1ère enquête "SRG Trend" relative à la votation du 15 mai 2022

Situation en début de campagne :

Loi sur le cinéma – majorité pour
Loi sur la transplantation – majorité pour
Financement de Frontex – majorité pour

Etude sur mandat de la SRG SSR

Si les votations avaient eu lieu dès le 18 mars 2022, la loi sur le cinéma, la loi sur la transplantation et le financement de Frontex auraient été adoptés.

Avec 44 %, la participation aux votations aurait été inférieure à la moyenne.

Vous trouverez ci-après un état des lieux dressé environ sept semaines avant le jour du scrutin. Il ne s’agit pas d’un pronostic, mais de la situation en vigueur au début des principales campagnes.

Toute désignation, dans ce document, de personne, de statut ou de fonction s’entend indifféremment au féminin et au masculin.

Toutes les indications valent avec une probabilité de 95 % affectée d’une marge d’imprécision de ± 2.8 points de pourcentage. La campagne de votation ne fait que commencer et l’opinion à se former, faits dont il est prouvé qu’ils peuvent influencer le rapport des Oui et des Non lors des votations populaires. A cela s’ajoutent des effets dus à la mobilisation, encore inconnue, déclenchée par les campagnes.

Le positionnement théorique des constats de l’enquête fait appel à la démarche du gfs.bern en matière de disposition.

Vous trouverez ici des informations de fond sur les projets de loi de la votation du mai 2022 et ici des informations sur la méthode du projet « SRG-Trendumfragen ».

Vous pouvez également télécharger une collection de graphiques des résultats ici .

Modification de la loi sur le cinéma

Intentions de voter Oui actuellement majoritaires

Les partisans-es de la loi sur le cinéma entrent avec une avance de 27 % dans la phase principale de la campagne de votation. Le 18 mars 2022, 59 % des personnes voulant participer auraient voté pour la loi sur le cinéma. 32 % auraient voté contre.

Les attitudes d’attente des titulaires du droit de vote voulant participer suggèrent que la décision prise le 15 mai 2022 sera plus juste. La part de Oui est estimée en moyenne à 50 %. La majorité (55 %) des personnes voulant participer estime que la part de Oui en faveur de la loi sur le cinéma dépassera 50 %.

Stade peu avancé de formation de l’opinion

44 %, soit une minorité, manifestent des intentions fermes de voter, 9 % sont encore indécis, ce qui constitue un pourcentage comparativement élevé. Cela suggère en soi un stade de formation de l’opinion peu avancé.

De même, le soutien argumentatif des décisions de vote est plutôt modéré. Les campagnes autour de ce projet disposent donc d’une marge de manœuvre correspondante notamment auprès des personnes dont l’avis est moins fermement arrêté et auprès des indécis.

Schéma conflictuel préliminaire: Composante politique chargée

Prévues par le Parlement et le Conseil fédéral, les modifications de la loi sur le cinéma ont récolté une vaste approbation en phase initiale. Les milieux proches de l’UDC et qui ne font pas confiance au gouvernement sont les seuls sous-groupes de la société à rejeter en majorité ce projet. Tous les autres sous-groupes examinés ici se tiennent en majorité aux côtés des partisans-es de la modification.

 

 

La relative majorité, ici mesurée, d’approbation dans les rangs du PLR a de quoi surprendre compte tenu du mot d’ordre de refus donné par le parti d’attache. Tous les autres groupes d’électeurs se rangent cependant en majorité aux côtés de leur parti d’attache respectif. Les Indépendants s’avèrent pour l’instant de justesse en faveur de la loi sur le cinéma, mais en présence d’une forte part d’indécis. Le soutien à cette loi est particulièrement net dans l’environnement des Verts et du PS. Cependant, les personnes voulant participer de sexe féminin, de plus de 40 ans, vivant en milieu urbain et de langue latine approuvent nettement la modification de la loi sur le cinéma.

Argumentaire: Diversité culturelle et des programmes vs ingérence dans la vie économique

En termes de contenu, la situation de départ s’avère moins claire. En pourcentage et de par leur argumentaire, 45 % des personnes voulant participer sont plus proches du camp du Non, et 45 % du camp du Oui. Cela suggère une compétition plus ouverte que les intentions de vote précoces ne le laissent supposer. Dans l’environnement de tous les électorats des partis, le soutien argumentatif est inférieur au soutien de fait (décision de vote exprimée) Seuls les Indépendants, les personnes voulant participer proches des Verts et du PS s’expriment aussi en majorité, par l’argumentation, en faveur de la loi sur le cinéma. A cela s’ajoute le fait que seulement 57 % des décisions de vote précoces se laissent expliquer à l’aide des attitudes argumentative.

Le camp Pour convainc 54 % des personnes voulant participer avec l’affirmation selon laquelle seul un quota livrera des thèmes cinématographiques proches de notre culture et de notre pays et garantira une plus grande diversité des

programmes. Il s’agit là de l’argument le plus efficace pour expliquer une décision de vote en faveur du Oui. De même, 54 % sont d’accord avec l’argument selon lequel rien ne changera pour les consommatrices et consommateurs vu que la Suisse se contente d’introduire ce qui est en vigueur depuis déjà longtemps dans l’UE. Le troisième argument Pour toutefois, à savoir que la Suisse en tant que site de production serait affaiblie sans cette loi du fait que des emplois et des commandes seraient perdus, divise les personnes voulant participer et ne rencontre pas de majorité claire.

Le camp Contre convainc un peu moins largement car aucune affirmation ne rencontre de majorité claire. 51 % toutefois approuvent celle indiquant qu’au final les consommatrices et consommateurs en feraient les frais du fait que les abonnements augmenteraient. Seule une majorité relative (48 %) trouve injuste de lier une offre de film à une origine précise. L’effet du troisième argument Contre est intéressant, qui renvoie à une ingérence inutile dans la liberté économique si des entreprises privées sont contraintes de soutenir un secteur précis. Cet argument est certes rejeté en majorité (51 % plutôt pas/pas du tout d’accord), mais c’est lui qui explique le plus fortement les décisions de voter Contre.

 

 

Tendance dans la formation de l’opinion

Sur le plan typologique, la «Lex Netflix» est un projet de loi émanant des autorités affecté d’une prédisposition positive. Cela se voit aux votations de clôture dans les conseils, dans les mots d’ordre, et trouve sa confirmation dans les intentions de vote précoces. L’argumentaire montre toutefois que l’approbation initiale repose sur des bases peu solides. D’où la difficulté correspondante d’anticiper l’évolution consécutive de la formation d’opinion, et l’issue de la votation doit être laissée ouverte au moins jusqu’à la deuxième enquête de tendance SRG.

Dans un cas normal de formation de l’opinion sur un projet émanant des autorités, les intentions de vote de l’électorat

s’alignent, au fil de la campagne, sur les recommandations du Conseil fédéral et du Parlement. Si ce cas normal survient, la loi sur le cinéma sera adoptée le 15 mai 2022. Dans un cas exceptionnel de formation de l’opinion, une polarisation en direction du Non va se déclencher. Cela pourrait signifier un refus du projet. Les attitudes envers les arguments livrent des indices d’un tel scénario.

Les avis sur ce thème plutôt nouveau ne sont pas encore définitivement arrêtés. Ce n’est que tout récemment qu’a eu lieu une votation comparable, sur le train de mesures en faveur des médias. Là aussi, liberté économique et diversité s’étaient retrouvées face à face. Finalement, le train de mesures en faveur des médias a échoué devant les urnes.  Le niveau d’approbation de départ était toutefois inférieur au niveau actuel.

Modification de la loi sur la transplantation

Intentions de voter Oui actuellement majoritaires

Le 18 mars 2022, 63 % des personnes voulant participer auraient voté pour la modification de la loi sur la transplantation, 34 % auraient voté contre. En situation de départ, cela procure au camp du Oui une avance de 29 points de pourcentage.

Une majorité des personnes voulant participer s’attend à ce que la loi sur la transplantation soit adoptée devant les urnes (56 % estiment la part de Oui supérieure à 50 %, et 44 % l’estiment inférieure à 50 %). L’issue attendue de la votation est toutefois nettement plus juste que les intentions de vote manifestées ne conduiraient à le supposer. La part de Oui est estimée en moyenne à 50 %.

Stade de formation de l’opinion moyen à avancé

Dans cette phase précoce de la campagne de votation, 68 % des personnes voulant participer manifestent des intentions de vote fermes et seulement 3 % se montrent encore indécis. De même, le soutien argumenté des décisions de vote est déjà nettement reconnaissable (degré d’explication, par analyse de régression:  68%).

Cela correspond dans l’ensemble à un stade de formation de l’opinion moyen à avancé. Il existe une marge, bien que limitée, pour des changements.

Schéma conflictuel préliminaire: Affinité avec des partis, confiance envers le gouvernement et formation scolaire

La polarisation en fonction des partis politiques est forte, sachant que les électorats des différents partis campent en majorité sur la position (attendue) de leur parti d’attache. Du pôle politique de gauche au PLR, l’approbation des modifications de la loi sur la transplantation fait bloc. L’approbation certaine se situe déjà, chez les personnes voulant participer proches des Verts, du PS et du PVL, au-dessus de la barre des 50 %. Les Indépendants disent eux aussi en majorité Oui. Il en va autrement de l’électorat proche de l’UDC: A la mi-mars, cet électorat a indiqué s’opposer en majorité à la loi sur la transplantation. En outre, seules les personnes voulant participer qui se méfient du gouvernement et les personnes détenant un niveau d’éducation réduit sont une majorité à refuser la loi sur la transplantation.

 

 

 

En dehors de ces trois groupes, il n’existe pas en situation de départ d’autres sous-groupes qui la refusent, mais des effets selon les âges et l’éducation ainsi que des accentuations régionales se manifestent dans les intentions de vote précoces. Les trois quarts des moins de 40 ans indiquent être pour la loi sur la transplantation, mais seulement 56 % des retraités-es. L’approbation de la loi sur la transplantation diminue donc nettement avec la montée en âge. Il existe également un lien linéaire avec le niveau d’éducation scolaire: les personnes détenant un niveau d’éducation réduit rejettent en majorité la modification de la loi tandis que celles détenant un haut niveau d’éducation sont une majorité encore plus nette à l’approuver.

Considéré à l’échelle régionale, l’approbation couvre tout le territoire. Situation remarquable en Suisse francophone où l’approbation est nettement plus élevé (79 %) que dans les autres régions linguistiques (DCH: 58 %, ICH: 65 %).

Argumentaire: L’encouragement public sauve des vies vs Sans consentement, le prélèvement est problématique

Sur le terrain de l’argumentaire aussi, le camp du Oui a le dessus en situation de départ car non seulement ses arguments convainquent des majorités claires mais il dispose aussi actuellement de l’argument le plus efficace pour une décision de vote. Si l’on indexe les attitudes sur les arguments, 59 % des personnes Pour en sont plus proches, et 36 % des personnes Contre. Ces valeurs se meuvent à proximité des intentions de vote consignées.

84 %, soit un pourcentage élevé, reconnaissent qu’en Suisse il y a trop peu de dons d’organes et qu’il est important de s’atteler à ce problème. 70 % soutiennent l’encouragement public des

 

 

dons d’organes car selon eux ces dons sauvent des vies. 70 % également voient dans cette nouvelle solution un allégement du fardeau des proches car en cas de décès ils ne seraient pas obligés de décider par délégation dans l’esprit de la personne décédée, à la place de cette dernière.

Le camp Contre convainc à moins grande échelle. Lorsqu’il argumente que chacun a également le droit de ne pas se décider et que l’on ne peut pas réinterpréter cette indécision comme un Oui, il reçoit le soutien de 59 % des personnes voulant participer. 55 % reconnaissent que faire don de ses organes est une décision personnelle et que l’État n’a pas à s’en mêler. 54 % jugent problématique de prélever des organes d’une personne sans qu’elle n’ait explicitement donné son consentement.  C’est cet argument dernier cité qui en situation de départ fait le plus fortement levier sur un Non.

Tendance dans la formation de l’opinion

Même si les avantages d’une solution avec opposition sont largement acceptés, le fait de se détourner du principe du consentement soulève des questions d’éthique. Le comité référendaire est parvenu à les placer avec succès. L’éventail de mots d’ordre, les votes de clôture dans les Cantons et maintenant aussi, en toute clarté, les intentions de vote précoces montrent cependant que la loi sur la transplantation est un projet des autorités affecté d’une prédisposition positive. La critique reste jusqu’à présent minoritaire.

En raison de l’avance confortable du camp Oui et des attitudes argumentatives, l’adoption de la loi sur la transplantation est plus probable que son refus. Toutefois, sans connaissance de la dynamique sous-tendant la formation de l’opinion au fil de la campagne, les pronostics relatifs à l’issue de la votation sont

toutefois peu assurés. Notamment l’attitude d’attente de la population elle-même est plus critique que les intentions de vote.

Dans un cas normal de formation de l’opinion sur un projet émanant des autorités, les intentions de vote de l’électorat s’alignent, au fil de la campagne, sur les recommandations du Conseil fédéral et du Parlement. Si ce cas normal survient, la loi sur la transplantation sera clairement adoptée le 15 mai 2022. Il n’y a pratiquement aucun indice de scénario exceptionnel qui verrait le refus monter en puissance au fil de la campagne. Toutefois, ce scénario exceptionnel a été plus fréquemment observé dans un passé récent. Toutefois, une inversion des rapports de majorité constituerait même dans ce cas une grosse surprise. Pour y parvenir, le camp adverse devrait durant la suite de la campagne prendre nettement le dessus sur le terrain argumentatif et fortement mobiliser.

Financement de Frontex

Avantage pour le côté Oui

A la mi-mars 2022, 63 % des personnes voulant participer auraient voté pour le financement de Frontex, 29 % auraient voté contre. 8 % étaient encore indécises.

Les attentes elles aussi renvoient à de bonnes chances pour le projet. Les deux tiers des personnes voulant participer partent d’une acceptation le 15 mai 2022. La part de Oui est estimée en moyenne à 52 %.

 

Le stade formation de l’opinion est moyennement avancé.

Actuellement, 44 % seulement des titulaires du droit de vote ont un avis bien arrêté sur le projet, mais les fondements motivés des intentions de vote précoces sont déjà robustes.

Dans cette situation de départ, les campagnes produisent de l’effet surtout chez les personnes qui tendent à venir juste de se décider, ou elles renforcent les premières évaluations existantes du projet.

 

 

Schéma conflictuel préliminaire: Un vaste soutien dans les camps politiques, accompagné de plus de critique à l’adresse des pôles ainsi que chez les personnes se méfiant du gouvernement

Les personnes qui se méfient du gouvernement forment le seul groupe qui en situation de départ soit critique majoritairement, mais de justesse (51 %), envers un financement supplémentaire de Frontex. Tous les sympathisants-es des partis sont majoritairement pour (de justesse). Toutefois, une différenciation politique claire peut être opérée entre les pôles et le centre de l’échiquier politique. Les sympathisants-es des Verts, du PS à un pôle, et l’UDC à l’autre pôle de l’éventail politique sont nettement plus critiques que celles et ceux du PLR, du Centre ou du PVL, partis

qu’il faut situer au centre de l’échiquier. En situation de départ, les Indépendants sont aussi pour le projet, avec une netteté assez marquée.

Des effets régionaux sont par ailleurs reconnaissables. Une critique un peu plus structurée envers le projet apparaît dans les campagnes et dans l’espace francophone. Dans ces deux régions toutefois, des majorités sont pour les projets.

Il existe en définitive, en situation de départ, une dépendance assez nette vis-à-vis de l’âge. Les plus jeunes sont clairement plus critiques que les moins jeunes. Jusqu’à présent, les plus jeunes ne sont pratiquement pas mobilisés. Suivant la mobilisation, cette différence peut aussi diminuer au fil de la construction de l’opinion.

 

Argumentaire: La nécessité d’agir et la protection des frontières externes de l’espace Schengen fortifient le camp du Oui.

Sur le plan de l’argumentation, les partisans-es du Oui sont également devant. En pourcentage, 63 % des personnes voulant participer sont plus proches des arguments Pour et les arguments les plus efficaces pour expliquer une décision de vote proviennent du camp Pour. En outre, les trois arguments Pour testés parviennent à réunir une majorité, tandis qu’aucun des arguments Contre ne convainc jusqu’à présent.

En situation de départ, un argument Pour est particulièrement efficace: 68 % soutiennent l’affirmation que Frontex aura

 

besoin de plus d’argent et de ressources dans le futur. Sur ce point, le camp du Oui réussit ainsi à montrer la nécessité d’agir, nécessité qui a aussi été le déclencheur du perfectionnement de Schengen. Egalement d’une efficacité nette est l’argument de la sécurité selon lequel la protection des frontières extérieures prévient la criminalité et la migration illégale. Ces deux arguments marquent le tableau d’opinion actuel plus fortement que les arguments opposés, que la critique venant de la gauche comme de la droite formule à l’encontre de Frontex. Au passage, la gauche juge la critique de la politique migratoire de Frontex de façon en majorité critique, tandis que la droite remet en question le mode de fonctionnement de Frontex ainsi que son rôle. Le camp du Non peut donc encore marquer des points à l’aide d’arguments différents provenant des deux côtés.

 

Tendance dans la formation de l’opinion

Le tableau d’opinion précoce en lien avec le financement de Frontex se présente marqué d’une accentuation positive. Politiquement, un «étau» parvient certes à se dessiner via les pôles politiques, mais il n’en est qu’à ses premiers traits. Sur le plan argumentatif, le camp du Oui est déjà parvenu à faire comprendre la nécessité d’agir et peut user d’arguments de sécurité qui convainquent dans une situation internationale instable. Jusqu’à présent, c’est notamment le besoin d’agir qui porte le côté gauche de l’échiquier politique, lui qui a saisi la voie référendaire, tandis que le soutien de la droite procède plutôt du gain de sécurité recherché.

Dans un cas normal de formation de l’opinion sur un projet émanant des autorités, les intentions de vote de l’électorat s’alignent, au fil de la campagne, sur les recommandations du Conseil fédéral et du Parlement. Si ce cas normal survient, le

financement supplémentaire de Frontex sera clairement accepté le 15 mai 2022, sachant qu’il faudrait s’attendre à ce que la balance penche dans des proportions de 2:1 en faveur du camp du Oui. Parlent en faveur d’un tel développement, outre l’attitude du Parlement et du Conseil fédéral, les attitudes des titulaires du droit de vote envers les arguments et aussi leur attente quant à l’issue de cette votation.

Plus fréquemment observé ces derniers temps, le scénario exceptionnel de formation de l’opinion en direction d’un Non à un projet émanant des autorités aurait encore à apparaître au fil de la campagne. Il faudrait que la critique de Frontex devienne beaucoup plus nette, que les camps de gauche et de droite prennent plus fortement note de leurs doutes respectifs, et il faudrait que les milieux critiques envers le gouvernement soient en plus mobilisés. Cela paraît peut probable au vu des activités de campagne plutôt peu perceptibles et des intentions de vote modérées. Par conséquent, une acceptation du projet Frontex semble être le scénario le plus probable.

 

Intentions de participation provisoires

Intention de participer aux votations du dimanche 15 mai 2022 légèrement inférieure à la moyenne

Vers la mi-mars 2022, la volonté jusqu’à présent mesurée de participer le 15 mai 2022 se situe, avec 44 %, légèrement en dessous de la moyenne sur

de longues années (46 % entre 2011 et 2020). Actuellement ne se dessine pas de mobilisation extraordinairement élevée, comme celle observée en 2021. Jusqu’à présent, les débats et campagnes ne sont producteurs d’aucuns effets spéciaux détectables: Les premiers débats ont été assombris par l’invasion russe de l’Ukraine.

Profil des personnes voulant participer

Dès février 2022 est apparu, sur fond de mobilisation réduite, un profil plutôt typique des votants-es: Il est habituellement plus probable que ce soient les personnes moins jeunes, mieux éduquées, liées politiquement à un camp et faisant confiance au gouvernement qui participent. Si le débat ne s’étend pas à de plus larges milieux, le schéma de participation devrait également correspondre à cela le 15 mai

2022. Dans cette constellation, la probabilité que le Parlement et le Gouvernement gagnent trois fois augmenterait.

La volonté préliminaire de participer, rencontrée à des niveaux élevés similaires en Suisse germanophone et francophone, est quelque peu inhabituelle. Le profil des débats en Suisse francophone est un peu plus reconnaissable : La loi sur la transplantation a une tonalité nettement plus positive, la loi sur le cinéma convainc plutôt et la critique envers Frontex est un peu plus structurée.

 

Façon de citer

Première session de l’enquête Trend SRG-SSR sur les votations du 15 mai 2022, réalisée par l’Institut de recherche gfs.bern entre le 14  et le 28 mars 2022 auprès de 6’728 titulaires du droit de vote. La plage d’erreur statistique est donc de +/- 2.8 pour cent.

Méthode et base de données

La partie téléphonique de l’enquête présente a été réalisée par le Service d’enquête gfs, l’institut de recherche gfs.bern est en charge de l’évaluation et de l’analyse des données.

Le sondage suit la procédure RDD/Dual Frame, via les réseaux fixe et mobile. Dans le cadre du mandat SSR, le sondage téléphonique des électeurs est complété par un sondage en ligne depuis l’automne 2018, afin de renforcer la taille d’échantillonnage en Suisse romande et au Tessin. La partie en ligne a été réalisée sous forme de sondage opt-in (sondage participatif) via les portails en ligne de SRG SSR Médias. De plus amples informations sur le mandat et la méthode sont disponibles ici.

Pour pouvoir émettre des affirmations par régions linguistiques, nous avons tenu compte plus que proportionnellement des minorités linguistiques au cours de l’enquête CATI. Les proportions ont été rectifiées pour pouvoir émettre des affirmations au niveau national.

Nous ne pouvons émettre aucune affirmation sur la majorité des cantons vu que le nombre de personnes interrogées ne suffit pas pour effectuer des analyses assurées au niveau cantonal.

Vous trouverez ici plus d’informations sur la théorie et la méthode des sondages SRG Trend.

Rapport technique succinct

Commettant : Conférence CR de la SRG SSR
Corpus de base : Titulaires du droit de vote Suisses
Origine des adresses CATI : Plan d’échantillonnage Gabler/Häder pour RDD/dual-frame; corrigé par liste Swiss Interview
Origine des adresses en ligne : Sondage opt-in via les portails Internet de SRG SSR
Relevé des données : par téléphone, assisté par ordinateur (CATI) et en ligne
Nature de l’échantillonnage CATI : randomisé/par régions linguistiques; méthode de la date de naissance dans le foyer selon régions linguistiques
Nature de l’échantillonnage en ligne : Sondage de participation ouvert
Période d’enquête : 14 – 28 mars 2022
Jour médian de l’enquête : 18 mars 2022
Taille des échantillons : minimum 1’200, réel 6’728 (Cati: 1’206, Online: 5’522), n DCH: 4’409, n FCH: 1’896, n ICH: 423
Erreur d’échantillonnage : ± 2.8 points de pourcentage d’une valeur de 50% (et probabilité de 95%)
Particularités des quotas CATI : sexe/âge interverrouillés
Particularités des quotas en ligne :
Pondération selon : Pondération dual-frame, langue, lieu de résidence, affinité avec un parti, recall, participation
Durée de l’enquête moyenne CATI : 14.0 minutes (écart-type : 3.4 minutes)
Publication : 1 avril 2022, 6h00