Etude sur mandat de la SRG SSR
Si les votations avaient eu lieu dès le 19 avril 2024, la loi fédérale pour un approvisionnement en électricité sûr et les deux initiatives – l’une d’allègement des primes, l’autre pour un frein aux coûts – auraient été approuvées tandis que l’initiative Stop à la vaccination obligatoire aurait été rejetée. La volonté de participer se serait située à 46 % actuellement, soit un peu en dessous de la moyenne à long terme (47,1 % entre 2011 et 2022 selon l’OFS).
Il s’agit ici d’un cliché instantané pris environ sept semaines avant le jour des votations, et non pas d’un pronostic. L’étude décrit la situation de départ en début de phase de campagne principale.
Toute désignation, dans ce document, de personne, de statut ou de fonction s’entend indifféremment au féminin et au masculin.
Toutes les indications valent avec une probabilité de 95 % affectée d’une marge d’imprécision de ± 2.8 points de pourcentage. La campagne de votation ne fait que commencer et l’opinion à se former, faits dont il est prouvé qu’ils peuvent influencer le rapport des Oui et des Non lors des votations populaires. A cela s’ajoutent des effets dus à la mobilisation, encore inconnue, déclenchée par les campagnes.
Les constats de l’enquête font l’objet d’un positionnement théorique par le gfs.bern à l’aide de l’approche dispositionnelle
Ici se trouvent des informations générales sur les projets mis aux votations de mars, et ici sur la méthode sous-tendant les enquêtes de tendance SRG.
En outre, vous pouvez télécharger ici un recueil complet des graphiques.
Intentions de voter Oui actuellement majoritaires
Vers la mi-avril 2024, l’initiative «Au maximum 10 % du revenu pour les primes d’assurance-maladie (Initiative d’allègement des primes)» aurait été approuvée par la majorité du peuple suisse. 56 % des personnes désireuses de participer ont eu au moins tendance à signaler une intention de voter Oui. 40 % voulaient voter plutôt ou sûrement contre cette initiative. Sur la base des données disponibles, il est impossible de livrer des affirmations concernant la majorité des cantons.
Les personnes titulaires du droit de vote désireuses de participer partent jusqu’à présent d’une adoption de l’Initiative d’allègement des primes. Elles sont 59 % à s’attendre à un Oui à l’initiative le 9 juin 2024, et 41 % à un Non. La part de Oui est estimée en moyenne à 51,4 %. Les valeurs afférentes à l’estimation du résultat sont très comparables à celles afférentes à la situation de départ de l’Initiative pour une 13e rente AVS. Les intentions de voter Oui sont un peu moins nettes que lors de la première vague d’enquête sur la 13e rente AVS.
Stade de formation de l’opinion moyen à avancé
33 % disent approuver sûrement l’Initiative d’allègement des primes, et 26 % disent la désapprouver sûrement. 59 % sont fermement décidés, ce qui constitue une valeur accrue pour une phase précoce. En outre, à peine plus de la moitié des intentions de vote étant facilement compréhensibles aussi via les arguments, le stade de formation de l’opinion peut donc, dans l’ensemble, être considéré comme moyennement avancé. Les campagnes pour les votations conservent toutefois des marges de manœuvre chez les 37 % de personnes qui ont seulement tendance à s’être décidées (23 % plutôt pour / 14 % plutôt contre) et chez les 4 % encore entièrement irrésolues.
Polarisation entre la gauche et la droite, et dépendance d’une catégorie sociale
En phase de départ, l’Initiative d’allègement des primes est jugée diversement selon le parti avec lequel les personnes interrogées sympathisent. Les sympathisants-es des Verts et du PS sont clairement pour. Environ un peu plus des deux-tiers des Indépendants sont également pour l’allègement des primes tel que l’initiative le propose. Les sympathisants-es de l’UDC, du PVL et du PLR sont clairement contre. Les sympathisants-es du Centre se montrent divisés, avec de légers avantages pour le côté Non.
Les personnes appartenant aux catégories des très bas et bas revenus accueillent très positivement le projet. Ce dernier bénéficie moins de nets avantages dans la plage des revenus moyens. Les très hauts revenus sont majoritairement contre.
Les femmes jugent à 61 % le projet très ou plutôt positif, donc mieux que les hommes qui ne l’approuvent qu’à une majorité ténue. Toutes les catégories d’âges jugent le projet positif de façon similaire. Il est improbable ici que le fossé des tranches d’âge s’ouvre. Un profond fossé linguistique se dessine toutefois. Si en Suisse germanophone 50 % seulement de l’électorat se dit prêt à voter pour l’initiative, ce taux passe à 71 % en Suisse francophone et à 73 % en Suisse italophone. Les Suisses de l’étranger manifestent une approbation nettement plus forte que les Suisses domiciliés sur le territoire national. En situation de départ en revanche, un fossé villes/campagnes est à peine discernable.
Dans l’ensemble, le schéma conflictuel est plus accentué qu’au début du débat sur la 13e rente AVS, époque où le focus portait particulièrement sur le fossé entre tranches d’âges respectives.
Argumentaire: Allègement financier des familles ou fardeau pour la classe moyenne?
En termes de contenu, la situation de départ quant à l’Initiative d’allègement des primes ressemble à celle des intentions de vote. Sur le plan de l’argumentation, 57 % se sentent plus proches du camp du Oui et 37 % du camp du Non. Ce sont surtout les sympathisants-es du PVL, du Centre et du PLR qui tendraient à être plus nettement enclins au Oui que cela ne se manifeste dans les intentions de vote. De quoi suggérer que les mots d’ordre ont déjà produit un certain effet et qu’il a été fait appel complémentairement à eux pour juger le contenu.
Les trois arguments Pour testés ici récoltent une approbation majoritaire et ils agissent, comme le cible l’intention, sur la décision de vote. L’argument producteur du plus puissant effet sur une décision de voter Oui est celui selon lequel les familles de même que les personnes aux revenus moyens et les retraités-es vont profiter de l’initiative. 70 % des personnes se rangent à cet argument. 69 % soutiennent l’affirmation selon laquelle l’initiative met la pression sur le monde politique, parce que la pression des coûts commence à dépasser les assurés cotisants.
Il s’agit du deuxième argument le plus efficace. L’argument du besoin urgent d’agir en raison des coûts reçoit le plus de soutien. 88 % approuvent cet argument. Il ne s’agit pourtant que du troisième argument le plus efficace pour expliquer les intentions de vote.
Toutefois, la question du financement explique elle aussi l’intention de voter Non. 58 % voient, dans des hausses d’impôts, des charges supplémentaires se profiler à l’horizon pour les familles et la classe moyenne. Il s’agit jusqu’à présent de l’argument qui agit le plus efficacement sur la formation de l’opinion. Les deux autres arguments du Non sont certes efficaces eux aussi, mais ils ne parviennent pas à réunir de majorité. 48 % craignent que les incitations à épargner ne disparaissent – mais exactement le même taux n’éprouve aucunement cette crainte. 45 % soutiennent l’argument selon lequel les cantons économes cofinancent ceux qui sont moins économes. 46 % ne voient pas les choses ainsi.
Tendance dans la formation de l’opinion
Sur le plan typologique, l’initiative est un projet affecté d’une prédisposition positive. La majorité des personnes désireuses de participer à la votation soutient cette initiative. C’est normal en début de campagne autour d’une initiative, mais ne signifie pas forcément qu’elle réussira. En ce moment, le résultat de la votation est encore incertain.
Normalement, pendant la campagne autour d’une initiative, les titulaires du droit de vote adaptent leurs opinions aux recommandations du Conseil fédéral et du Parlement vu que les arguments de la partie adverse occupent plus de place dans le débat.
Le débat porte moins sur l’idée de l’initiative que sur les problèmes soulevés par la solution proposée. Si toutefois la pression exercée par le problème figure fortement au centre de l’attention, cela peut freiner les effets du camp du Non. Ce fut nettement le cas avec la 13e rente AVS, mais ce cas ne va pas forcément se reproduire.
La majorité des cantons constitue un obstacle supplémentaire à toutes les initiatives populaires. Vu que la thématique des cantons joue un certain rôle dans le modelage de l’opinion et que les différences entre régions linguistiques sont marquantes, cela pourrait se révéler être, pour l’Initiative d’allègement des primes, un obstacle particulièrement haut sur la voie de l’adoption.
Intentions de voter Oui actuellement majoritaires
A la mi-avril 2024, l’initiative populaire «Pour des primes plus basses. Frein aux coûts dans le système de santé» aurait surmonté de justesse l’obstacle de la majorité populaire. 52 % des personnes désireuses de participer ont eu au moins tendance à approuver l’initiative. 41 % se sont dites plutôt ou sûrement contre cette dernière. Sur la base des données disponibles, il est impossible de livrer des affirmations concernant la majorité des cantons.
Toutefois, les titulaires du droit de vote désirant participer s’attendent à ce que l’Initiative pour un frein aux coûts soit rejetée. 45 % s’attendent à une approbation le 9 juin 2024, 55 % s’attendent à un refus. La part de Oui est estimée en moyenne à 47,8 %. L’attitude envers ce deuxième projet relatif à la politique de santé est donc plus critique qu’avec l’Initiative d’allègement des primes.
Un stade faiblement à moyennement avancé de formation de l’opinion
22 % soutiennent à coup sûr l’Initiative pour un frein aux coûts, 21 % s’y opposent tout aussi sûrement. Ces 43 % au total de fermement décidés laissent présager d’une votation peu prévisible. Un peu plus de la moitié des intentions de vote sont toutefois déjà bien compréhensibles en raison des arguments, de sorte que le processus de formation de l’opinion peut être évalué comme faiblement à moyennement avancé dans l’ensemble. Une marge de manœuvre demeure en vue des campagnes, auprès des 50 % de personnes qui ont seulement tendance à s’être décidées et des 7 % entièrement indécises.
Les sympathisants-es du Centre et les Insatisfaits éprouvent de la sympathie pour le frein aux coûts.
Sur le plan politique, le schéma d’approbation et de refus de l’initiative sort de l’ordinaire, fait qui a à voir avec l’initiatrice. Les sympathisants-es du Centre sont à 63 % pour. Chez les autres sympathisants-es de partis, seuls les Verts sont encore une majorité de justesse à approuver le frein aux coûts. Les autres sympathisants-es de partis soit ne sont plus, de justesse, une majorité à soutenir l’initiative, soit ne la soutiennent carrément plus comme dans le cas du PLR. Ce sont cependant les personnes sans affiliation à un parti qui votent le plus en faveur de l’Initiative pour un frein aux coûts.
Il s’avère aussi clairement que le projet recueille beaucoup de sympathies auprès des personnes qui se méfient du gouvernement. Il est probable de la sorte que ce groupe veuille aussi manifester son mécontentement envers le fonctionnement du système de santé actuel.
Des dépendances envers des catégories sociales se manifestent avec une certaine clarté: Qui n’a pas achevé une éducation post-obligatoire ou a achevé une formation professionnelle approuve plutôt le projet.
Qui en revanche a reçu une formation de niveau universitaire basique ou avancée soutient moins le projet. Nous reconnaissons ce même schéma avec la question des revenus du foyer. Dans les catégories de revenus inférieures, l’initiative est notamment apte à réunir une majorité, elle reste majoritaire de justesse dans celles des revenus moyens, et dans les groupes à très hauts revenus l’approbation et le refus s’équilibrent approximativement.
Une observation par régions linguisitique montre qu’en Suisse germanophone le soutien du projet est minoritaire, mais nettement majoritaire par contre en Suisse francophone. En Suisse italophone, l’initiative ne fait l’objet de pratiquement aucune critique. C’est dans le monde rural que l’Initiative pour un frein aux coûts engrange le plus de sympathies. Dans les petites et moyennes agglomérations, elle parvient sur le fil à réunir une majorité, et dans les villes les parts de Pour et de Contre sont similaires.
Comme pour l’Initiative d’allègement des primes, l’Initiative pour un frein aux coût ne révèle pas de fossé entre les tranches d’âges. Toutes les tranches d’âges soutiennent de peu majoritairement l’initiative. En outre, hommes et femmes portent un jugement pratiquement identique sur le frein aux coûts.
Argumentaire: Contribution à la solution ou conséquences non désirées de la solution?
Seulement deux des arguments Pour agissent sur l’opinion. Joue jusqu’à présent un rôle important, dans la formation de l’opinion, le soutien de l’argument selon lequel il est pertinent, pour faire des économies, que tous les acteurs s’assoient à la même table. 63 % des personnes interrogées soutiennent cet argument. Est également efficace l’argument selon lequel seul un frein aux coûts peut réduire les charges des familles. Cet argument reçoit 52 % de soutiens. L’argument énonçant qu’il ne serait pas nécessaire de réduire les prestations si elles étaient fournies plus efficacement recueille un peu plus de soutien. Cet argument Pour n’a toutefois pas influencé la formation de l’opinion.
Les trois arguments Contre sont efficaces, mais leur capacité à expliquer la formation de l’opinion ne ressort pas aussi clairement au premier plan.
Qui juge le frein aux coûts trop rigide, ou craint que les interventions nécessaires ne soient décidées par des bureaucrates, ou qui trouve qu’indexer les soins de santé sur l’évolution de l’économie est une erreur, sera plus enclin à voter Non. Les trois arguments du Non, pour qui des aspects de la solution proposée font problème, sont aptes à réunir une majorité.
Dans l’ensemble, le projet sur la base des arguments testés est jugé de façon plus critique que cela ne se manifeste dans les intentions de vote. Selon des considérations de contenu, 44 % de personnes se rapprochent plutôt du camp Oui, et 46 % du camp Non.
Tendance dans la formation de l’opinion
Sur le plan typologique, cette initiative est un projet affecté d’une prédisposition positive de justesse. Déjà les attentes quant à l’issue de la votation renvoient à une situation de départ différente de celle de l’Initiative d’allègement de primes. Dans un cas normal de formation de l’opinion sur une initiative, les intentions de vote de l’électorat s’alignent, au fil de la campagne, sur les recommandations du Conseil fédéral et du Parlement étant donné que les arguments adverses occupent plus de place dans le débat. Dans le cas présent, cela serait annonciateur d’un refus étant donné que les problèmes liés à la solution proposée marquent déjà le débat de leur empreinte.
Si ce cas normal se concrétise selon son ampleur habituelle, l’Initiative pour un frein aux coûts sera rejetée.
Si la pression exercée par le problème dans le sillage de l’Initiative d’allègement des primes – promise en situation de départ à de meilleures perspectives – continue à être perçue comme forte, le débat pourrait aussi prendre une tournure inattendue et par exemple les personnes qui ne font pas confiance au gouvernement ou les Indépendants pourraient trouver très sympathique l’idée d’un frein aux coûts. Indépendamment de l’évolution du débat, il ne faut pas perdre de vue l’obstacle de la majorité cantonale.
Intentions de voter Non actuellement majoritaires
Si la votation s’était déroulée dès le 19 avril, l’Initiative Stop à la vaccination obligatoire aurait essuyé un net refus. 27 % des personnes désireuses de participer ont manifesté une intention de voter Oui. 70 % veulent voter contre cette initiative.
En plus, une claire majorité de ces personnes s’attend à ce que l’Initiative Stop à la vaccination obligatoire soit rejetée (77 %). La moyenne anticipée des personnes interrogées se situe à 42.5 %.
L’opinion se trouve à un stade de formation avancé
17 % plaident résolument pour l’initiative, 55 % résolument contre. Ce qui suggère une prédétermination de la votation et un stade avancé de formation de l’opinion. En outre, l’argumentation fondant les suffrages présente des bases solides et la moitié des intentions de vote sont compréhensibles au travers des arguments.
Le schéma conflictuel est clair: confiance envers le gouvernement, l’adhésion à un parti, la région linguistique et le niveau d’éducation sont décisifs.
Seul l’UDC soutient majoritairement l’Initiative Stop à la vaccination obligatoire. De même et comparativement aux autres partis, l’initiative recueille des taux d’approbation relativement élevés auprès des Indépendants (47 % plutôt/certainement pour). Des minorités sont sinon seules à soutenir l’Initiative. Par ailleurs, les personnes désireuses de participer et qui se méfient du gouvernement éprouvent plus souvent de la sympathie envers l’Initiative Stop à la vaccination obligatoire (45 % plutôt/certainement pour).
Une différenciation par régions linguistiques révèle une approbation en Suisse italophone supérieure à celle d’autres régions linguistiques et de la Suisse toute entière.
En Suisse alémanique, les valeurs sont comparables à celle de la Suisse entière; elles s’avèrent inférieures en Suisse romande.
A côté de cela, le niveau d’éducation joue un rôle: dans le contexte de l’éducation, les personnes désireuses de participer jouissant d’un haut niveau d’éducation éprouvent le moins d’affinités avec l’Initiative Stop à la vaccination obligatoire. Plus le niveau d’éducation diminue et plus le vote penche en sa faveur.
Argumentaire: Les arguments Pour rencontrent peu de soutien dans le gros de la population, mais ils convainquent les supporters de l’initiative.
Chez l’ensemble des personnes désireuses de participer, le camp du Contre convainc majoritairement par ses arguments. Chez ces personnes, l’opinion selon laquelle l’intégrité physique et intellectuelle est déjà ancrée dans la Constitution s’avère particulièrement probante. De même, environ les deux-tiers des personnes participantes reconnaissent l’importance que revêt une obligation de vaccination en cas d’épidémie. Le moins d’approbation rencontre l’argumentation selon laquelle les exigences de l’initiative vont bien au-delà de la question de la vaccination, ce qui a pour conséquence de créer des incertitudes juridiques relativement à l’application des peines. Si la formation de l’opinion est déjà avancée pour les deux arguments premiers cités, l’indécision relativement au dernier cité est (encore) relativement élevée.
Les arguments Pour convainquent moins: Une majorité est d’accord uniquement sur le fait que chaque personne est libre de disposer à sa guise de son propre corps (55 %). Ni l’argument d’une société à deux vitesses ni celui d’une politique dénuée de fiabilité ne parviennent à convaincre une majorité. A ce titre, les avis sont fermement ancrés.
Précisément les arguments assortis des taux d’approbation les plus bas s’avèrent particulièrement efficaces. En d’autres termes, les arguments Pour exercent un plus grand effet sur la décision de vote que les arguments Contre. En particulier celles et ceux qui ont des doutes quant à la politique accompagnant la pandémie de Covid seraient enclins à glisser un Oui dans l’urne le 9 juin.
Les deux arguments assortis des taux d’approbation les plus élevés sont d’une efficacité similaire. Par conséquent, vont potentiellement voter contre l’Initiative Stop à la vaccination obligatoire les personnes désireuses de participer estimant que la Constitution protège aujourd’hui déjà l’intégrité des personnes, et que l’obligation vaccinale empêcherait des mesures de protection plus sévères en cas de nouvelle pandémie.
Tendance dans la formation de l’opinion
La situation parle pour un rejet de l’Initiative Stop à la vaccination obligatoire. Non seulement les taux d’approbation sont à un bas niveau mais les personnes désireuses de participer elles-mêmes s’attendent à ce que le projet achoppe aux urnes. Un soutien dans de vastes pans de la population est entièrement absent. Seuls-es les sympathisants-es de l’UDC soutiennent majoritairement l’Initiative Stop à la vaccination obligatoire. Le tableau d’opinion est déjà bien tracé, que ce soit quant aux arguments ou aux intentions de vote, et les personnes désireuses de participer sont sûres du point de vue qu’elles représentent.
Si se produit le cas normal d’une initiative négativement prédisposée comme c’est présentement le cas, il faut s’attendre à que l’Initiative Stop à la vaccination obligatoire soit refusée par l’électorat suisse.
Intentions de voter Oui actuellement majoritaires
Le 19 avril 2024, une claire majorité de 75 % des personnes désireuses de participer aurait certainement ou plutôt voté en faveur de la Loi fédérale pour un approvisionnement en électricité sûr avec des énergies renouvelables (Modification de la loi sur l’énergie et de la loi sur l’approvisionnement en électricité, en abrégé: décret cadre) 19 % se sont dites plutôt ou clairement contre. 6 % étaient encore indécises.
Les personnes désireuses de participer s’attendent à une issue nettement approbatrice de la votation du 9 juin 2024: le dimanche de la votation, la part de Oui est estimée en moyenne à 55 %. 77 % des personnes désireuses de participer partent d’une approbation et seulement 23 % d’un refus.
En situation de départ, les intentions de vote penchent légèrement plus vers le Oui que pour la Loi sur le climat et l’innovation de juin 2023, et elles sont nettement supérieures aux intentions de vote relatives à la Loi sur le CO2 en juin 2021.
Stade moyen de formation de l’opinion
Dans cette phase précoce de la campagne pour la votation, 57 % manifestent des intentions de vote fermes. En outre plus des deux-tiers des intentions de vote, soit une valeur comparativement élevée, sont explicables à l’aide des positions adoptées envers les arguments.
Cela correspond dans l’ensemble à un stade moyen de formation de l’opinion. Il reste de la marge pour des changements dans les intentions de vote.
Schéma conflictuel préliminaire en premier lieu politiquement chargé
Les intentions de vote précoces dessinent uniquement un schéma politique selon le parti: avec 48 % de Non, les sympathisants-es de l’UDC penchent vers un refus plutôt que vers une approbation (46 % certainement ou plutôt pour la Loi pour un approvisionnement en électricité sûr). Le Oui est majoritaire chez tous les groupes restants. Le niveau de refus chez les personnes se méfiant du gouvernement (36 % de refus) et chez les Indépendants (27 % de refus) est supérieur à la moyenne. Le Oui est nettement majoritaire chez les sympathisants-es de tous les partis sauf celles et ceux de l’UDC.
La tendance à l’approbation est plus marquée chez les personnes ayant reçu une éducation universitaire et dans les foyers à revenus élevés. Observée au niveau régional, la critique tendant à être la plus formée est celle en Suisse italophone avec une part de Non de 23 %. En Suisse francophone et en Suisse germanophone, respectivement 77 % et 74 % des personnes veulent voter certainement ou plutôt Oui.
Argumentaire: Étape nécessaire pour la transition énergétique
Les trois arguments en faveur du Oui sont largement soutenus: ils concernent la dépendance vis-à-vis de l’étranger, la réduction des risques dus aux conflits politiques et l’étape nécessaire pour la transition énergétique. Un seul argument en faveur du Non convainc une majorité, à savoir que la Suisse ne peut pas exclusivement couvrir ses besoins énergétiques entièrement avec des énergies renouvelables. Les dommages infligés à l’environnement et aux paysages, ainsi que la désactivation des droits de plainte éprouvés sont des arguments incapables de réunir une majorité.
La forte congruence entre les intentions de vote et les attitudes envers les arguments renvoie à des décisions de vote fondées sur des contenus (degré d’explication du modèle de régression: 69%). Les trois arguments pour le Oui expliquent mieux la majorité en faveur du Oui que les arguments pour le Non. Au centre figure jusqu’à présent la présentation comme étape nécessaire à la transition énergétique. Le seul argument puissant pour le Non, à savoir que la Suisse ne peut pas assurer son approvisionnement en électricité uniquement avec des énergies renouvelables, n’est jusqu’à présent pas pertinent pour la formation de l’opinion.
Tendance dans la formation de l’opinion
Dans l’ensemble, la Loi sur l’approvisionnement en électricité est un projet des autorités affecté d’une prédisposition positive, faisant que celles et ceux qui l’approuvent disposent d’un important avantage initial. L’avance du côté Oui est élevée et les intentions de vote exprimées sont déjà consolidées à ce stade précoce de la campagne de votations. Les personnes titulaires du droit de vote partent elles-mêmes d’une nette acceptation du projet et soutiennent, aussi en termes de contenu, le décret cadre. En outre ne prévaut une critique formée que chez l’électorat de l’UDC, sachant que malgré le mot d’ordre Non, les signes ne sont pas clairement contre la loi aussi chez l’élite de l’UDC.
Les intentions de vote concordent également avec les attitudes envers les arguments Pour et Contre parce qu’une majorité claire considère cela comme une étape importante pour la transition énergétique.
Avec la situation de départ en présence, un Oui à la Loi pour un approvisionnement en électricité sûr est le scénario probable pour le 9 juin 2024. Uniquement si le camp des opposants devait prendre le dessus sur le terrain argumentatif durant la suite de la campagne, une polarisation unilatérale en direction du Non pourrait se déclencher. En dehors des sympathisants-es de l’UDC, cette loi toutefois ne fait que peu problème.
Intention moyenne de participer aux votations du 9 juin 2024.
La volonté de participer le 9 juin 2024 jusqu’à présent mesurée (46 %) est un peu inférieure à la moyenne sur le long terme (47,1 % entre 2011 et 2022 selon l’OFS).
Ce pourcentage pourrait continuer à augmenter au fil de la campagne, faisant qu’il faut s’attendre à une convergence vers les urnes le 9 juin 2024 comprise entre moyenne et supérieure à la moyenne.
Profil des personnes voulant participer
Comme à l’habitude, les titulaires du droit de vote d’un certain âge, détenant un niveau d’éducation élevé et percevant de hauts revenus manifestent des intentions accrues d’aller voter. Si le débat ne s’étend pas à d’encore plus larges milieux, le schéma de participation devrait également correspondre, le 9 juin 2024, au schéma actuel. Mérite d’être cité le fait que les titulaires du droit de vote plutôt sceptiques envers le gouvernement manifestent une volonté marquée de participer (63 %). Ce taux, considéré par-delà tous les sous-groupes, est le deuxième le plus élevé. Seuls-es les titulaires du droit de vote touchant de hauts revenus présentent un taux de mobilisation plus élevé: 68 % d’entre eux indiquent qu’ils participeront sûrement à la votation.
Pendant que se dessine un degré de mobilisation comparable toutes régions linguistiques confondues, des différences ressortent si l’on considère le type de zone habitée: si une majorité ténue de titulaires du droit de vote vivant en ville veut certainement voter, leurs homologues vivant en agglomération et à la campagne sont respectivement minoritaires.
Sur le plan politique, les titulaires du droit de vote proches des partis de gauche et écologistes (Verts et PS) sont en position de départ plus fortement mobilisés que d’autres camps politiques. La mobilisation des personnes titulaires du droit de vote descend au plus bas chez celles ayant des affinités avec un parti de droite (UDC). Le taux est légèrement plus élevé chez les Indépendants (36 %).
Dans l’ensemble il faut s’attendre à une polarisation du débat, avec des effets mobilisateurs supplémentaires dans différents groupes, vu que ces quatre projets abordent un vaste éventail de thèmes susceptibles de mobiliser encore plus différents milieux comme le mouvement des covido-sceptiques. Si le focus continue de porter plutôt sur la Loi pour un approvisionnement en électricité sûr et sur les initiatives pour la santé, le schéma actuel pourrait se maintenir.
Première session de l’enquête Trend SRG-SSR sur les votations du 9 juin 2024, réalisée par l’Institut de recherche gfs.bern entre le 12 et le 25 avril 2024 auprès de 11040 titulaires du droit de vote. La marge d’erreur statistique est donc de +/- 2.8 pour cent.
La partie téléphonique de l’enquête présente a été réalisée par le Service d’enquête gfs, l’institut de recherche gfs.bern est en charge de l’évaluation et de l’analyse des données.
Le sondage suit la procédure RDD/Dual Frame, via les réseaux fixe et mobile. Dans le cadre du mandat SSR, le sondage téléphonique des électeurs est complété par un sondage en ligne depuis l’automne 2018, afin de renforcer la taille d’échantillonnage en Suisse romande et au Tessin. La partie en ligne a été réalisée sous forme de sondage opt-in (sondage participatif) via les portails en ligne de SRG SSR Médias. De plus amples informations sur le mandat et la méthode sont disponibles ici.
Pour pouvoir émettre des affirmations par régions linguistiques, nous avons tenu compte plus que proportionnellement des minorités linguistiques au cours de l’enquête CATI. Les proportions ont été rectifiées pour pouvoir émettre des affirmations au niveau national.
Nous ne pouvons émettre aucune affirmation sur la majorité des cantons vu que le nombre de personnes interrogées ne suffit pas pour effectuer des analyses assurées au niveau cantonal.
(LINK kontrollieren) Vous trouverez ici plus d’informations sur la théorie et la méthode des sondages SRG Trend.
Rapport technique succinct
Commettant : Conférence CR de la SRG SSR
Corpus de base : Titulaires du droit de vote Suisses
Origine des adresses CATI : Plan d’échantillonnage Gabler/Häder pour RDD/dual-frame; corrigé par liste Swiss Interview
Origine des adresses en ligne : Sondage opt-in via les portails Internet de SRG SSR
Relevé des données : par téléphone, assisté par ordinateur (CATI) et en ligne
Nature de l’échantillonnage CATI : randomisé/par régions linguistiques; méthode de la date de naissance dans le foyer selon régions linguistiques
Nature de l’échantillonnage en ligne : Sondage de participation ouvert
Période d’enquête : 12 – 25 avril 2024
Jour médian de l’enquête : 19 avril 2024
Taille des échantillons : minimum 1’200, réel 11040 (Cati: 1214, Online: 9826), n DCH: 7942, n FCH: 2629, n ICH: 469
Erreur d’échantillonnage : ± 2.8 points de pourcentage d’une valeur de 50% (et probabilité de 95%)
Particularités des quotas CATI : sexe/âge interverrouillés
Particularités des quotas en ligne : –
Pondération selon : Pondération dual-frame, langue, lieu de résidence, affinité avec un parti, recall, participation
Durée de l’enquête moyenne CATI : 16.7 minutes (écart-type : 4.4 minutes)
Publication : 3 mai 2024, 6h00