1ère enquête "SRG Trend" relative à la votation du 18 juin 2023

Situation en début de campagne :

Imposition minimale OCDE/G20 - une majorité pour
Loi sur le climat et l'innovation - une majorité pour
Loi Covid-19 – une majorité pour

Etude sur mandat de la SRG SSR

Si les votations avaient eu lieu dès le 1er mai 2023, les trois projets mis au vote à l'échelle de toute la Suisse auraient été acceptés avec netteté. Cette acceptation vaut le plus clairement pour l'imposition minimale OCDE/G20, suivie de la loi sur le climat et de la loi Covid-19. A cette date, la participation aux votations aurait été de 40 %, soit un taux inférieur à la moyenne.

Il s’agit d’un cliché instantané pris environ sept semaines avant le jour des votations, et non pas d’un pronostic. L’étude décrit la situation de départ en début de phase de campagne principale.

Toute désignation, dans ce document, de personne, de statut ou de fonction s’entend indifféremment au féminin et au masculin.

Toutes les indications valent avec une probabilité de 95 % affectée d’une marge d’imprécision de ± 2.8 points de pourcentage. La campagne de votation ne fait que commencer et l’opinion à se former, faits dont il est prouvé qu’ils peuvent influencer le rapport des Oui et des Non lors des votations populaires. A cela s’ajoutent des effets dus à la mobilisation, encore inconnue, déclenchée par les campagnes.

Les constats de l’enquête font l’objet d’un positionnement théorique par le gfs.bern à l’aide de l’approche dispositionnelle

Ici se trouvent des informations générales sur les projets mis aux votations de juin, et ici sur la méthode sous-tendant les enquêtes de tendance SRG. Une caractérisation du macroclimat politique est accessible ici.

En outre, vous pouvez télécharger ici un recueil complet des graphiques.

Imposition minimale OCDE

Intentions de vote actuelles clairement en faveur de l’arêté fédéral

Début mai, 84 % auraient voté pour l’arrêté fédéral concernant une imposition particulière des grands groupes d’entreprise, et 12 % contre.

En effet, les personnes interrogées s’attendent elles-mêmes à une acceptation de l’«Imposition minimale OCDE» car 81 % d’entre elles estiment que la part de Oui dépassera les 50 % lors de la votation du 18 juin 2023. Cette part est estimée en moyenne à 56 %, soit un taux comparativement élevé.

Stade de formation de l’opinion: bas à moyen

Début mai, un majorité a déjà l’intention ferme de voter pour l’imposition minimale OCDE. Dans l’ensemble, 61 % des personnes interrogées ont des avis bien arrêtés soit pour soit contre le projet de loi, ce qui constitue une première valeur moyenne. Les intentions de vote précoces sont encore peu explicables avec des arguments, ce qui en principe accroît la marge d’influence exerçable par la campagne principale sur les personnes indécises et celles dont l’opinion n’est pas encore bien arrêtée. Dans l’ensemble et malgré l’intention répandue et ferme de voter oui, nous considérons que le stade de formation de l’opinion est encore bas à moyen.

Schéma conflictuel pratiquement pas contrasté

La décision de vote relative à l’arrêté fédéral visant une imposition particulière des grands groupes d’entreprises ne permet pas de discerner de ligne conflictuelle pertinente. Tous les groupes soutiennent le projet à au moins 80 %. Certains groupes font preuve d’un peu plus de retenue, sachant que les personnes critiques envers le gouvernement et les sympathisants-es de l’UDC ressortent plutôt avec une tendance au refus (20 %).

 

 

Les sympathisants-es du PS veulent, avec seulement 16 % à l’heure actuelle, suivre le mot d’ordre en faveur du Non des délégués-es du PS. La critique est un peu plus concrète en Suisse germanophone (14 % d’intentions de voter Non) qu’en Suisse francophone ou en Suisse italophone (respectivement 7 % d’intentions de voter Non). Les Indépendants, qui sur les questions fiscales et de redevances votent souvent sur la base de leurs conséquences personnelles, approuvent à 78 % le projet. Ls foyers qui disposent de bas revenus sont eux aussi, comme ceux dont le revenu disponible est plus élevé, très nettement en faveur du projet.

Argumentaire: Justice fiscale et plus de moyens pour l’attractivité du site

Quatre personnes interrogées sur cinq soutiennent la totalité des trois arguments testés pour la réforme fiscale : Les instruments fiscaux supplémentaires destinés à rendre la Suisse plus attractive en tant que site, et le barrage à l’évasion fiscale des grandes entreprises en direction des pays à bas taux d’imposition dans le but d’instaurer une justice fiscale internationale, parlent en faveur de la réforme. En outre, la réforme est tout aussi largement considérée comme juste parce qu’elle cible uniquement les groupes d’entreprises opérant à l’international et pas les entreprises de plus petite taille. De la sorte et en situation de départ, la direction de la réforme ne paraît pratiquement pas controversée.

Le camp opposé s’est peu formé.

 

Avec 36 % de soutien, c’est encore l’argument opposé – à savoir que les suppléments de recettes fiscales dans les cantons ne feront qu’attiser la concurrence fiscale intercantonale – qui reçoit le plus d’adhésions. 27 % ne souhaitent pas d’impôts supplémentaires en ces temps économiquement difficiles, mais cet argument n’a pas d’effet sur la formation de l’opinion. 24 % voient dans l’impôt minimum OCDE une ingérence intolérable dans la souveraineté fiscale de la Suisse.

L’analyse de l’effet des arguments montre que la formation précoce de l’opinion continue d’être fortement marquée par le camp Pour. Ont un effet particulièrement puissant les arguments selon lesquels seules les grandes entreprises seront affectées par la réforme et que la Suisse dispose de plus de moyens pour fortifier le site suisse. Dans le camp Contre, c’est encore l’intensification de la concurrence fiscale intercantonale qui est l’argument le plus efficace.

33 % des voix Oui et des voix Non peuvent être expliqués par l’évaluation des six arguments. Il s’agit d’un pourcentage bas.

 

Tendance dans la formation de l’opinion

Les référendums obligatoires ont de bonne chance d’acceptation. Dans le cas présent de l’imposition minimale OCDE, les chances d’acceptation sont particulièrement bonnes. La réforme répond au sentiment de justice éprouvé par de vastes périmètres de personnes interrogées, et la résistance envers le projet n’est jusqu’à présent productrice d’un vaste effet dans aucun sous-groupe.

L’argument des moyens contestés à gauche dont disposeront les cantons n’est pas capable de recueillir de majorité, et il est dépassé par l’argument, nettement mieux accepté, selon lequel ces moyens peuvent être affectés à accroître l’attractivité de la Suisse en tant que site. Il faut en outre s’attendre à ce que la campagne soit productrice de moins d’effets que d’habitude. Pris dans leur ensemble, les adversaires peu actifs situés dans le camp politique de droite et ceux peu formés dans l’éventail politique de gauche (les délégués du PS ont convenu du Non comme mot d’ordre et les Verts ont décidé de laisser librement voter) font paraître un refus peu vraisemblable bien que la formation de l’opinion n’ait pratiquement pas encore progressé.

Loi sur le climat

Intentions de voter Oui actuellement majoritaires

Le 1er mai 2023, une claire majorité de 72 % des personnes désireuses de participer aurait certainement ou plutôt voté pour la loi sur le climat et l’innovation. 25 % se sont dits plutôt ou clairement contre. 3 % étaient encore indécis. En situation de départ, l’avance du camp des Oui se chiffre donc à 47 %.

Les personnes désireuses de participer s’attendent également à un Oui comme issue de la votation le 18 juin, même si ce Oui est moins net que les intentions de vote précoces ne le laissaient présager : Le dimanche de la votation, la part de Oui est estimée en moyenne à 52 %. 70 % des personnes désireuses de participer partent d’une acceptation, 30 % seulement d’un refus.

Stade de formation de l’opinion moyen à avancé

A ce stade précoce de la campagne pour la votation, 69 % manifestent des intentions de vote fermes. Seulement 3 % s’avèrent encore irrésolus. Par ailleurs, les intentions de vote précoces sont adossées à un solide argumentaire.

Cela correspond dans l’ensemble à un stade de formation de l’opinion moyen à avancé, ce qui restreint la marge de manœuvre pour des changements importants.

Schéma conflictuel préliminaire marqué en premier lieu par la politique

Le schéma politique des partis rencontré dans les intentions de vote précoces correspond au schéma «UDC contre le reste». Sur la gauche de l’échiquier politique des partis, jusqu’au PVL, l’approbation de la loi sur le climat et l’innovation est extrêmement élevée. De même, le soutien des personnes désireuses de participer ayant des sympathies pour le Centre paraît assuré: 59 % d’entre elles sont certainement pour le projet et 25 % supplémentaires ont tendance à l’être. Auprès du PLR et chez les Indépendants, environ un quart des personnes critiquent à haute voix malgré des approbations majoritaires. Dans ces deux groupes, le stade de formation de l’opinion reste un peu en-deçà de celui des autres électorats de partis. Une bonne moitié seulement de l’électorat proche du PLR et des Indépendants dispose d’une opinion ferme relativement à la loi sur le climat et l’innovation. Le Non net émis par l’environnement de l’UDC forme le pôle opposé de l’approbation initialement vaste.

Fin avril, 63 % de l’électorat proche de l’UDC aurait voté contre le loi sur le climat. En situation de départ, aucun conflit élite/base ne se profile. Tous les électorats de partis campent majoritairement sur la position de leur parti d’attache respectif.

En dehors de l’électorat proche de l’UDC, aucun autre sous-groupe certes ne refuse la loi sur le climat et l’innovation; on rencontre cependant un refus accru chez les personnes désireuses de participer qui ne font pas confiance au gouvernement, chez les hommes, chez les 40 à 64 ans ainsi que chez les personnes désireuses de participer détenant un niveau d’éducation scolaire bas à moyen.

Observée sur le plan régional, l’approbation émanant des zones rurales est à peine plus faible que celle venant des agglomérations plus importantes, et la résistance observée en Suisse germanophone est supérieure à celle des autres régions linguistiques. Fin avril toutefois, le projet de loi aurait été adopté sur l’ensemble du territoire.

Argumentaire: Incitatifs corrects sans impôts supplémentaires vs Accroissement de la crise énergétique

Sur le plan argumentatif, les personnes Pour sont clairement mieux placées en situation de départ, car elles convainquent des majorités claires avec leurs arguments. Environ les trois-quarts reconnaissent que pour une fourniture d’électricité sûre à long terme, il est judicieux que la Suisse poursuive sur la voie de l’abandon des énergie fossiles. Environ les deux tiers trouvent que le projet crée des incitatifs corrects et qu’il aide ainsi la population et l’économie à passer à des formes de chauffage respectueuses de l’environnement sans nécessiter d’impôts supplémentaires. 57 % souscrivent également au fait que la Suisse dépend des importations d’électricité et que la loi sur le climat va la faire moins dépendre de gouvernements non fiables et imprévisibles. Des voix critiques envers les arguments Pour proviennent des milieux bourgeois, à savoir de l’électorat proche de l’UDC, lequel refuse nettement la totalité des arguments Pour.

Sur les trois arguments Contre testés, aucun ne parvient à convaincre une majorité. 53 % contredisent l’affirmation selon laquelle la loi sur le climat va conduire à une forte hausse des prix de l’électricité et ainsi occasionner des milliers de francs de frais supplémentaires chaque année.

Les personnes désireuses de participer sympathisant avec l’UDC partagent toutefois nettement cette crainte (77 % de plutôt/tout à fait d’accord); chez les groupes d’électeurs du Centre et proches du PLR ainsi que chez les Indépendants, l’argument du prix rencontre une acceptation accrue mais non majoritaire cependant (37 % / 49 % / 43 % plutôt/tout à fait d’accord). 61 % n’acceptent pas l’affirmation que les mesures prévues aggraveraient la crise énergétique et la pénurie d’électricité. Il est toutefois clair que dans l’environnement de l’UDC on voit cela différemment. De même, que la défiguration du paysage par les panneaux solaires et les éoliennes est inacceptable est une affirmation qui ne convainc que dans l’environnement de l’UDC.

La forte congruence entre les intentions de vote et les attitudes envers les arguments renvoie à des décisions de vote fondées sur des contenus (degré d’explication du modèle de régression: 69%). Les intentions de vote précoces sont marquées par des considérations du rapport dommage/utilité. Côté dommage, c’est l’argument d’une aggravation de la pénurie d’électricité qui pèse le plus lourd. Côté utilité, l’abandon des énergies fossiles est mis dans la balance en tant qu’opportunité pour assurer la desserte énergétique à long terme. En situation de départ, ce sont ces deux arguments qui produisent le plus d’effet sur décision de vote.

Tendance dans la formation de l’opinion

La loi sur le climat constitue dans l’ensemble un projet des autorités affecté d’une prédisposition positive, faisant que celles et ceux qui l’approuvent disposent d’un important avantage initial. L’avance du côté Oui est élevée et les intentions de vote exprimées sont déjà consolidées à ce stade précoce de la campagne de votations. Les personnes titulaires du droit de vote partent elles-mêmes d’une nette acceptation du projet et soutiennent, en termes de contenu, la loi sur le climat. Il continue de régner un consensus social relativement large autour de la question de la loi sur le climat et l’innovation, avec seulement un groupe s’y opposant dans la population (l’électorat UDC). Et les intentions de vote concordent avec les attitudes envers les arguments Pour et Contre.

Il s’agit en soi d’une image congruente : Avec la situation de départ en présence, un Oui à la loi sur le climat et l’innovation est le scénario probable pour le 18 juin 2023.

Sans connaissance de la dynamique sous-tendant la formation de l’opinion, il faut cependant laisser l’issue de la votation ouverte. Si en effet le camp des opposants devait prendre le dessus sur le terrain argumentatif durant la suite de la campagne, une polarisation unilatérale en direction du Non pourrait se mettre en route. Il existe par ailleurs un potentiel de mobilisation sur la partie centre-droit de l’échiquier, dans le périmètre des Indépendants et des personnes critiques envers les autorités, pour qui les considérations coûts/utilité sont importantes.

Le scénario exceptionnel d’une formation d’opinion avec part croissante de Non au fil de la campagne a été plus fréquemment observé dans un passé récent, en particulier pendant l’année 2021 politiquement chargée et lors de campagnes intensives en faveur du Non. Telle fut précisément la destinée d’un projet comparable, la loi sur le CO2 par exemple (1e vague 60 %, 2e vague 54 %, votation: 49 % de Oui    ). Comme exemple opposé, il serait possible de citer la Stratégie énergétique 2050 durant la dernière législature (1e vague 61 %, 2e vague 56 %, votation: 58 % de Oui).

 

Loi Covid-19

Intentions de voter Oui actuellement majoritaires

Le camp du Oui entre avec une avance de 40 points de pourcentage dans la phase principale de la campagne pour les votations. Début mai 2023, 68 % des personnes désireuses de participer auraient voté en faveur de la modification de la loi Covid-19. 28 % auraient voté contre. 4 % étaient encore indécises.

Les personnes désireuses de participer s’attendent en nette majorité à ce que les modifications de la loi Covid-19 soient acceptées (67 % estiment la part de Oui supérieure à 50 %, 32 % l’estiment inférieure à 50 %). L’issue attendue de la votation s’avère toutefois plus serrée que les intentions de vote mesurées, mais avec 54 % elle se trouve également dans le Oui.

 

Stade de formation de l’opinion moyen à avancé

Dans cette phase précoce de la campagne pour les votations, 70 % des personnes manifestent des intentions de vote fermes et 26 % se montrent encore indécises. Considéré en soi, cela parle pour un stade de formation de l’opinion avancé. En outre, le soutien des décisions de vote arguments à l’appui est robuste car ce thème touchant la vie quotidienne est largement connu.

Cela correspond dans l’ensemble à un stade de formation de l’opinion moyen à avancé. Il existe une marge, bien que limitée, pour des changements.

 

 

Au cœur du schéma conflictuel préliminaire: l’affinité à des partis et la confiance envers le gouvernement

La polarisation en fonction des partis politique est forte. Du pôle politique de gauche au PLR, l’approbation des modifications de la loi COVID-19 fait bloc. Dès à présent, une approbation ferme dépasse la barre des 50 % chez les personnes désireuses de participer proches des Verts, du PS, du PVL, du Centre et du PLR. Les Indépendants disent eux aussi en majorité Oui. Il en va différemment des personnes désireuses de participer proches de l’UDC : Début mai, elles se sont en majorité prononcées contre la loi Covid-19. Les électorats des différents partis campent ainsi en majorité sur la position de leur parti d’attache respectif.

 

Outre les sympathisants-es de l’UDC, les personnes désireuses de participer qui ne font pas confiance au gouvernement sont une majorité à refuser les modifications de la loi Covid-19. En dehors de ces deux groupes, il n’existe pas d’autres sous-groupes qui les refusent, mais de nettes différences entre les âges, degrés d’urbanisation et niveaux d’éducation se manifestent dans les intentions de vote précoces. Chez les moins de 40 ans, l’approbation des modifications à apporter à la loi Covid-19 est plus réservée que ches les personnes plus âgées désireuses de participer. Et cette approbation augmente avec le niveau d’éducation et le degré d’urbanisation.

Considérée sur le plan régional, l’approbation couvre l’ensemble du territoire malgré une part de Non significativement plus élevée sur les territoires ruraux ainsi qu’en Suisse francophone et germanophone.

Argumentaire: complément judicieux pour la loi sur les épidémies vs la loi sur les épidémies offre une protection suffisante

Sur le terrain argumentatif aussi, le camp du Oui a le dessus car non seulement ses arguments convainquent de solides majorités mais il dispose aussi actuellement des trois arguments les plus efficaces pour une décision de vote. Le plus efficace de ces trois arguments Pour est celui indiquant que la loi Covid-19 a fait ses preuves complémentairement à la loi sur les épidémies et qu’en cas d’urgence elle pourrait être à nouveau judicieuse.

La nécessité d’un fondement légal pour un certificat sûr et reconnu à l’international est reconnue par les trois-quarts des personnes bien décidées à participer. Les disponibilités plus rapides de médicaments en faveur de personnes présentant un risque accru ainsi que la complémentation, qui a fait ses preuves, de la loi sur les épidémies avec la loi Covid-19 sont respectivement soutenues par un minimum de 70 % des personnes.

Le camp Contre convainc à moins grande échelle.

Le seul argument apte à réunir une majorité se réfère au fait qu’il faut rétablir intégralement la démocratie directe et que l’état d’exception doit demeurer une exception (55 % plutôt/tout à fait d’accord).

Lorsque ce camp argumente que la possibilité de réintroduction d’un certificat ou d’autres mesures coercitives peut conduire à une société à deux vitesses, cette argumentation est rejetée par une majorité (67 % plutôt pas/pas du tout d’accord). Même chose pour le troisième argument Contre, à savoir que la loi Covid-19 ne protège personne et que la loi sur les épidémies offre une protection suffisante (65 % plutôt/tout à fait d’accord).

La congruence entre les intentions de vote de l’électorat et les attitudes envers les arguments est déjà présente à ce stade précoce (taux d’explication: 66 %). L’argument selon lequel la loi Covid-19 est un complément judicieux de la loi sur les épidémies en situations d’urgence soutient le plus fortement le Oui aux modifications de la loi Covid-19. Des doutes quant à l’efficacité des mesures et le point de vue que la loi sur les épidémies offre une protection suffisante promeuvent le plus fortement un Non.

Tendance dans la formation de l’opinion

Compte tenu du niveau des mots d’ordre, des votes finaux dans les cantons ou aussi lors des deux votations précédentes sur le Covid-19 (13 juin 2021: 60.2 % de Oui / 28 novembre 2021: 62 % de Oui), la situation de départ en présence majoritairement positive autour de la cinquième modification de la loi Covid-19 a peu de quoi surprendre. En dehors de l’UDC et des personnes désireuses de participer qui ne font pas confiance au gouvernement, la critique n’est que minoritaire.

Dans un cas normal de formation de l’opinion sur un projet peu polémiqué émanant des autorités, les intentions de vote de l’électorat s’alignent, au fil de la campagne, sur les recommandations du Conseil fédéral et du Parlement. Si ce cas normal survient, les modifications de la loi COVID-19 seront adoptées avec une nette majorité le 18 juin 2023.

Bien que l’OMS ait suspendu le 5 mai 2023 l’état d’urgence sanitaire mondial relativement au Covid et que la Suisse ait supprimé l’ensemble des mesures, le virus n’a pas encore complètement disparu de la scène. Vu qu’un changement de situation ne peut pas encore être entièrement exclu, des évolutions surprises ne peuvent pas l’être non plus.

 

Que les discussions tout autour du Covid, l’obligation du certificat et la vaccination ne sont pas encore pleinement des affaires classées, cela se voit par exemple à la voie référendaire à nouveau empruntée. L’émotionnalité avec laquelle sont conduits les débats a elle aussi diminué, mais elle ne s’est pas encore entièrement effacée. Cela peut conférer une dynamique plus puissante à la campagne pour les votations.

L’argument selon lequel la loi Covid-19 et les mesures n’ont pas fait leurs preuves, et que la loi sur les épidémies est suffisante, s’avère être le principal point de critique susceptible de miner l’approbation.

En raison de l’avance du côté du Oui et du premier jugement porté sur les arguments, une inversion des rapports de majorité serait une surprise. Durant la suite de la campagne, le camp adverse devrait pour ce faire prendre nettement le dessus sur le terrain argumentatif pendant la suite de la campagne, et mobiliser de façon plus que proportionnelle.

Seulement la deuxième enquête va nous renseigner sur la dynamique de l’évolution de l’opinion et nous apporter ainsi plus de certitude. Toutefois, les chances d’une acceptation sont actuellement intactes.

 

Intentions de participation

Intention moyenne de participer aux votations du 18 juin 2023

La volonté jusqu’à présent mesurée de participer le 18 juin 2023 se situe, avec 40 %, en dessous de la moyenne sur de longues années (46 % entre 2011 et 2020).

Toutefois, ce pourcentage devrait encore augmenter au fil de la campagne.

Profil des personnes désireuses de participer

Depuis 2022, nous observons une structure des mobilisations plutôt conforme aux attentes: Il est habituellement plus probable que ce soient les personnes moins jeunes, mieux formées, liées politiquement à un camp et faisant confiance au gouvernement qui participent. Si le débat ne s’étend pas à d’encore plus larges milieux, le schéma de participation devrait également correspondre à cela le 18 juin 2023.

A remarquer la plus faible mobilisation des femmes (35 % comparé à 45 % des hommes). En règle générale, une égalisation se produit par la suite. Sinon, les débats et campagnes ne sont jusqu’à présent producteurs d’aucuns effets spéciaux discernables. Il n’y a encore aucun signe d’une mobilisation particulièrement forte dans les régions conservatrices et rurales comme cela avait été le cas lors des votations du 13 juin 2021 sur les initiatives de politique agraire. Les partis de centre-droite présentent des pourcentages de mobilisation compris entre 27 % et 37 %.

Chez les Indépendants, la mobilisation est également réduite (27 %). Les personnes vivant à la campagne (33 %) sont moins motivées à participer que les groupes témoins respectifs.

La volonté de participer comparée entre la Suisse germanophone et la Suisse francophone est de nouveau inhabituelle. En Suisse francophone, les intentions de participer sont plus élevées (48 %) qu’en Suisse germanophone (38 %). La Suisse italophone présente les intentions de participer les plus faibles (29 %).

Dans l’ensemble il faut s’attendre à une polarisation du débat, avec des effets mobilisateurs supplémentaires dans différents groupes. Ces groupes toutefois devraient être ouverts aux arguments de gauche et de droite envers les différents projets de loi. De la sorte, la participation pourrait grimper au-dessus de 50 %. Hormis les sympathisants-es des Verts (74 %), aucune mobilisation hors norme avec des valeurs supérieures à 60 % ne se dessine actuellement.

 

Façon de citer

Première session de l’enquête Trend SRG-SSR sur les votations du 18 juin 2023, réalisée par l’Institut de recherche gfs.bern entre le 25 avril et le 7 mai 2023 auprès de 11536 titulaires du droit de vote. La plage d’erreur statistique est donc de +/- 2.8 pour cent.

Méthode et base de données

La partie téléphonique de l’enquête présente a été réalisée par le Service d’enquête gfs, l’institut de recherche gfs.bern est en charge de l’évaluation et de l’analyse des données.

Le sondage suit la procédure RDD/Dual Frame, via les réseaux fixe et mobile. Dans le cadre du mandat SSR, le sondage téléphonique des électeurs est complété par un sondage en ligne depuis l’automne 2018, afin de renforcer la taille d’échantillonnage en Suisse romande et au Tessin. La partie en ligne a été réalisée sous forme de sondage opt-in (sondage participatif) via les portails en ligne de SRG SSR Médias. De plus amples informations sur le mandat et la méthode sont disponibles ici.

Pour pouvoir émettre des affirmations par régions linguistiques, nous avons tenu compte plus que proportionnellement des minorités linguistiques au cours de l’enquête CATI. Les proportions ont été rectifiées pour pouvoir émettre des affirmations au niveau national.

Nous ne pouvons émettre aucune affirmation sur la majorité des cantons vu que le nombre de personnes interrogées ne suffit pas pour effectuer des analyses assurées au niveau cantonal.

Vous trouverez ici plus d’informations sur la théorie et la méthode des sondages SRG Trend.

Rapport technique succinct

Commettant : Conférence CR de la SRG SSR
Corpus de base : Titulaires du droit de vote Suisses
Origine des adresses CATI : Plan d’échantillonnage Gabler/Häder pour RDD/dual-frame; corrigé par liste Swiss Interview
Origine des adresses en ligne : Sondage opt-in via les portails Internet de SRG SSR
Relevé des données : par téléphone, assisté par ordinateur (CATI) et en ligne
Nature de l’échantillonnage CATI : randomisé/par régions linguistiques; méthode de la date de naissance dans le foyer selon régions linguistiques
Nature de l’échantillonnage en ligne : Sondage de participation ouvert
Période d’enquête : 25 avril – 7 mai 2023
Jour médian de l’enquête : 1 mai 2023
Taille des échantillons : minimum 1’200, réel 11536 (Cati: 1203, Online: 10333), n DCH: 8468, n FCH: 2691, n ICH: 377
Erreur d’échantillonnage : ± 2.8 points de pourcentage d’une valeur de 50% (et probabilité de 95%)
Particularités des quotas CATI : sexe/âge interverrouillés
Particularités des quotas en ligne :
Pondération selon : Pondération dual-frame, langue, lieu de résidence, affinité avec un parti, recall, participation
Durée de l’enquête moyenne CATI : 14.8 minutes (écart-type : 3.6 minutes)
Publication : 12 mai 2023, 6h00