2e enquête "SRG Trend" relative à la votation du 13 février 2022

Avant la phase finale de mobilisation:

Initiative contre l’expérimentation animale – majorité contre et tendance au Non
Initiative contre la publicité sur le tabac - majorité pour et tendance au Non
Loi fédérale droits de timbre - majorité contre et tendance au Non
Loi fédérale mesures en faveur des médias - à égalité avec une polarisation en direction du Non


Etude sur mandat de la SRG SSR

Si la votation avait eu lieu dès le 23 janvier 2022, l’initiative pour l’interdiction de la publicité sur le tabac aurait été acceptée tandis que celle pour l'interdiction de l'expérimentation animale et humaine, la loi sur les droits de timbre et le train de mesures en faveur des médias auraient été refusés. La participation aux votations aurait été de 50 %, soit un taux supérieur à la moyenne.



Pendant la phase principale des campagnes, les quatre projets ont connu une polarisation en direction du Non. Cette évolution est généralement typique pour les initiatives; pour les projets émanant des autorités en revanche, elle constitue un cas exceptionnel dans la formation de l’opinion.

Toute désignation, dans ce document, de personne, de statut ou de fonction s’entend indifféremment au féminin et au masculin.

Toutes les indications valent avec une probabilité de 95 % affectée d’une marge d’imprécision de ± 2.8 points de pourcentage. La campagne de votation ne fait que commencer et l’opinion à se former, faits dont il est prouvé qu’ils peuvent influencer le rapport des Oui et des Non lors des votations populaires. A cela s’ajoutent des effets dus à la mobilisation, encore inconnue, déclenchée par les campagnes.

Le positionnement théorique des constats de l’enquête fait appel à la démarche du gfs.bern en matière de disposition.

Vous trouverez ici des informations de fond sur les projets de loi de la votation du février 2022 et ici des informations sur la méthode du projet « SRG-Trendumfragen ».

Vous pouvez également télécharger une collection de graphiques des résultats ici .

Aperçu des intentions de vote

Initiative "Oui à l'interdiction de l'expérimentation animale et humaine"

Claire tendance au Non dans les intentions de vote

Si la votation sur l’initiative populaire «Oui à l’interdiction de l’expérimentation animale et humaine» avait eu lieu dès le 23 janvier 2022, elle aurait été clairement rejetée. Un peu plus d’un quart restant des votants-es l’aurait certainement ou plutôt acceptée, tandis que 68 %, soit un peu plus d’un tiers, auraient voté Non. La tendance évolue avec une extraordinaire clarté en direction du Non. En l’espace d’un mois, le camp du Oui a perdu 19 points de pourcentage. Au moment de l’enquête, il restait encore 6 % d’indécis.

Les titulaires du droit de vote partent également d’un rejet avec encore plus de clarté qu’en décembre. La part de Oui lors de la votation programmée pour le 13 février 2022 est estimée en moyenne à 43 %.

Stade moyen de formation de l’opinion

63 % des personnes jusqu’à présent mobilisées ont des intentions de vote fermes pour ou contre l’initiative populaire. Ces intentions de vote sont pour un peu plus de la moitié explicables avec des arguments, ce qui continue de suggérer la présence d’une marge d’influence de la campagne finale sur les indécis ou sur les personnes ayant une opinion moins affermie. La moitié des personnes voulant actuellement voter Oui ne s’est que tendanciellement décidée. De la sorte, la tendance en direction du Non peut tout à fait persister.

Le schéma du conflit: Un Non quasi-unanime

Aucun des sous-groupes étudiés ne veut majoritairement voter en faveur du Oui à l’interdiction de l’expérimentation animale et humaine. Tous les sous-groupes présentent de nettes tendances au Non. La tendance au Non est marqué dans le camp de gauche, à savoir chez les sympathisants-es

 

 

des Verts, et aussi chez les femmes: Il continue certes d’y avoir une forte part de Oui dans ces groupes, mais les rapports de majorité se sont inversés. La tendance au Non est encore un peu moins marquée chez les Indépendants. Mais dans ce groupe aussi, la tendance évolue clairement en direction du Non.

Argumentaire: Préserver la Suisse en tant que site de recherche avec ses règles en vigueur.

Les tendances des arguments sont typiques d’une situation dans laquelle le camp du Oui perd systématiquement du terrain. Un argument de principe de ce camp, à savoir être contre les ingérences de l’homme dans la vie, est encore soutenu par à peine plus de la moitié de ses membres. Cet argument explique en premier lieu le Oui restant. L’affirmation selon laquelle la recherche pourrait progresser sans générer de souffrance animale et humaine ne parvient pas à réunir de majorité. En décembre 2021 déjà, une majorité avait largement rejeté l’argument selon lequel on pouvait renoncer à l’expérimentation animale parce qu’elle n’est pas en mesure, elle non plus, de garantir la sécurité des médicaments.

Comme à l’habitude avec les initiatives, le focus porte maintenant de plus en plus sur les points faibles. Maintenant,

 

ce camp du Non marque des points avec trois arguments.  Même le renvoi à une médecine à deux vitesses est soutenu – fait nouveau – par une majorité relative et vient renforcer de façon pertinente le camp du Non. On craint de plus en plus que les gens aisés aillent se procurer de nouveaux médicaments à l’étranger. Les adversaires de l’initiative signalent, comme faiblesse principale et la plus efficace de cette dernière, le risque que chercheurs partent à l’étranger. L’argument de la préservation de la Suisse en tant que site de recherche a nettement gagné des soutiens et il constitue, conformément à l’analyse d’effet, le plus important des six arguments à juger que nous avions présentés. Le deuxième plus important argument en faveur du Non, que les enquêtés-es continuent de soutenir avec clarté, se réfère aux règlements en vigueur permettant dès aujourd’hui, en Suisse, de réduire l’expérimentation animale absolument au strict minimum.

Tendance dans la formation de l’opinion

L’opinion évolue certes dans la direction à laquelle l’on s’attendait, mais cette évolution est plus nette que d’habitude. Les tendances dans les intentions de vote de tous les sous-groupes, les tendances dans ce qu’attendent les votants-es et

 

 

le jugement très critique porté sur les contenus, les élites politiques qui font bloc, la campagne en faveur du Non et la position peu visible des initiateurs-trices ne laissent donc attendre rien d’autre qu’un refus clair et net de l’initiative pour l’interdiction de l’expérimentation animale et humaine.

 

L’initiative populaire "Oui à la protection des enfants et des jeunes contre la publicité pour le tabac"

Intentions de vote actuelles: une nette majorité Pour sur fond de tendance au Non

Si la votation sur l’interdiction de la publicité sur le tabac avait eu lieu en janvier 2022, une nette majorité pour l’interdiction en aurait résulté. 63 % des personnes résolues à participer auraient été pour l’initiative, 35 % contre. Mais au fur et à mesure que la discussion progresse, le camp du Non monte en puissance: Les personnes désireuses de voter Non gagnent 10 points de pourcentage par rapport à décembre 2021, et le camp du Oui en perd autant.

Les attentes des votants-es continuent de parler, tout comme les intentions de vote elles-mêmes, en faveur de l’initiative: 67 % des personnes voulant participer s’attendent à une acceptation de l’initiative voulant interdire la publicité pour le tabac, et 33 % à son rejet le 13 février 2022. La part de Oui est estimée en moyenne à 53 %. Les titulaires du droit de vote s’attendent à ce que l’initiative soit acceptée.

Stade moyen de formation de l’opinion

69 % des personnes jusqu’à présent mobilisées ont des intentions fermes pour (46 %) ou contre (23%) l’initiative. Les personnes indécises sont peu nombreuses (2 %). Cela parle pour un stade moyen, inchangé, de formation de l’opinion. Environ les deux tiers des intentions de vote continuent d’être explicables par le contenu des arguments. Comparé au mois précédent, la formation de l’opinion n’a pas continué à se cristalliser, il continue d’y avoir une marge – certes restreinte – de changement.

 

Le conflit: Fait nouveau, les sympathisants-es du PLR et de l’UDC sont contre; tous les autres restent en majorité pour

Le front de progression du camp Non a convaincu surtout les sympathisants-es du PLR et de l’UDC: Ils s’opposent maintenant en majorité à l’interdiction de la publicité. Les autres groupes sont majoritairement pour le Oui. De nettes tendances au Non existent en Suisse germanophone et dans les régions rurales, ainsi que chez les personnes d’un niveau d’éducation réduit ou moyen, ou dans les foyers disposant de bas revenus. Surtout les sympathisants-es du PS, des Verts et du PVL ainsi que les jeunes votants-es ont été moins saisis par la tendance au Non. Au niveau régional aussi, il existe des indices de majorités de Oui persistantes. Les personnes résidentes en Suisse latine et

 

 

 

les citadins-nes sont et demeurent à grande échelle du côté du Oui. La situation chez les sympathisants-es du Centre paraît importante pour la poursuite de l’évolution. Dans leurs rangs existe aussi une claire tendance au Non, mais une majorité de 58 % demeure, qui veut voter pour l’initiative. Si se poursuit la tendance en direction du mot d’ordre des partis, certaines régions conservatrices pourraient encore basculer vers le camp du Non. La formation de l’opinion chez les femmes pourrait au final être décisive. Avec 13 points de pourcentage de Non supplémentaires, elles ont été nettement saisies par la tendance au Non mais, trois semaines avant la votation, elles continuent d’être 70 % à vouloir voter pour l’initiative.

 

Argumentaire: Le camp du Oui conserve de clairs avantages de par le contenu

Malgré une certaine dynamique dans le jugement de l’initiative, le camp du Oui conserve un contenu convainquant pendant la campagne principale car 67 % des personnes sont, sur la base des six arguments testés, plus proches du camp du Oui, contre 27 % seulement plus proches du camp du Non. Tandis que le camp du Oui recueille sur tous les arguments un soutien majoritaire de la part des personnes voulant voter, le camp du Non n’acquiert un soutien majoritaire de justesse que sur un argument. Il n’empêche que les arguments du Non sont maintenant plus efficaces qu’en décembre 2021; ce phénomène est typique car pendant la campagne principale les points faibles des initiatives sont également discutés.

Un argument sur trois est encore pertinent, surtout, pour la formation de l’opinion dans le camp du Oui: Si la vente aux enfants est interdite, c’est être parfaitement cohérent qu’interdire aussi la publicité ciblant les enfants. 68 % des personnes désireuses de participer soutiennent cet argument.

 

 

Les arguments généraux du camp Oui mesurés à l’aune de la pertinence sont passés à l’arrière-plan; ils continuent cependant d’être soutenus par une nette majorité:

  • Une telle publicité est choquante.
  • La protection des jeunes constitue une obligation de la société.

Les trois arguments en faveur du Non sont efficaces, faisant que la contre-proposition elle aussi s’est un peu plus mise en avant dans le débat. Toutefois, 36 % de personnes seulement ont la conviction qu’elle suffira. L’argument le plus efficace dans le camp du Non est le renvoi au statu quo selon lequel les mesures actuellement en vigueur suffisent pour protéger les jeunes. Néanmoins, cet argument ne bénéficie du soutien que de 37 % des personnes voulant participer. Elles sont donc, inversement, 45 % à voir une nécessité d’agir. Le troisième argument, qui considère l’interdiction de la publicité comme une mainmise sur la liberté économique, polarise fortement. 50 % des personnes sont d’accord, 48 % jugent justifiée cette intervention planifiée.

Tendance dans la formation de l’opinion

En janvier 2022, le camp du Non est tout à fait parvenu à marquer des points à droite de l’échiquier politique, et a activé beaucoup de critique en peu de temps. Toutefois et malgré une nette tendance en direction du Non, aucune inversion des rapports de majorité n’est à attendre. Les femmes ainsi que les jeunes titulaires du droit de vote éprouvent beaucoup de sympathie, comme quelques autres sous-groupes, pour ce projet d’interdiction. L’initiative marque des points aussi au niveau de son contenu: Un besoin d’agir continue d’être attesté par une majorité et l’on juge une interdiction de la publicité comme la conséquence logique de l’interdiction de vendre des articles de tabac aux enfants. Jusqu’à présent, la contre-proposition convainc peu. Enfin, les personnes titulaires du droit de vote s’attendent elles aussi plutôt à un Oui qu’à un

 

 

Non. En présence de ces conditions préalables, la majorité populaire semble à portée de main.

Un point toutefois doit rester en suspens, relatif à la dynamique. Si contre toute attente la tendance au Non se renforce, une majorité populaire de justesse est un scénario envisageable. Dans ce cas serait nécessaire un renversement d’opinion avec mobilisation intense surtout aussi dans les régions catholiques historiquement fortes au Centre. Le Centre a donné le mot d’ordre de voter Non, alors que ses sympathisants-es continuent actuellement de vouloir voter Oui. De cette façon, la majorité des cantons peut devenir un obstacle pour l’initiative. Toutefois et vu cette situation de départ, les chances d’un Oui sont dans l’ensemble meilleures que celles d’un Non.

Modification de la loi fédérale sur les droits de timbre

Une majorité de refus sur fond tendanciel de Non

Au fil de la campagne, les adversaires de la suppression du droit de timbre d’émission sont parvenus à conforter leur léger avantage initial déterminé lors de la première enquête de tendance SRG. Fin janvier, 53 %, soit une majorité des personnes voulant participer, auraient voté contre la modification de la loi fédérale sur les droits de timbre, 39 % auraient voté pour.

Les attitudes d’attente des titulaires du droit de vote voulant participer suggèrent également un refus du projet le 13 février 2022, mais un refus autrement plus de justesse. La part de Oui est estimée en moyenne à 49.9 %.

 

Stade moyen de formation de l’opinion

59 % manifestent des intentions fermes de voter, 8 % sont encore indécis, ce qui constitue un pourcentage comparativement élevé. Cela parle, considéré en soi, pour un stade moyen de formation de l’opinion. De même, le soutien argumenté des décisions de vote est plutôt faible. Toutefois et comme il fallait s’y attendre, ces deux taux ont augmenté au fil de la campagne. De façon correspondante, les campagnes continuent de disposer d’une marge dans ce projet, en particulier dans l’environnement des personnes ayant tendance à s’être décidées et de celles encore irrésolues.

 

 

Les schémas conflictuels sont marqués par une forte polarisation gauche/droite

La suppression du droit de timbre rencontre une approbation stable et élevée dans l’environnement du PLR et de l’UDC. Le net refus dans les rangs du PS et des Verts s’est renforcé au fil de la campagne. Dans ces quatre groupes de l’électorat, les intentions de vote évoluent dans le sens des mots d’ordre de leurs partis d’attache. Il en va de même pour les intentions de vote des personnes voulant participer proches du PVL et qui dans l’intervalle se retrouvent dans l’impasse après une majorité relative de refus en situation de départ. L’électorat du centre évolue, lui, différemment. Il y a encore un mois, il approuvait la suppression du droit de timbre; actuellement, les

 

 

intentions de vote s’éloignent du mot d’ordre du parti en direction d’un refus. Une majorité relative d’Indépendants s’expriment contre le projet mais de grands pans restent encore indécis.

Tous les autres sous-groupes examinés ici auraient en majorité rejeté le projet, bien que souvent d’extrême justesse.

Considéré à l’échelle régionale, le refus a augmenté en Suisse francophone et italophone; il se confirme en Suisse germanophone.

 

Argumentaire: Les grands groupes n’ont pas besoin d’être délestés vs La suppression du droit génère de la croissance économique.

Aussi sur le terrain de l’argumentation, les adversaires conservent la haute main car leurs arguments convainquent de plus fortes majorités, tandis que les arguments Pour ont perdu du soutien et ont été en majorité rejetés. En pourcentage, 60 % des personnes voulant participer sont en termes de contenu plus proches des adversaires, et seulement un tiers est plus proche des défenseurs. Ce surcroît de soutien de l’argumentaire Contre est relativisé par le fait que les deux arguments capables d’influencer le plus la décision de vote proviennent du camp Pour.

Les deux-tiers – proportion qui reste stable –  trouvent que les grands groupes et les sociétés financières, qui acquittent surtout le droit de timbre, sont sous-imposés en Suisse et n’ont pas besoin que leur fardeau fiscal s’allège. Il s’agit ici de l’argument le plus efficace pour une décision de voter Non. En outre, 63 % reconnaissent qu’il est injuste que les transactions de capitaux cessent d’être imposées alors que la population doit, elle, acquitter la TVA à chaque achat. Cet argument convainc à une plus large échelle qu’il y a encore un mois.

 

 

60 %, soit un taux en légère hausse, sont d’accord avec le fait que les habitants-es de la Suisse en feraient les frais car ils devraient compenser le manque à gagner fiscal.

Lorsque les partisans-es argumentent que les entreprises ont absolument besoin de nouveaux capitaux propres en périodes difficiles et qu’il est nuisible justement de leur imposer une fiscalité supplémentaire à ce moment-là, un taux stable de 47 % des personnes voulant participer se rangent à cet avis. Un taux de 51 %, en hausse, les contredisent cependant. 43 % des personnes, soit un peu moins qu’avant, reconnaissent que la suppression du droit de timbre fortifie la croissance économique parce qu’elle génère des revenus, crée des emplois et incite à investir. Il s’agit là de l’argument générateur du plus puissant effet sur la décision de vote. 50 % ne sont pas d’accord avec cette affirmation. Une majorité ténue et en baisse continue de rejeter l’argument selon lequel le règlement actuel est injuste parce que le droit de timbre grève les entreprises indépendamment de la rentabilité de leurs investissements.

 

Tendance de la formation de l’opinion

Vu l’éventail des mots d’ordre et des votes de clôture dans les Cantons, les rapports de voix et la tendance envers le droit de timbre rencontrés ont de quoi surprendre.En situation de départ, la critique du projet était déjà relativement étendue et elle s’est durcie au fil de la campagne. Les personnes qui approuvent le projet sont sur la défensive et ont du mal à convaincre à grande échelle. Le stade formation de l’opinion demeure toutefois en retard.

Il n’empêche que s’accumulent des indices suggérant que les modifications de la loi fédérale sur le droit de timbre vont achopper aux urnes car la tendance dans formation de l’opinion évolue vers le Non. Cela correspond à un cas

 

exceptionnel de formation d’opinion sur un projet émanant des autorités; dans un cas normal en effet, les intentions de vote de l’électorat s’alignent, au fil de la campagne, sur les recommandations du Conseil fédéral et du Parlement.

En l’état actuel, un refus du projet est clairement plus probable qu’une acceptation. Il rencontre trop peu de soutien en dehors de l’éventail politique de droite. En outre l’argumentation de ses adversaires convainc mieux, même si le camp du Pour dispose des deux arguments les plus influents sur une décision de vote. Le projet est perçu comme injuste et ce type d’argumentation a déjà fait rejeter d’autres projets d’imposition des entreprises, dont par exemple la Réforme de l’imposition des entreprises III.

 

Loi fédérale sur un train de mesures en faveur des médias

Intentions de vote actuelles Présence d’une majorité relative de Non et d’une faible polarisation en direction du Non.

Fin janvier 2022, 49 % des personnes voulant participer, soit un taux en légère hausse, auraient voté contre le train de mesures en faveur des médias, et 46 % pour. 5 % étaient encore indécises. La formation de l’opinion tend en direction du Non.

L’impression que le train de mesures en faveur des médias va être refusé s’est renforcée au fil de la campagne. Une majorité relative (48 %) de personnes voulant participer estime la part de Oui au projet inférieure à 50 %. Il y a un mois, elles étaient 55 % à estimer que la part de Oui serait supérieure à 50 % Cette part est estimée en moyenne à 49 %.

Le stade formation de l’opinion est avancé.

63 %, soit un taux en hausse, des titulaires du droit de vote ont déjà un avis bien arrêté sur le projet. 35 % des personnes voulant participer sont certainement contre le train de mesures en faveur des médias et 28 % sont certainement pour. De même, le soutien argumenté des intentions de vote actuelles est intense.

Le tableau de l’opinion se présente en conséquence divisé, comme avant, mais consolidé. Le stade formation de l’opinion est avancé. Les campagnes pourront atteindre tout au plus les personnes indécises et celles tendant à s’être décidées.

 

Schéma conflictuel préliminaire: Très nette polarisation gauche-droite, question de confiance et cachet régional des intentions de vote

La division régnant dans l’opinion en cours de formation se révèle aussi dans les sous-groupes analysés. Dix groupes sociétaux défendent le Oui, douze le Non. De nettes majorités de l’électorat proche du PES et du PS défendent le train de mesures, et cela avec encore plus de clarté qu’il y a un mois. L’approbation est majoritaire – mais régresse – dans les rangs du PVL et du Centre. Toutefois, les sympathisants-es du PLR, de l’UDC ainsi que les Indépendants sont contre ce train de mesures. De la sorte, tous les groupes d’électeurs se rangent aux côtés de leur parti d’attache respectif.

La confiance envers le gouvernement se confirme en tant que variable supplémentaire déterminante pour expliquer une décision de vote. Les personnes voulant participer et qui font confiance au gouvernement continuent d’être pour ce train de mesures, celles qui ne lui font pas confiance continuent d’être contre.

Des effets régionaux persistent eux aussi. Les personnes voulant participer basées en Suisse allemande demeurent en

 

 

majorité contre ce train de mesures. Les personnes voulant participer basées en Suisse francophone demeurent de justesse pour, sur fond de tendance au Non. Et en Suisse italophone, la situation s’est inversée. Là-bas, fait nouveau, une majorité acquiesce.

Fait remarquable, les personnes voulant participer issues des territoires ruraux ainsi que des petites et moyennes agglomérations rejettent plutôt le projet, tandis que ce dernier est soutenu par les personnes voulant participer domiciliées en territoires urbains.

Dans les différentes catégories d’âge, les tendances n’évoluent pas de façon uniforme. L’approbation augmente parmi les personnes voulant participer âgées de moins de 40 ans et celles à partir de 65 ans, et forme une majorité (relative). Elle diminue dans la catégorie d’âge moyen. Là, le refus est désormais majoritaire. Le soutien initial des personnes voulant participer, détentrices d’un niveau d’éducation réduit, a connu une débâcle.

Argumentaire: Fortification de la démocratie vs la présence d'une volonté de paiement

En termes d’arguments, les partisans conservent de peu leur avance, mais se retrouvent sous pression. En pourcentage, 49 % des personnes voulant participer sont plus proches des arguments Pour et 47 % plus proches des arguments Contre. De même, l’argument le plus efficace pour expliquer une décision de vote provient du camp Pour. En l’espace d’un mois cependant, les arguments Pour ont vu leur soutien nettement s’éroder. Ce phénomène n’a toutefois pas été accompagné d’une montée en puissance des arguments Contre.

Ainsi 54 % des personnes voulant participer, soit un taux en baisse, estiment que le nouveau train de mesures fortifie la démocratie suisse parce qu’il promeut l’activité journalistique indépendante aussi dans les régions. C’est cette attitude qui favorise le plus clairement un Oui au projet. 50 %, soit un pourcentage en baisse, approuvent en outre le fait que les

 

 

médias suisses disposeraient, grâce à la nouvelle loi, de sept ans de plus pour survivre à nouveau sans aide sur un marché profondément transformé. Et 46 %, taux également en régression, trouvent que ce train de mesures renforce l’indépendance des médias suisses.

Les adversaires de cette loi convainquent 56 % de personnes, un pourcentage stable, lorsqu’ils argumentent que ce n’est pas le rôle de l’Etat de protéger différents secteurs économiques contre les bouleversements du marché. 50 % par ailleurs rejettent certes l’affirmation selon laquelle les gens sont prêts à payer pour du bon journalisme et qu’un financement public est donc inutile. C’est toutefois cet argument qui agit le plus fortement sur un Non. 52 % rejettent aussi l’argument selon lequel une activité journalistique indépendante serait menacée si les médias recevaient de l’argent de l’État.

 

Tendance dans la formation de l’opinion

Le tableau de l’opinion relative au train de mesures en faveur des médias reste marqué par son ambivalence. Des liens politiques le définissent le plus clairement. La droite est contre le train de mesures, la gauche est pour. Les votes issus du centre de l’échiquier politique et des Indépendants vont être décisifs. Les premiers se prononcent – en moins grand nombre – en faveur de la loi; les seconds sont nettement contre.

Les titulaires du droit de vote s’attendent plutôt à un refus de justesse.  En raison de la dynamique de formation de l’opinion rencontrée – mesurée en intentions de vote et en arguments – ce scénario est imaginable. La part de Non a augmenté et les arguments Pour ont perdu une part de soutien. Cela

 

 

 

correspond à un cas exceptionnel – plus fréquemment observé ces derniers temps – de formation de l’opinion sur un projet émanant des autorités. Si la polarisation en direction du Non se poursuit, le résultat sera un Non le 13 février. Si elle stagne, un Oui est également possible. Une observation statique des attitudes argumentatives livre des indices d’un Oui; ces attitudes continuent de renvoyer à un avantage de justesse du camp Pour.

En raison du tableau d’opinions en présence, fortement divisé, il faut continuer de laisser l’issue de la votation ouverte, en connaissance de légers avantages pour le camp Non. Les derniers jours à venir de la campagne principale joueront un rôle phare.

Intentions de participation provisoires

Mobilisation supérieure à la moyenne le 13 février 2022

Compte tenu d’une hausse de 9 points des intentions fermes de voter, soit désormais 50 %, il est possible de parler d’une poussée de mobilisation. En raison des Fêtes de fin d’année, les campagnes se sont déclenchées plus tard que d’habitude, avec pour effet de retarder aussi un peu la mobilisation. La valeur actuellement mesurée se situe clairement au-dessus des 46 % qui ont constitué la moyenne à long terme.

 

 

 

En règle générale, la volonté de participer augmente au fur et à mesure que le jour des votations approche, raison pour laquelle il est possible de partir du principe que le pourcentage de gens venus s’exprimer devant les urnes dépassera les 50 %. C’est surtout la mobilisation finale qui, au cours de la législature actuelle, a été étonnamment élevée.

 

Profil des personnes voulant participer

Actuellement, l’électorat mobilisé est en premier lieu celui qui à chaque votation manifeste une volonté élevée de participer: Les retraités-es, les hommes, les titulaires du droit de vote détenant un niveau d’éducation ou de revenus élevé. On assiste toutefois à une nette remontée précisément des jeunes titulaires du droit de vote, des titulaires du droit de vote détenant un niveau d’éducation et de revenus réduit, de sorte que le profil s’avère plus équilibré qu’il y a encore un mois.

 

 

Les personnes ayant une affinité pour un parti de gauche tendent à être plus mobilisées que celles sympathisant avec des partis du camp de droite ou que les Indépendants. Ces derniers les rattrapent toutefois. En outre, les milieux critiques envers le gouvernement ont été plus mobilisés que la moyenne au cours de la campagne.

A l’heure actuelle, la mobilisation a légèrement augmenté en Suisse germanophone (51 %) comparé aux autres régions linguistiques. Toutefois, les intentions de participer sont en hausse sur l’ensemble du territoire.

Façon de citer

Deuxième session de l’enquête Trend SRG-SSR sur les votations du 13 février 2022, réalisée par l’Institut de recherche gfs.bern entre le 19 et le 26 janvier 2022 auprès de 7’660 titulaires du droit de vote. La plage d’erreur statistique est donc de +/- 2.8 pour cent.

Méthode et base de données

La partie téléphonique de l’enquête présente a été réalisée par le Service d’enquête gfs, l’institut de recherche gfs.bern est en charge de l’évaluation et de l’analyse des données. Le sondage suit la procédure RDD/Dual Frame, via les réseaux fixe et mobile. Dans le cadre du mandat SSR, le sondage téléphonique des électeurs est complété par un sondage en ligne depuis l’automne 2018, afin de renforcer la taille d’échantillonnage en Suisse romande et au Tessin. La partie en ligne a été réalisée sous forme de sondage opt-in (sondage participatif) via les portails en ligne de SRG SSR Médias.

Pour pouvoir émettre des affirmations par régions linguistiques, nous avons tenu compte plus que proportionnellement des minorités linguistiques au cours de l’enquête CATI. Les proportions ont été rectifiées pour pouvoir émettre des affirmations au niveau national.

Nous ne pouvons émettre aucune affirmation sur la majorité des cantons vu que le nombre de personnes interrogées ne suffit pas pour effectuer des analyses assurées au niveau cantonal.

Vous trouverez ici plus d’informations sur la théorie et la méthode des sondages SRG Trend.

Rapport technique succinct

Commettant : Conférence CR de la SRG SSR
Corpus de base : Titulaires du droit de vote Suisses
Origine des adresses CATI : Plan d’échantillonnage Gabler/Häder pour RDD/dual-frame; corrigé par liste Swiss Interview
Origine des adresses en ligne : Sondage opt-in via les portails Internet de SRG SSR
Relevé des données : par téléphone, assisté par ordinateur (CATI) et en ligne
Nature de l’échantillonnage CATI : randomisé/par régions linguistiques; méthode de la date de naissance dans le foyer selon régions linguistiques
Nature de l’échantillonnage en ligne : Sondage de participation ouvert
Période d’enquête : 19 – 26 janvier 2022
Jour médian de l’enquête : 23 janvier 2022
Taille des échantillons : minimum 1’200, réel 7’660 (Cati: 1’205, Online: 6455), n DCH: 5’676, n FCH: 1’559, n ICH: 412
Erreur d’échantillonnage : ± 2.8 points de pourcentage d’une valeur de 50% (et probabilité de 95%)
Particularités des quotas CATI : sexe/âge interverrouillés
Particularités des quotas en ligne :
Pondération selon : Pondération dual-frame, langue, lieu de résidence, affinité avec un parti, recall, participation
Durée de l’enquête moyenne CATI : 16.7 minutes (écart-type : 4.3 minutes)
Publication : 2 février 2022, 6h00