Etude sur mandat de la SRG SSR
Si les votations avaient eu lieu dès le 6 septembre 2025, l’Arrêté fédéral relatif aux impôts immobiliers cantonaux sur les résidences secondaires et la loi sur l’e-ID auraient été adoptés le premier de justesse et la seconde avec clarté. Tandis que les proportions de voix s’avéraient relativement stables concernant le projet d’e-ID, l’approbation qui accompagnait l’imposition immobilière (suppression de la valeur locative) s’est retrouvée sous pression. S’agissant d’un projet émanant des autorités, une telle tendance au Non correspond à un cas exceptionnel dans la formation de l’opinion et qui a été plus fréquemment observé dans un passé récent.
Comme il fallait s’y attendre, le stade de formation de l’opinion sur les deux projets s’avère plus affermi que ce n’était le cas il y a encore un mois. Avec 44 %, la participation au vote demeure, malgré une légère augmentation au fil de la campagne (+3 %) en-deçà de la moyenne à long terme (47,1 % entre 2011 et 2024 selon l’OFS).
Comme d’habitude, cette seconde enquête ne constitue elle aussi qu’un instantané de la situation à environ deux semaines du jour des votations, et il ne s’agit pas d’un pronostic sur l’issue du vote. Mais en comparant les courbes, les résultats peuvent aussi être interprétés comme des tendances. L’étude décrit donc le stade de formation de l’opinion et ses tendances avant la mobilisation finale. Toutes les indications valent avec une probabilité de 95 % affectée d’une marge d’imprécision de ±2,8 %.
Les constats de l’enquête font l’objet d’un positionnement théorique par le gfs.bern à l’aide de l’approche dispositionnelle
Ici se trouvent des informations de fond sur le projet mis à la votation de septembre 2025, et ici des informations sur la méthode des enquêtes de tendance SRG.
En outre, vous pouvez télécharger ici un recueil complet des graphiques.
Intentions de vote actuelles de justesse en faveur du Oui
Au fil de la phase principale de la campagne, l’approbation initiale dont jouissait l’Arrêté fédéral sur les impôts immobiliers cantonaux sur les résidences secondaires (suppression de la valeur locative) s’est retrouvée sous pression. Début septembre, 51 % de l’électorat désireux de participer aurait voté pour le projet et 45 % contre. Cette régression de 7 % de l’approbation avec parallèlement une augmentation de 12 % du refus correspond à une nette tendance au Non. Le camp du Oui a ainsi vu son avance ramenée à 6 % (-19 %).
Relativement à l’issue de la votation, l’atmosphère toutefois est plus optimiste qu’il y a encore un mois : Un taux (64 %) en hausse (+5 %) part d’un Oui le 28 septembre, et un taux (36 %) en baisse (-5 %) part d’un Non à cette même date. La part de Oui est maintenant estimée à 50,99 % en moyenne (1e vague d’enquête : 49,99 %). L’on s’attend par conséquent, chez les personnes désireuses de participer, à un Oui au projet de justesse devant les urnes.
Stade de formation de l’opinion : moyen à avancé
Si les opinions étaient encore peu cristallisées il y a un mois, tous les indicateurs pointent maintenant vers un stade moyen à avancé de formation de l’opinion. 73 % des personnes désireuses de participer, soit une nette augmentation (+17 %) manifestent des opinions entre-temps bien arrêtés en faveur ou défaveur du projet, et seulement 4 % (soit -5 %) sont encore indécises. En outre, les intentions de vote sont beaucoup mieux explicables avec des arguments qu’elles ne l’étaient encore en août.
En l’espace d’un mois le tableau d’opinions s’est consolidé, certes, mais il reste néanmoins en-deçà de celui afférent à l’e-ID. Le stade de formation de l’opinion est à classer comme moyen à avancé, de sorte qu’il continue à y avoir une marge graduelle ouverte à des changements dans les intentions de vote.
Schéma conflictuel préliminaire : Vent contraire en provenance des locataires, de Suisse francophone, de gauche et, fait nouveau, aussi des jeunes
La ligne primaire de conflit, qui longe les conditions de logement, se confirme expressément : 62 % des propriétaires de logement soutiennent la suppression de la valeur locative (-6 %), mais un tiers seulement de locataires font de même (-7 %). La perspective ou l’espoir d’être un jour propriétaire d’un logement n’a en revanche qu’une influence mineure sur les intentions de vote actuelles : Les personnes locataires qui partent du fait qu’un jour elles hériteront de la propriété d’un logement ou acquerront cette propriété, se montrent un peu moins critiques que celles qui ne voient se dessiner pour elles aucune perspective de devenir propriétaires d’un logement.
L’influence déterminante de paramètres régionaux se voit toutefois confirmée : la critique en provenance de Suisse francophone, déjà exprimée en situation de départ, s’est nettement amplifiée au fil de la campagne. En Suisse germanophone, une majorité Pour stable demeure, et en Suisse italophone les intentions de vote Pour et Contre arrivent à égalité. À citer le fait que l’approbation considérée par type de zone habitée diminue dans les zones rurales et urbaines. Dans l’espace urbain, cela a entraîné une érosion de l’approbation initialement majoritaire et conduit à une situation d’impasse. Dans les régions rurales, une majorité sur le fil continue à approuver le projet malgré une tendance au Non. Sur les territoires habités intermédiaires, l’approbation se maintient.
Comparé à la première enquête, la polarisation politique s’est durcie : sur la gauche de l’éventail politique, une approbation réservée a cédé la place à un refus clair. Début septembre, respectivement 71 % et 68 % des personnes désireuses de participer proches des Verts et du PS se sont exprimées très clairement contre le projet. L’alignement attendu sur les mots d’ordre de ces deux partis a commencé. Ensuite, l’approbation augmente constamment sur l’axe politique conduisant au pôle droit. L’approbation actuellement la plus forte, à savoir des deux-tiers (soit +6 %), provient de l’environnement de l’UDC. Malgré une nette tendance au Non, les Indépendants demeurent majoritairement classables dans le camp approbateur, même si la formation de leur opinion est peu affermie. Les électorats des partis campent ainsi tous majoritairement sur la position de leur parti d’attache respectif, et la base du PVL demeure favorable au projet plus nettement que l’autorisation de vote donnée par le parti d’attache ne le laisserait présager.
Par ailleurs, les jeunes se détournent nettement du projet, tandis que les moins jeunes continuent majoritairement à l’approuver. Les femmes s’avèrent divisées, tandis que chez les hommes l’approbation demeure stable. Dans les foyers à faibles revenus, les opinions sont devenues plus critiques ; les groupes à revenus moyens maintiennent leur approbation. Et chez les personnes ayant un niveau d’éducation élevé s’avère une nette tendance au Non, laquelle a conduit à une impasse. Chez les titulaires du droit de vote ayant un niveau d’éducation moyen, l’approbation se maintient et tend à faire de même chez les personnes ayant un niveau d’éducation réduit.
Argumentaire : La propriété du logement devient abordable à une plus large échelle vs L’arrêté déleste les riches et les classes moyennent règlent la facture
Les arguments Pour continuent certes à rencontrer plus d’approbation que les arguments Contre, mais ils voient leur soutien s’essouffler tandis que l’approbation des arguments Contre augmente de son côté. Sur l’ensemble des six arguments testés ici, les personnes désireuses de participer demeurent, en termes de contenu, majoritairement plus proches du camp Pour : L’indexation montre que 54 % (-7 %) sont plus proches des arguments du camp Pour, contre 40 % pour le camp adverse (+8 %), et 6 % (-1 %) se révèlent indifférents. Ainsi, la tendance au Non se présente aussi au niveau du contenu.
Une majorité claire, bien qu’en baisse, continue à trouver injuste qu’il faille payer des impôts sur un « revenu fictif » (-6 %). L’argument lui aussi, selon lequel la suppression de la valeur propre ferait disposer les propriétaires d’un logement de plus d’argent pour entretenir leur bien immobilier, convainc une majorité en baisse (-8 %). La plus forte perte d’approbation a été enregistrée par l’argument Pour selon lequel la suppression de la valeur locative rendrait, d’une manière générale, la propriété plus abordable :
cet argument n’est plus approuvé que par 38 % (-10 %). Cet argument dernier cité a toutefois, conformément à l’analyse de régression, le plus puissant effet sur un Oui au projet.
Sur le côté opposé sont le plus susceptibles de convaincre, et de le faire plus fortement aussi, les craintes selon lesquelles ce seraient avant tout les riches qui seraient bénéficiaires tandis que la classe moyenne assumerait les coûts, ou la préoccupation que les cantons touristiques et montagneux ne pourraient pas suffisamment compenser la disparition de recettes fiscales. Ces deux arguments recueillent plus de suffrages (+7 %) qu’il y a encore un mois, mais comme avant ils continuent à ne convaincre aucunes majorités. Est rejeté avec encore plus de netteté (+5 %) l’argument selon lequel cette suppression aggrave les désavantages des locataires vis-à-vis des propriétaires.
Ces six arguments permettent, conformément à l’analyse de régression, d’expliquer 59 % des intentions de vote. Comparé à la première enquête, cette valeur a nettement augmenté (+19 %). Cette analyse montre également que les arguments du camp Pour agissent plus fortement que ceux du camp Contre. L’argument de la justice et celui de l’allègement ont le plus puissant effet approbateur, tandis que l’argument de la répartition et de l’équilibrage ont, en revanche, un effet modéré.
Tendance dans la formation de l’opinion
Pendant la phase de campagne principale, une nette tendance au Non à l’imposition immobilière s’est mise en route, ce qui correspond à un cas exceptionnel de formation de l’opinion pour un projet émanant des autorités. L’habituel mouvement d’alignement sur la position du Parlement et du Conseil fédéral ne s’est pas produit. De tels cas exceptionnels de formation de l’opinion se sont produits plus fréquemment dans un passé récent (la réforme LLP en a été un exemple marquant). La Gauche a prouvé à plusieurs reprises sa force de conviction lors de votations, et elle peut en plus, sur les questions de politique du logement, s’appuyer sur un avantage quantitatif : en Suisse, les personnes vivant en location sont plus nombreuses que celles propriétaires de leur logement. Ce fait vaut toutefois uniquement pour l’intégralité de la population vivant en Suisse, car parmi les titulaires du droit de vote le taux de propriétaires d’un logement est plus élevé.
Malgré une tendance au Non, une majorité ténue continue à vouloir voter en faveur du projet.
Et à la différence d’il y a un mois, les titulaires du droit de vote partent, malgré cette tendance au Non, d’une approbation du projet le 28 septembre 2025. Cela est fondé sur le vaste soutien que reçoivent les arguments Pour, et aussi sur l’espoir qu’un jour peut-être ces personnes deviendront elles-mêmes propriétaires. Car il est une chose que l’enquête montre clairement : l’attitude envers le projet dépend en premier lieu du fait que l’on soit propriétaire ou non d’un logement. Et l’argument le plus efficacement en faveur d’un Oui à l’Arrêté fédéral relatif aux impôts immobiliers cantonaux sur les résidences secondaires est l’accessibilité à une plus vaste échelle de la propriété du logement. Mais la tendance au Non repose elle aussi sur des contenus et s’explique en premier lieu par la crainte que les riches en profitent et que les classes moyennes doivent régler la facture.
En raison de la nette tendance au Non et de cette majorité seulement sur le fil, il faut continuer à laisser l’issue de la votation ouverte. Si cette tendance au Non se poursuit, le projet va échouer le 25 septembre. Mais s’il est possible de la stopper, les chances existent, observées depuis aujourd’hui, que le projet soit adopté. En d’autres termes, la mobilisation finale aura un effet phare sur l’issue de la votation.
Les intentions de voter Oui restent stables
Une majorité de 59 % des personnes désireuses de participer a indiqué que début septembre elles auraient voté avec certitude ou plutôt pour la Loi sur l’e-ID, et 38 % qu’elles auraient voté Non. De la sorte, les proportions sont restées pratiquement stables comparé au mois précédent.
Qui maintenant peu avant la date de la votation a l’intention d’aller voter, part à 69 % (+8 %) d’une adoption du projet le 28 septembre. En moyenne, ces personnes estiment la part de Oui à 55 %. Les attentes d’une acceptation ont nettement augmenté comparé à la première enquête.
L’opinion se trouve à un stade de formation avancé
67 % des personnes ayant l’intention de participer ont fait un choix ferme, soit 9 % de plus qu’en août. 3 % des personnes sont encore indécises. En raison de l’expérience déjà faite, dans un passé récent, d’une votation au sujet de l’e-ID, et en raison de l’ancrage argumentatif encore renforcé des intentions de vote précoces (degré d’explication de la régression : 75,5 %), la formation de l’opinion se présente comme avancée.
Le schéma du conflit : une question de confiance plombée par la politique partisane
Avec la loi e-ID, le schéma conflictuel demeure fortement politisé et étroitement lié à des questions de confiance envers les institutions. Ce sont les attaches à des partis qui marquent le plus les attitudes. Environ les trois-quarts des sympathisants-es du PS, des Verts ou des Vert’libéraux veulent voter Oui. Au Centre et au sein du PLR, ces personnes sont encore 70 % environ a vouloir la même chose. Le mot d’ordre Non de l’UDC a renforcé encore un peu plus l’évaluation déjà critique de l’e-ID. Actuellement, 60 % des sympathisants-es de l’UDC voteraient Non. Les Indépendants eux aussi sont devenus plus critiques : actuellement, les camps du Oui et du Non dans ce groupe arrivent pratiquement à égalité.
L’e-ID continue à être une question de confiance envers les institutions. Les titulaires du droit de vote faisant beaucoup confiance au gouvernement s’expriment nettement en faveur de la loi sur l’e-ID. A l’inverse, qui se méfie du gouvernement refuse le projet. La polarité entre ces groupes s’est légèrement accentuée.
La polarisation par catégories de revenus est également reconnaissable : si les personnes interrogées dont le foyer dispose de revenus élevés (à partir de 9’000 Francs) approuvent nettement, des majorités contre sont présentes dans les catégories de bas revenus. Ce constat est calquable sur les différents niveaux d’éducation.
Les personnes désireuses de participer détenant un niveau d’éducation réduit sont majoritairement contre l’e-ID, celles ayant un niveau d’éducation moyen se répartissent en pourcentages égaux entre les camps du Oui et du Non, tandis que celles ayant un niveau d’éducation élevé veulent clairement voter pour la loi sur l’e-ID.
En outre, des différences régionales se manifestent. En raison d’une nette tendance au Non en milieu rural, un nouveau fossé villes/campagne se dessine. En zone rurale, il ne reste plus qu’une moitié disposée à voter Oui (contre 61 % début août). Dans les agglomérations et dans les villes, de nettes majorités en faveur du Oui demeurent. Dans les régions linguistiques, les intentions de vote ont plutôt eu tendance à s’égaliser. En Suisse germanophone, une légère tendance au Non conduit encore à 59 % d’approbation, tandis qu’en Suisse francophone la part de Oui augmente à 56 %, et à 59 % en Suisse italophone.
Cela vaut également pour l’âge. Avec ces tendances légères, les différences graduelles en fonction de l’âge ont maintenant pratiquement disparu. Environ 60 % des membres de chaque tranche d’âge veulent voter Pour. Le jeunes sont devenus un peu plus critiques tandis que les moins jeunes aujourd’hui sont plutôt (encore plus résolument) pour l’e-ID.
Des différences graduelles persistent entre les sexes. Les femmes sont Pour en majorité ténue et jugent même l’e-ID de façon un peu plus critique au fil du temps. Les hommes en revanche sont plutôt encore plus convaincus et veulent voter Pour en majorité proche des deux-tiers.
Argumentaire : Suivre le rythme de la digitalisation vs Protéger la vie privée
Les six arguments testés renvoient aux atouts mais aussi aux points faibles de la loi sur l’e-ID. Les personnes qui l’approuvent peuvent marquer des points avec la confiance en une solution provenant de l’État et avec le caractère facultatif de son utilisation. Ses adversaires lui opposent les thèmes Désavantage social et Risques d’abus possibles.
Dans le camp Pour, l’argument qui convainc particulièrement est celui selon lequel une solution d’État est préférable à la dépendance envers des géants de la tech. 83 % des personnes interrogées souscrivent à cet argument. Reçoit également beaucoup de soutiens l’affirmation selon laquelle l’e-ID est facultative et gratuitement à la disposition de toutes les personnes habitant en Suisse. L’importance de l’e-ID pour le progrès digital de la Suisse est convainquant pour 64 % des personnes.
Qui cependant veut voter Oui est particulièrement poussé, conformément à la régression, par l’argument invitant à vivre avec son temps.
Le camp Contre marque des points surtout en signalant que l’introduction de l’e-ID pourrait réduire les services analogiques des autorités et qu’ainsi les personnes ayant moins d’affinités avec le numérique seraient désavantagées. 58 % adhèrent à cet argument. La crainte aussi, que l’identité digitale administrée par l’État ne recèle des risques d’usage abusif et de surveillance, est partagée par une majorité (53 % de personnes d’accord). L’argument selon lequel l’e-ID n’est pas sûre par définition et ne protège qu’imparfaitement la vie privée se heurte en revanche à une opposition (51 % de personnes pas d’accord). Les personnes qui toutefois craignent pour la protection de leur vie privée sont, conformément à l’analyse d’effet, les plus enclines au Non.
Une indexation montre que 60 % sont de par le contenu plus proches des personnes qui approuvent, ce qui correspond pratiquement aux proportions des voix.
Tendance dans la formation de l’opinion
Le premier projet d’introduction d’une e-ID avait achoppé devant les urnes en mars 2021. L’un des principaux points de la critique portait, outre les doutes en matière de sécurité, sur le fait que des entreprises privées auraient été censées établir l’e-ID. Avec le nouveau projet, ce problème a disparu. Avec le projet actuel, la question de l’émettrice ne revêt plus d’importance que dans le contexte du projet de l’année 2021. Dans le camp du Non, ce sont maintenant clairement les risques d’un empiètement abusif sur la vie privée.
Le manque d’accessibilité pour les personnes ayant peu d’affinités avec le numérique ne parvient presque plus à être générateur d’opinion. Dans les régions et groupes où l’UDC est fondamentalement forte, le Non a eu plutôt tendance à se renforcer aussi en dehors des sympathisants-es de l’UDC. Mais dans de nombreux autres groupes et régions, la forte avance du Oui s’est confirmée ou manifestée.
Cette nouvelle édition du projet a démarré avec un large soutien, lequel, si l’on fait le bilan, ne s’est pas amenuisé au fil de la campagne. Les intentions de vote, les arguments et les tableaux d’opinion indiquent de façon inchangée, voire avec encore plus de netteté, un Oui à l’e-ID le 28 septembre 2025.
Intention moyenne de participer aux votations du 28 septembre 2025
La volonté jusqu’à présent mesurée de participer le 28 septembre 2025 est légèrement inférieure (44 %) à la moyenne sur de longues années (47,1 % entre 2011 et 2024 selon l’OFS), et elle n’a augmenté que de façon minime (+3 %) au cours de la campagne.
Les deux projets ne mobilisent les titulaires du droit de vote que de façon conditionnelle. Le dimanche des votations approchant, cette valeur devrait encore augmenter légèrement, de sorte que pour le moment se dessine une participation moyenne aux urnes le 28 septembre 2025.
Profil des personnes désireuses de participer
Outre – chose habituelle sur fond de faible intention de participer – les groupes de population plus fortement mobilisés, à savoir les personnes d’un certain âge, détenant des niveaux d’éducation et de revenus élevés, ce sont notamment les personnes âgées de 40 à 64 ans originaires de régions rurales ainsi que celles ayant des affinités avec le PES et l’UDC qui affichent, fait nouveau, une volonté accrue de participer.
La mobilisation de l’électorat du PLR demeure, malgré une légère augmentation, inférieure à la moyenne. Chez les titulaires du droit de vote proches du PS, la volonté de participer a nettement baissé. Mérite également d’être noté le fait que les titulaires du droit de vote sceptiques vis-à-vis du gouvernement, manifestent une intention de voter inférieure à celle des personnes qui font confiance au gouvernement.
Une observation par régions montre que la mobilisation en Suisse germanophone et francophone est un peu plus élevée qu’en Suisse italophone (DCH : 45% ; FCH : 44 %, ICH : 40 %).
Les territoires urbains demeurent tout autant mobilisés (48 % ; +2 %), tandis que la volonté participer a fortement augmenté dans les régions rurales (63 % ; +34 %).
La mobilisation s’avère la plus faible dans la catégorie des revenus les plus faibles (jusqu’à 3’000 CHF : 16 % ; -38 %), du niveau d’éducation le plus réduit (24 % ; -4 %) et chez les jeunes titulaires du droit de vote (27 % ; -6 %). La plus forte volonté de participer se manifeste chez les titulaires du droit de vote ayant des affinités avec le PES (78 % ; +41 %) et chez les personnes percevant de hauts revenus (71 % ; +24 %).
Comme l’on s’y attendait, le débat s’est propagé à d’autres milieux au fil de la campagne pour les votations. Cela vaut en particulier pour les titulaires du droit de vote ayant des affinités avec le PES et l’UDC, pour les 40 à 64 ans ainsi que pour les personnes vivant dans les campagnes. Il reste à voir si la composition sociodémographique et politique des personnes participantes va continuer à changer d’ici au 28 septembre 2025.
Deuxième session de l’enquête Trend SRG-SSR sur les votations du 28 septembre 2025, réalisée par l’Institut de recherche gfs.bern entre le 3 septembre et le 11 septembre 2025 auprès de 14’416 titulaires du droit de vote. La marge d’erreur statistique est donc de +/- 2.8 pour cent.
La partie téléphonique de l’enquête présente a été réalisée par le Service d’enquête gfs, l’institut de recherche gfs.bern est en charge de l’évaluation et de l’analyse des données. Le sondage suit la procédure RDD/Dual Frame, via les réseaux fixe et mobile.
Dans le cadre du mandat SSR, le sondage téléphonique des électeurs est complété par un sondage en ligne depuis l’automne 2018, afin de renforcer la taille d’échantillonnage en Suisse romande et au Tessin. La partie en ligne a été réalisée sous forme de sondage opt-in (sondage participatif) via les portails en ligne de SRG SSR Médias.
Depuis le début de l’année 2024, avec l’aide de Boomerang Ideas, nous réalisons également des enquêtes systématiques sur les médias sociaux.
Nous ne pouvons émettre aucune affirmation sur la majorité des cantons vu que le nombre de personnes interrogées ne suffit pas pour effectuer des analyses assurées au niveau cantonal.
Vous trouverez ici plus d’informations sur la théorie et la méthode des sondages SRG Trend.
Rapport technique succinct
Commettant : Conférence CR de la SRG SSR
Corpus de base : Titulaires du droit de vote Suisses
Origine des adresses CATI : Plan d’échantillonnage Gabler/Häder pour RDD/dual-frame; corrigé par liste Swiss Interview
Origine des adresses en ligne : Sondage opt-in via les portails Internet de SRG SSR
Relevé des données : par téléphone, assisté par ordinateur (CATI) et en ligne
Nature de l’échantillonnage CATI : randomisé/par régions linguistiques; méthode de la date de naissance dans le foyer selon régions linguistiques
Nature de l’échantillonnage en ligne : Sondage de participation ouvert
Période d’enquête : 3 septembre – 11 septembre 2025
Jour médian de l’enquête : 6 septembre 2025
Taille des échantillons : minimum 1’200, réel 14’416 (Cati: 502, Online: 13’401, Boomerang Ideas: 513), n DCH: 11’931, n FCH: 2193, n ICH: 292
Erreur d’échantillonnage : ± 2.8 points de pourcentage d’une valeur de 50% (et probabilité de 95%)
Particularités des quotas CATI : régions linguistiques
Particularités des quotas en ligne : –
Pondération selon : Pondération dual-frame, langue, lieu de résidence, affinité avec un parti, recall, participation
Durée de l’enquête moyenne CATI : 10.6 minutes (écart-type : 2.9 minutes)
Publication : 17 septembre 2025, 6h00