confirmera à long terme. Dans l’administration publique et dans le secteur Activités financières et d’assurance, la part des apprentis diplômés n’a cessé d’augmenter jusqu’en 2021. La tendance s’est ensuite inversée dans les deux secteurs.
La situation est relativement stable dans l’industrie manufacturière et dans la construction. On observe en revanche une augmentation constante dans le secteur Activités spécialisées, scientifiques et techniques. La situation dans le secteur de l’hébergement et de la restauration et dans les autres activités de services est remarquable : après avoir enregistré une hausse l’année passée, les deux secteurs comptent actuellement de nouveau moins de diplômés.
Le secteur des transports et le secteur de l’information et de la communication marquent une légère hausse par rapport à l’année précédente. On peut donc considérer que la baisse du nombre de diplômés observée l’an passé dans le secteur de l’information et de la communication était une exception. Les prochaines années diront si l’évolution que connaît le secteur des transports se confirmera.
Avant 2022, la plupart des diplômés quittaient leur entreprise formatrice à la fin de leur formation. Cela avait temporairement changé en 2022. Pour la deuxième année consécutive, ce sont désormais à nouveau près de la moitié des jeunes diplômés qui quittent leur entreprise formatrice à l’issue de leur apprentissage (2018 : 48 %, 2019 : 44 %, 2020 : 48 %, 2021 : 43 %, 2022 : 37 %, 2023 : 45 %, 2024 : 46 %).
L’année 2022 était donc une situation exceptionnelle, possiblement causée par les incertitudes liées à la pandémie de coronavirus. Quant aux apprentis se voyant offrir un emploi temporaire et aux diplômés n’ayant pas encore de solution déterminée, les proportions demeurent stables.
Le caractère exceptionnel de l’année 2022 est confirmé dans les secteurs de la construction, du commerce, de l’agriculture et de la sylviculture, de même que dans l’hébergement et la restauration, comme le montre le graphique suivant. On observe une évolution vers davantage d’emplois fixes dans les secteurs Activités spécialisées, scientifiques et techniques, Industrie manufacturière, Santé et action sociale, Administration publique ainsi que dans les professions regroupées dans la catégorie « Autres secteurs ».
En 2024, le recul du nombre de diplômés embauchés définitivement dans les secteurs Activités financières et d’assurance, Information et communication, Construction et Enseignement est remarquable.
On trouve la plupart de ces jeunes diplômés embauchés définitivement dans les très petites et moyennes entreprises (2-9 collaborateurs : 41 %, 10-99 collaborateurs : 29 %, plus de 100 collaborateurs : 30 %).
Remarque importante :
Les données présentées ont été obtenues par extrapolation. Les résultats des échantillons ont été extrapolés à la population. L’extrapolation pour les jeunes se fonde sur les jeunes qui, selon les statistiques de la formation professionnelle initiale, ont fréquenté la 10e année scolaire l’année précédente (Office fédéral de la statistique OFS).
L’extrapolation pour les entreprises se base sur les chiffres relatifs aux entrées dans la formation professionnelle initiale au cours de l’année précédente (OFS). Les informations détaillées sur les extrapolations se trouvent dans le rapport de recherche détaillé.
Jeunes:
Groupe cible : habitants de 14 à 17 ans (à partir de 2023, 14 à 16 ans au Tessin, 15 à 17 ans dans le reste de la Suisse, auparavant 14 à 16 ans dans toute la Suisse) qui ont participé à l’enquête du mois d’avril et qui ont terminé leur scolarité obligatoire durant l’été
Base d’adresses : cadre d’échantillonnage de l’Office fédéral de la statistique
Méthode d’enquête : enquête écrite (en ligne)
Période de l’enquête : 15.07. – 01.09.2024
Nombre total de participants: N = 2’123
Marge d’erreur :± 2.1 % pour 50/50 et une probabilité de 95 %
Exploitation : 70%
Pondération : 1er niveau : nombre de jeunes par canton ; 2e niveau : âge/sexe, regroupé par canton
Entreprises:
Groupe cible: entreprises comptant au moins deux salariés qui ont participé à l’enquête du mois d’avril
Base d’adresses : registre des entreprises de l’Office fédéral de la statistique
Méthode d’enquête : enquête écrite (en ligne/papier)
Période de l’enquête: 15.07. – 06.09.2024
Nombre total d’entreprises participantes: N = 3’856
Marge d’erreur : ± 1,6 % pour 50/50 et une probabilité de 95 %
Exploitation: 79%
Pondération : 1er niveau : nombre d’entreprises par région linguistique ; 2e niveau : répartition Noga par région linguistique
Lukas Golder : politologue et spécialiste en médias, co-directeur gfs.bern
Martina Mousson : politologue, responsable de projet
Adriana Pepe : politologue, responsable de projet
Alessandro Pagani : politologue, collaborateur scientifique
Roland Rey : collaborateur de projet / administration
Consultant externe :
Prof. Dr. Stefan C. Wolter, professeur en économie de l’éducation, Université de Berne