1re enquête "SRG Trend" relative à la votation du 13 février 2022

Situation en début de campagne :

Initiative contre l’expérimentation animale – une majorité relative s’y oppose
Initiative pour l’interdiction de la publicité sur le tabac – la majorité y est favorable
Loi fédérale sur les droits de timbre – une majorité relative est contre
Loi fédérale sur un train de mesures en faveur des médias – à égalité

Etude sur mandat de la SRG SSR

Si la votation avait eu lieu dès le 25 décembre 2021, l’initiative pour l’interdiction de la publicité sur le tabac aurait été acceptée tandis que des majorités relatives auraient rejeté l’initiative contre l’expérimentation animale et la loi sur les droits de timbre. Pour la loi fédérale sur un train de mesures en faveur des médias, les personnes désireuses de participer se montrent divisées.





La participation aux votations aurait atteint 41 %, score inférieur à la moyenne.

Vous trouverez ci-après un état des lieux dressé environ sept semaines avant le jour du scrutin. Il ne s’agit pas d’un pronostic, mais de la situation en vigueur au début des principales campagnes.

Toute désignation, dans ce document, de personne, de statut ou de fonction s’entend indifféremment au féminin et au masculin.

Toutes les indications valent avec une probabilité de 95 % affectée d’une marge d’imprécision de ± 2.8 points de pourcentage. La campagne de votation ne fait que commencer et l’opinion à se former, faits dont il est prouvé qu’ils peuvent influencer le rapport des Oui et des Non lors des votations populaires. A cela s’ajoutent des effets dus à la mobilisation, encore inconnue, déclenchée par les campagnes.

Le positionnement théorique des constats de l’enquête fait appel à la démarche du gfs.bern en matière de disposition.

Vous trouverez ici des informations de fond sur les projets de loi de la votation du février 2022 et ici des informations sur la méthode du projet « SRG-Trendumfragen ».

Vous pouvez également télécharger une collection de graphiques des résultats ici .

Aperçu des intentions de vote

Initiative "Oui à l'interdiction de l'expérimentation animale et humaine"

Intentions de vote légèrement critique actuellement

Si la votation sur l’initiative populaire «Oui à l’interdiction de l’expérimentation animale et humaine» avait eu lieu dès le 25 décembre 2021, il en aurait résulté une impasse avec de minimes avantages pour le camp du Non. 45 % des personnes résolues à participer auraient été pour l’initiative, 48 % contre. Au moment de l’enquête, il restait encore 7 % d’indécis.

Les titulaires du droit de vote partent toutefois à 66 % d’un refus de l’initiative. La part de Oui lors de la votation programmée pour le 13 février 2022 est estimée en moyenne à 46 %.

Stade peu avancé de formation de l’opinion

45 % des personnes jusqu’à présent mobilisées ont des intentions fermes de vote pour ou contre l’initiative populaire. Ces intentions de vote ne sont qu’approximativement explicables par des arguments, ce qui suggère la présence d’une marge d’influence de la campagne principale sur les indécis ou sur les personnes ayant une opinion moins affermie. Vu précisément les attentes des votants-es, mais aussi en raison des slogans encore à venir, il faut s’attendre à une marge considérable dans la formation de l’opinion.

Schéma conflictuel préliminaire: Le sexe et l’appartenance à une catégorie sociale participent à la décision

Actuellement, le fossé entre les sexes est extrêmement marqué. 60 % des femmes veulent voter Oui, contre 33 % seulement des hommes. Or plus de six femmes sur dix n’ont pas encore fait de choix précis. Il y a en outre présence d’une forte dépendance vis-à-vis de la catégorie sociale. Les personnes dont le foyer dispose d’un revenu élevé ou très élevé ainsi que celles détentrices d’une formation universitaire veulent en majorité voter contre l’initiative.

 

 

 

Comme il fallait s’y attendre, l’approbation est un peu plus forte à gauche qu’à droite. Le premier jugement porté par les sympathisants-es des Verts est positif. Les sympathisants-es du PS ne sont toutefois qu’à 50 % pour l’initiative. Hormis eux, il n’y a pas d’autres majorités pour. A la campagne, l’approbation est pour l’instant est plus élevée que dans les grandes villes. Cela devrait également tenir au jugement, encore indécis, porté sur l’initiative dans les rangs de l’UDC.

Argumentaire

Les deux camps convainquent des majorités avec deux des trois arguments testés. Parle en faveur du Oui le fait que l’ingérence de l’homme dans la vie fait l’objet d’une critique fondamentale plutôt marquée, et que l’obtention d’éléments de connaissance à partir de la recherche devrait être possible aussi sans la souffrance animale et humaine. Ces deux arguments sont pertinents pour l’explication du camp du Oui et soutiennent par leur contenu les premiers jugements positifs portés. Une majorité s’exprime en faveur des arguments opposés, à savoir que suffit le statu quo avec ses restrictions de telles expérimentations en vigueur en Suisse, et que la Suisse est menacée, en tant que site de recherche, par des restrictions supplémentaires. Ces deux arguments ont également un effet sur la formation de l’opinion.

 

 

L’argument selon lequel il est possible de renoncer à l’expérimentation animale, vu que de toute façon il n’existe pas de garantie que les médicaments sont sûrs, n’a pas réussi à convaincre une majorité dans le camp du Oui. Cet argument doté d’un jugement critique est pertinent pour la formation de l’opinion : il existe donc une certaine acceptation fondamentale de la nécessité des expérimentations animales et humaines.

Dans le camp du Non, le renvoi à une médecine à deux vitesses, où seuls les riches peuvent encore s’offrir un traitement à l’étranger, ne parvient pas à convaincre. Au niveau de l’argumentation, le camp du Non se retrouve ainsi plutôt en situation d’avantage: De par le contenu, 52 % des personnes sont plus proches du camp du Non et 43 % du camp du Oui.

 

Tendance dans la formation de l’opinion

La situation de départ parle pour un refus de l’initiative visant à interdire l’expérimentation animale et humaine. Cela ne découle pas seulement des premières intentions de vote qui ne sont que relativement majoritaires, car ici les initiatives bénéficient normalement de beaucoup d’approbation lorsque la formation de l’opinion n’est pas encore très contrastée.

Les causes de cette évaluation critique des chances de l’initiative résident dans les attentes des votants-es, les mots d’ordre des partis et le jugement porté sur le contenu des arguments: Le statu quo dans la réglementation suisse est jugé

 

de façon relativement positive et, malgré des réserves vis-à-vis de l’expérimentation animale et humaine, il existe une certaine acceptation de la nécessité de ces expérimentations pour les chercheurs.

En règle générale, l’évolution de l’opinion affine le regard porté sur les faiblesses du projet et un alignement sur les mots d’ordre des partis se produit au fil d’une campagne peu active. De façon correspondante, la position monolithique des élites politiques fait paraître peu vraisemblable une acceptation de l’interdiction de l’expérimentation animale le 13 février 2022.

L’initiative populaire "Oui à la protection des enfants et des jeunes contre la publicité pour le tabac"

Intentions de vote actuelles: une prédisposition positive

Si la votation sur l’interdiction de la publicité sur le tabac avait eu lieu fin décembre 2021, une nette majorité en faveur de cette interdiction en aurait résulté. 73 % des personnes résolues à participer auraient été pour l’initiative, 25 % contre.

Les attentes des votants-es parlent aussi en faveur de l’initiative : 67 % des personnes voulant participer s’attendent à une acceptation de l’initiative voulant interdire la publicité pour le tabac, et 33 % à son rejet le 13 février 2022. La part de Oui est estimée en moyenne à 53 %.

Stade moyen de formation de l’opinion

64 % des personnes jusqu’à présent mobilisées ont des intentions fermes pour (51 %) ou contre (13%) l’initiative. Les personnes indécises sont peu nombreuses (2 %). Cela parle pour un stade déjà moyen de formation de l’opinion.

Cette impression est confirmée par le fait qu’environ les deux tiers des intentions de vote sont explicables par le contenu des arguments.

Léger profil gauche-droite mais tous les groupes sont majoritairement pour le Oui

En situation de départ, le schéma conflictuel relatif à l’initiative visant à interdire la publicité pour le tabac se présente peu accentué. Tous les groupes étudiés veulent en majorité voter pour l’initiative. Au niveau régional, le profil ville-campagne et par régions linguistiques est équilibré. Les femmes, désireuses à 83 % de voter pour l’initiative, sont pour le Oui avec une particulière clarté; 62 % d’entre elles indiquent être déjà résolument pour le projet ; et même 87 % des sympathisants-es du PS et 90 % de celles et ceux des Verts veulent voter en faveur de l’initiative. Cela vaut aussi à un point un peu moins

 

net pour les sympathisants-es du PVL et du Centre, tandis que l’électorat du PLR et de l’UDC veut un peu moins clairement voter pour l’initiative. Chez les Indépendants, il existe une part pertinente de 49 % bien résolue même à voter pour l’initiative; dans l’ensemble, les Indépendants sont à 62 % pour l’initiative. Un peu plus de critique est manifestée par les personnes qui ne font pas confiance au Conseil fédéral et qui probablement éprouvent des réserves vis-à-vis des interdictions. Il existe pourtant, même chez les personnes critiques envers le gouvernement, une claire majorité de 62 % en faveur de l’initiative.

Argumentaire: Le camp du Oui a de clairs avantages de par le contenu

Au plan du contenu toujours, l’initiative entame la campagne principale avec une forte avance car 72 % des personnes sont, sur la base des six arguments testés, plus proches du camp du Oui, contre 22 % seulement plus proches du camp du Non. Tandis que, dans le camp du Oui, l’ensemble des arguments reçoivent un soutien majoritaire des personnes voulant participer, le camp du Non n’atteint la majorité avec aucun de ces arguments.

En premier lieu les trois arguments suivants sont pertinents pour la formation de l’opinion :

 

 

  • Si la vente aux enfants est interdite, il est cohérent d’interdire aussi la publicité ciblant les enfants.
  • Une telle publicité est choquante.
  • La protection des jeunes constitue une obligation de la société.

L’argument le plus pertinent dans le camp du Non concerne la contre-proposition qui tient compte de l’économie. Cet argument, qui réunit quand même l’approbation d’une majorité relative de 49 %, paraît toutefois étriqué. Les arguments d’ingérence dans la liberté économique que constitue cette interdiction ainsi que de maintien du statu quo dans la protection des jeunes conformément aux règlements actuellement en vigueur ne parviennent pas à réunir de majorité.

 

Tendance de la formation de l’opinion

Avec une excellente position de départ démarre à nouveau – quelques semaines seulement après l’adoption de l’initiative sur les soins infirmers par une nette majorité – une initiative à visée interventionniste issue des milieux associatifs s’occupant de politique sanitaire. Certes un Non pourrait encore se cristalliser si la vision des faiblesses augmente. Ce ne devrait être que restrictivement le cas toutefois car le règlement en vigueur sur la publicité s’adressant aux enfants ne suffit pas pour générer une majorité. Cela parle en faveur d’une volonté de changement persistante.

 

 

Les estimations du résultat par les personnes voulant voter, l’ancrage d’ensemble de l’argumentaire et les attitudes des sous-groupes parlent pour de bonnes chances d’acceptation de l’initiative visant à interdire la publicité pour le tabac. Fait surprenant, la contre-proposition pourrait s’inviter encore plus au centre du débat et les mots d’ordre des partis, non encore formulés pour certains, pourraient déclencher une forte tendance vers le Non.

Sans connaissance de la dynamique sous-tendant la formation de l’opinion, il faut laisser ouverte l’issue de la votation du 13 février 2022. Toutefois et vu cette situation de départ, les chances d’un Oui sont meilleures que celles d’un Non.

Modification de la loi fédérale sur les droits de timbre

Tendance actuelle à vouloir voter Non

Les adversaires de la suppression du droit de timbre entament la phase principale de la campagne de votations avec une avance de 7 points de pourcentage, mais l’opposition au projet n’est soutenue que par une majorité relative. Le 25 décembre 2021, 49 % des personnes voulant participer auraient voté contre la modification de la loi fédérale sur les droits de timbre. 42 pour cent auraient voté pour.

Les attitudes d’attente des titulaires du droit de vote voulant participer suggèrent un refus de justesse du projet le 13 février 2022. La part de Oui est estimée en moyenne à 49.8 %.

 

Stade bas à moyen de formation de l’opinion

En cette phase précoce de la campagne de votation, 49 % manifestent des intentions de vote fermes et 9 % – pourcentage élevé – se montrent encore indécis. Cela parle, considéré en soi, pour un stade de formation de l’opinion moyen tout au plus. De même, le soutien argumenté des décisions de vote est plutôt faible. Les campagnes autour de ce projet disposent donc d’une marge de manœuvre correspondante.

 

 

Schéma conflictuel préliminaire: Nette polarisation gauche-droite

La suppression du droit de timbre rencontre une nette approbation dans l’environnement du PLR et chez les sympathisants-es du Centre. En outre, l’électorat proche de l’UDC soutient en majorité relative le projet. Ce dernier se heurte toutefois à un net refus dans les rangs du PS et des Verts. Une relative majorité de personnes voulant participer, proches du PVL, manifestent également leurs critiques. De la sorte, seules les personnes titulaires du droit de vote au voisinage du PVL ne se rangent pas en majorité aux côtés de leur parti. Une majorité relative d’Indépendants s’expriment contre le projet mais restent encore pour une grande part indécis.

 

 

 

En dehors des électorats des partis bourgeois, seules les personnes voulant participer issues de foyers à très hauts revenus s’expriment majoritairement pour la suppression du droit de timbre. En outre, les intentions de vote précoces des hommes voulant participer arrivent à égalité tandis que les femmes sont en majorité pour le Non. Tous les autres groupes examinés ici auraient cependant rejeté en majorité le projet en décembre 2021 bien que ce ne soit souvent aussi que d’extrême justesse.

Considéré à l’échelle régionale, c’est en Suisse germanophone que le rejet est le plus net. Les intentions de vote des personnes voulant participer domiciliées en Suisse francophone et italophone arrivent presque à égalité.

Argumentaire: Les grands groupes n’ont pas besoin d’être délestés vs Le droit de timbre est injuste

En situation de départ, les adversaires ont le dessus au niveau de l’argumentaire car leurs arguments convainquent des majorités. En pourcentage, 56 % des personnes voulant participer sont par le contenu plus proches du camp du Non et seulement 35 % proches du camp du Oui. Toutefois, les deux arguments les plus efficaces pour une décision de vote proviennent du camp du Oui.

Les deux tiers trouvent que surtout les grands groupes et les sociétés financières qui acquittent le droit de timbre sont sous-imposés en Suisse et n’ont pas besoin de voir leur fardeau fiscal allégé. Il s’agit ici de l’argument le plus efficace pour une décision de vote. En outre, 58 % reconnaissent qu’il est injuste que les transactions de capitaux cessent d’être imposées alors que la population doit, elle, acquitter la TVA à chaque achat. Et 57 % sont d’accord avec le fait que les Suisses hommes et femmes en feraient les frais car ils devraient prendre en charge les pertes de revenus fiscaux qui en résulteraient.

 

 

 

Le camp Pour convainc à moins grande échelle, deux des trois affirmations testées ici ne rencontrant aucune majorité claire. Lorsque les partisans-es argumentent que les entreprises ont absolument besoin de nouveaux capitaux propres en périodes difficiles et qu’il est nuisible de leur imposer une fiscalité supplémentaire, 48 % des personnes voulant participer se rangent à cet avis. 47 % contredisent cela. 46 % reconnaissent que la suppression du droit de timbre fortifie la croissance économique parce qu’elle génère des revenus, crée des emplois et conduit à des investissements. 47 % ne sont pas d’accord avec cela. Une majorité ténue rejette l’argument selon lequel le règlement actuel est injuste parce que le droit de timbre grève les entreprises indépendamment de la rentabilité de leurs investissements. Il s’agit là néanmoins de l’argument le plus efficace pour une décision de voter Non.

 

Tendance de la formation de l’opinion

Vu l’éventail des mots d’ordre et des votes de clôture dans les Cantons, la situation de départ sur le fil rencontrée pour les modifications de la loi sur le droit de timbre a de quoi surprendre. Le projet fait l’objet d’une critique relativement vaste et, en situation de départ, seuls quatre sous-groupes parviennent à l’approuver en majorité (relative).

Les partis n’ont pour certains pas encore formulé de mot d’ordre; de même, les titulaires du droit de vote n’ont pas encore approfondi le débat sur ce thème. Cela peut entraîner du changement dans les intentions de vote précoces et peu cristallisées. A cela s’ajoute le fait que la phase de campagne démarre tard en raison des Fêtes. De façon correspondante, l’issue de la votation doit pour l’instant être laissée ouverte car seule la seconde enquête nous renseignera sur la dynamique de l’évolution des opinions, et c’est cette dynamique qui montrera la voie.

 

 

Dans un cas normal de formation de l’opinion sur un projet émanant des autorités, les intentions de vote de l’électorat s’alignent, au fil de la campagne, sur les recommandations du Conseil fédéral et du Parlement. Si le cas normal se produit, la Loi fédérale sur les droits de timbre a encore des chances, malgré cette situation de départ critique, d’être adoptée le 13 février 2022. Ses partisans devraient sortir de la défensive et accomplir tout un travail de persuasion. Un tel scénario tourne entièrement autour d’argumentations économiques.

Dans un cas exceptionnel de formation de l’opinion, une polarisation en direction du Non va se déclencher. Cela signifierait un refus du projet. Nous avons pu observer un tel scénario en 2017, lors de la votation comparable sur la réforme de l’imposition des entreprises III. Les attitudes envers les arguments du camp Contre livrent des indices d’un tel scénario.

 

Loi fédérale sur un train de mesures en faveur des médias

Les intentions de vote arrivent actuellement à égalité

Fin décembre 2021, 48 % des personnes voulant participer auraient voté pour le train de mesures en faveur des médias, et 48 % contre. 4 % étaient encore indécises.

55 % des personnes voulant participer partent d’une acceptation le 13 février 2022 et 45 % d’un refus. La part de Oui est estimée en moyenne à 49.3 %.

Le stade formation de l’opinion est moyen à avancé.

Certes moins de la moitié des titulaires du droit de vote ont un avis bien arrêté sur le projet (48 %), mais les fondements motivés des intentions précoces de vote sont déjà solides. Dans cette situation de départ, les campagnes produisent de l’effet surtout chez les personnes qui tendent à venir juste de se décider.

 

Schéma conflictuel préliminaire: Nette polarisation gauche-droite, question de confiance et cachet régional des intentions de vote précoces

La question du soutien du train de mesures en faveur des médias est en premier lieu de nature politique.  De nettes majorités des électorats proches du PES, du PS et du PVL ont indiqué être pour ce train de mesures. Même chose pour les personnes voulant participer proches du Centre. Toutefois, les sympathisants-es du PLR, de l’UDC ainsi que les Indépendants auraient rejeté en majorité ce train de mesures en faveur des médias. De la sorte, tous les groupes d’électeurs se tiennent aux côtés de leur parti d’appartenance respectif.

La confiance envers le gouvernement constitue aussi une variable déterminante pour expliquer une décision de vote. Les personnes voulant participer qui font confiance au gouvernement sont pour ce train de mesures, celles qui ne lui font pas confiance sont nettement contre.

 

Des effets régionaux sont par ailleurs reconnaissables. Les personnes voulant participer basées en Suisse allemande et italophone refusent en majorité ce train de mesures. Inversement, les personnes voulant participer basées en Suisse francophone sont clairement pour. Fait remarquable, les personnes voulant participer issues des territoires ruraux ainsi que des petites et moyennes agglomérations rejettent le projet, tandis que ce dernier est soutenu par les personnes voulant participer habitant les territoires urbains.

En outre, les femmes sont de justesse pour ce train de mesures, les hommes de justesse contre. Les personnes d’âge moyen voulant participer sont de justesse pour, les plus jeunes et les personnes âgées plutôt contre. Les personnes voulant participer qui détiennent un niveau d’éducation moyen sont aussi majoritairement contre le train de mesures, celles respectivement d’un bas et d’un haut niveau d’éducation sont pour.

 

Arguments: Renforcement de la démocratie vs. pas de tâche étatique

Sur le plan de l’argumentation, les partisans sont de peu devant. En pourcentage, 51 % des personnes voulant participer sont plus proches des arguments Pour et l’argument le plus efficace pour expliquer une décision de vote provient du camp Pour. En outre, les trois arguments Pour testés parviennent à réunir une majorité, contre seulement l’un des trois arguments Contre.

Ainsi, 60 % des personnes voulant participer estiment que le nouveau train de mesures fortifie la démocratie suisse parce qu’il promeut l’activité journalistique indépendante aussi dans les régions. C’est cette attitude qui favorise le plus clairement un Oui au projet. 56 % approuvent en outre le fait que les médias suisses disposeraient, grâce à la nouvelle loi, de sept

 

 

ans de plus pour survivre à nouveau sans aide sur un marché profondément transformé. Et 54 % trouvent que ce train de mesures renforce l’indépendance des médias suisses.

Les adversaires de cette loi convainquent 55 % de personnes lorsqu’ils argumentent que ce n’est pas le rôle de l’Etat de protéger différents secteurs économiques contre les bouleversements du marché. C’est en outre cet argument qui agit le plus fortement sur un Non. 51 % rejettent toutefois l’affirmation selon laquelle les gens sont prêts à payer pour du bon journalisme et qu’un financement public est donc inutile. 52 % rejettent aussi l’argument selon lequel une activité journalistique indépendante serait menacée si les médias recevaient de l’argent de l’État.

 

Tendance de la formation de l’opinion

Le tableau précoce de l’opinion relative au train de mesures en faveur des médias est marqué par son ambivalence. Des liens politiques le définissent le plus clairement. La droite est contre le train de mesures, la gauche est pour. Les votes issus du centre de l’échiquier politique et des Indépendants vont être décisifs. En situation de départ, le premier s’est exprimé en faveur de la loi; les seconds se sont clairement déclarés contre.

Dans un cas normal de formation de l’opinion sur un projet émanant des autorités, les intentions de vote de l’électorat s’alignent, au fil de la campagne, sur les recommandations du Conseil fédéral et du Parlement. Si ce cas normal survient, le train de mesures sera adopté le 13 février 2022. Parlent en faveur d’un tel développement, outre l’attitude du Parlement et du Conseil fédéral, les attitudes des titulaires du droit de vote envers les arguments.

 

 

 

Les attentes des titulaires du droit de vote sont pourtant celles d’un refus de justesse.  Pour ce scénario exceptionnel dans la formation de l’opinion envers un projet émanant des autorités, observé plus fréquemment ces derniers temps, il faudrait que le Non se cristallise au fil de la campagne. En particulier l’argument selon lequel l’État ne devrait jouer aucun rôle protectionniste a le potentiel de déplacer la formation de l’opinion en direction du Non. Face à cet argument figurent cependant différentes fonctions des médias jugées importantes dans le système démocratique.

L’issue de la votation doit pour le moment être laissée ouverte car seule la seconde enquête permettra de discerner la dynamique sous-tendant la formation de l’opinion.

Intentions de participation provisoires

Intention, légèrement inférieure à la moyenne, de participer aux votations du 13 février 2022

Fin décembre 2021, la volonté jusqu’à présent mesurée de participer le 13 février 2022 se situe, avec 41 %, légèrement en dessous de la moyenne de ces nombreuses dernières années (46 % entre 2011 et 2020). Actuellement ne se dessine pas de mobilisation

 

 

inhabituellement élevée comme ce fut fréquemment le cas depuis l’éclatement de la pandémie de COVID-19 en début d’année 2020. Il n’est pas possible de discerner jusqu’à présent d’effets spéciaux des débats et campagnes car ils vont démarrer plus tard que d’habitude en raison des Fêtes.

 

Profil des personnes voulant participer

Actuellement, l’électorat mobilisé est en premier lieu celui qui à chaque votation manifeste une volonté élevée de participer: Les personnes d’un âge moyen ou avancé, les hommes, les titulaires du droit de vote détenant un niveau d’éducation et de revenus élevé, ainsi que les habitants-es des agglomérations et des villes.

Les personnes ayant une affinité pour un parti de gauche tendent à être plus mobilisées que celles qui sympathisent avec des partis du camp de droite ou que les Indépendants. Et

 

la mobilisation ne s’avère pas accompagnée, jusqu’à présent, d’une composante critique envers le gouvernement.

A l’heure actuelle, la mobilisation est légèrement accrue en Suisse germanophone avec 41 % comparé aux autres régions linguistiques. C’est fréquemment le cas au début d’une campagne de votations parce qu’en règle générale les campagnes démarrent en Suisse germanophone et que ce n’est qu’ensuite qu’elles se propagent vers les autres régions linguistiques.

 

Façon de citer

Première session de l’enquête Trend SRG-SSR sur les votations du 13 février 2022, réalisée par l’Institut de recherche gfs.bern entre le 17 décembre 2021  et le 3 janvier 2022 auprès de 10’083 titulaires du droit de vote. La plage d’erreur statistique est donc de +/- 2.8 pour cent.

Méthode et base de données

La partie téléphonique de l’enquête présente a été réalisée par le Service d’enquête gfs, l’institut de recherche gfs.bern est en charge de l’évaluation et de l’analyse des données.

Le sondage suit la procédure RDD/Dual Frame, via les réseaux fixe et mobile. Dans le cadre du mandat SSR, le sondage téléphonique des électeurs est complété par un sondage en ligne depuis l’automne 2018, afin de renforcer la taille d’échantillonnage en Suisse romande et au Tessin. La partie en ligne a été réalisée sous forme de sondage opt-in (sondage participatif) via les portails en ligne de SRG SSR Médias. De plus amples informations sur le mandat et la méthode sont disponibles ici.

Pour pouvoir émettre des affirmations par régions linguistiques, nous avons tenu compte plus que proportionnellement des minorités linguistiques au cours de l’enquête CATI. Les proportions ont été rectifiées pour pouvoir émettre des affirmations au niveau national.

Nous ne pouvons émettre aucune affirmation sur la majorité des cantons vu que le nombre de personnes interrogées ne suffit pas pour effectuer des analyses assurées au niveau cantonal.

Vous trouverez ici plus d’informations sur la théorie et la méthode des sondages SRG Trend.

Rapport technique succinct

Commettant : Conférence CR de la SRG SSR
Corpus de base : Titulaires du droit de vote Suisses
Origine des adresses CATI : Plan d’échantillonnage Gabler/Häder pour RDD/dual-frame; corrigé par liste Swiss Interview
Origine des adresses en ligne : Sondage opt-in via les portails Internet de SRG SSR
Relevé des données : par téléphone, assisté par ordinateur (CATI) et en ligne
Nature de l’échantillonnage CATI : randomisé/par régions linguistiques; méthode de la date de naissance dans le foyer selon régions linguistiques
Nature de l’échantillonnage en ligne : Sondage de participation ouvert
Période d’enquête : 17 décembre 2021 – 3 janvier 2022
Jour médian de l’enquête : 25 décembre 2021
Taille des échantillons : minimum 1’200, réel 10’083 (Cati: 1’206, Online: 8’842), n DCH: 7’805, n FCH: 1’796, n ICH: 447
Erreur d’échantillonnage : ± 2.8 points de pourcentage d’une valeur de 50% (et probabilité de 95%)
Particularités des quotas CATI : sexe/âge interverrouillés
Particularités des quotas en ligne :
Pondération selon : Pondération dual-frame, langue, lieu de résidence, affinité avec un parti, recall, participation
Durée de l’enquête moyenne CATI : 17.5 minutes (écart-type : 5.3 minutes)
Publication : 7 janvier 2022, 6h00