2e enquête "SRG Trend" relative à la votation du 3 mars 2024

Avant la mobilisation finale :

Initiative pour une 13e rente AVS - majorité pour et tendance au Non
Initiative sur les rentes - majorité contre en cours d’affermissement

Etude sur mandat de la SRG SSR

Si l’Initiative pour une 13e rente AVS avait fait l’objet d’une votation dès le 10 février 2024, elle aurait été acceptée, tandis que l’Initiative sur les rentes aurait été refusée. A cette date, la participation aux votations aurait été de 52 %, soit un taux supérieur à la moyenne.

Il s’agit d’un cliché instantané pris environ deux semaines avant le jour des votations, et non pas d’un pronostic. L’étude décrit la situation de départ avant la mobilisation finale.

Toute désignation, dans ce document, de personne, de statut ou de fonction s’entend indifféremment au féminin et au masculin.

Toutes les indications valent avec une probabilité de 95 % affectée d’une marge d’imprécision de ± 2.8 points de pourcentage. La campagne de votation ne fait que commencer et l’opinion à se former, faits dont il est prouvé qu’ils peuvent influencer le rapport des Oui et des Non lors des votations populaires. A cela s’ajoutent des effets dus à la mobilisation, encore inconnue, déclenchée par les campagnes.

Les constats de l’enquête font l’objet d’un positionnement théorique par le gfs.bern à l’aide de l’approche dispositionnelle

Ici se trouvent des informations générales sur les projets mis aux votations de mars, et ici sur la méthode sous-tendant les enquêtes de tendance SRG.

En outre, vous pouvez télécharger ici un recueil complet des graphiques.

Initiative pour une 13e rente AVS

Intentions de voter Oui majoritaires de justesse actuellement.

Vers la mi-février 2024, l’initiative « Mieux vivre à la retraite » aurait franchi de justesse l’obstacle de la majorité populaire. 53 % des personnes désireuses de participer ont eu au moins tendance à signaler une intention de voter Oui. 43 % voulaient voter plutôt ou sûrement contre cette initiative. Ainsi, en l’espace d’un mois, le camp du Oui a perdu 8 % et le camp du Non a progressé d’un pourcentage équivalent.

Avec une valeur supérieure à 50 % ou autour de 53 %, la majorité des cantons viendrait s’ajouter comme obstacle supplémentaire. Sur la base uniquement des données d’enquête, nous ne pouvons faire aucune prévision assurée quant à la majorité des cantons. Tout dépend naturellement de la suite de l’évolution jusqu’au jour des votations. Dans les scénarios, nous nous exprimons de façon correspondante sur la majorité des cantons.

Les personnes titulaires du droit de vote désireuses de participer partent d’une adoption de l’Initiative pour une 13e rente AVS. Elles sont 68 % à s’attendre à un Oui à l’initiative le 3 mars 2024, et 32 % à un Non. La part de Oui est estimée en moyenne à 53 %. La part de personnes partant d’un Oui a augmenté comparé à la première enquête.

L’opinion se trouve à un stade de formation avancé

40 % disent approuver certainement l’initiative pour une 13e rente AVS, 34 % sont certainement contre. Ce pourcentage total de 74 % de personnes fermement décidées parle pour une votation prédéterminée. En outre, 70 % des intentions de vote étant facilement compréhensibles aussi via les arguments, le stade de formation de l’opinion peut donc, dans l’ensemble, être considéré comme avancé. Les campagnes pour les votations conservent toutefois des marges de manœuvre chez les 22 % de personnes qui ont seulement tendance à s’être décidées (13 % plutôt pour / 9 % plutôt contre) et chez les 4 % encore entièrement indécises.

Le schéma du conflit: la langue, la catégorie sociale, l'âge et les échelles de valeurs prennent de l’importance

Plus les intentions de vote se rapprochent de la barre des 50 % et plus des majorités différentes entre les sous-groupes deviennent probables. Et ce n’est qu’en présence d’issues de votation de justesse que ces conflits et la mobilisation de sous-groupes s’avèrent effectivement codécider du résultat. Maintenant le schéma conflictuel est clairement reconnaissable mais, observées quantitativement, les différences ne sont pas aussi importantes que dans les débats typiquement polarisés. Si l’on compare le schéma conflictuel avec les initiatives de gauche typiques, cette thématique continue de jouir d’une grande popularité auprès de nombreux sous-groupes. Ainsi par exemple, 52 % des hommes et 54 % des femmes veulent voter Oui. Avec 68 %, les Suisses qui vivent à l’étranger approuvent aussi nettement. Dans les autres sous-groupes toutefois, des majorités différentes se dessinent maintenant:

des différences par régions linguistiques sautent aux yeux. En Suisse italophone, cette thématique ne perd pratiquement pas de soutien. Un taux inchangé, 79 %, veut voter pour la 13e rente AVS. En Suisse germanophone et francophone, la thématique perd respectivement 7 %. La Suisse francophone conserve toutefois une majorité confortable avec 59 % en faveur de l’initiative. Situation de « quasi-match nul » en Suisse germanophone: 48 % veulent voter Oui et 49 % veulent voter Non.

Les différences régionales sont importantes. Les pourcentages sont également dans l’impasse dans les régions rurales partout en Suisse (48 % pour le Oui, 48 % pour le Non). Dans les petites agglomérations, une majorité ténue en faveur du Oui demeure (52:44), tandis que les majorités pour le Oui dans les grandes agglomérations devraient être considérées comme plutôt assurées (58:39).

 

 

 

A la différence du sexe, l’âge est clairement devenu un schéma conflictuel. Les plus jeunes ne sont plus que 42 % à vouloir voter Oui. Les personnes d’âge moyen sont encore 56 % à approuver l’initiative, sachant que la tendance au Non s’avère faible. De même est seulement faible la tendance au Non chez les personnes qui ont atteint l’âge normal de l’AVS. Elles sont à 60 % en faveur de la 13e rente AVS.

Des différences entre catégories sociales sont également apparues plus clairement au grand jour. Les personnes ayant reçu une formation universitaire ne sont plus attribuables qu’à 50 % au camp du Oui. Les personnes disposant d’un revenu du foyer plus élevé ou très élevé sont majoritairement contre le projet. Très clairement, les groupes disposant de revenus moyens et réduits et ayant reçu une éducation moyenne et réduite continuent de vouloir voter pour le projet.

Dans le centre droit de l’échiquier politique, les sympathisants-es des partis s’orientent plus fortement sur les mots d’ordre respectifs. Des majorités de sympathisants-es du PVL, du Centre, du PLR et de l’UDC voteraient – en partie de justesse – Non. Malgré une légère tendance au Non chez les personnes non affiliées à un parti, une majorité claire de 70 % continue invariablement de vouloir voter Oui. Dans le camp de gauche, les opinions sont elles aussi majoritairement cristallisées: 72 % des sympathisants-es des Verts et 83 des sympathisants-es du PS veulent voter en faveur de l’initiative.

Enfin l’approbation de l’initiative est en nette régression chez les personnes qui font confiance au gouvernement. 41 % (soit -15 %) de ces personnes veulent encore approuver l’initiative. Celles qui ne font pas confiance au gouvernement veulent à 68 % (-1 %) voter Oui.

 

Argumentaire: la 13e rente AVS compense la disparition du 2e pilier, vs l'AVS va constituer un problème pour les générations futures.

Sur le plan du contenu, l’initiative pour une 13e rente AVS est jugée plus positivement que sur celui des intentions de vote: indexés et du point de vue de l’argumentation, 56 % des personnes désireuses de participer sont plus proches du camp du Oui, et 40 % du camp adverse. Au Centre, chez le PVL et aussi chez les Verts, l’approbation autour du contenu est un peu plus importante que cela ne se manifeste dans la question sur les intentions de vote.

Les trois arguments Pour testés ici reçoivent une approbation majoritaire et ils agissent, comme cela en est l’intention, sur la décision de vote. Bien que situés à un niveau continuant d’être élevé, les trois arguments voient leur soutien s’éroder un peu.

C’est l’argument selon lequel la 13e rente AVS compense la disparition du 2e pilier qui conduit le plus efficacement à la décision de voter en faveur de cette 13e rente. L’argument classé deuxième par son efficacité à convaincre de voter Oui est celui, nouveau, selon lequel la 13e rente rectifie la lacune dans la rente des femmes. L’argument classé troisième, important pour le choix du Oui, est que la situation financière des personnes retraitées va s’améliorer face au renchérissement général.

 

 

Cet argument demeure pratiquement incontesté et renvoie au fait que beaucoup de personnes reconnaissent la pression du problème dans le domaine des rentes: 79 % de toutes les personnes désireuses de participer approuvent cet argument indépendamment de leur intention de vote.

Les arguments opposés conservent ou accroissent leur pouvoir de persuasion. L’argument le plus efficace tout court est celui selon lequel la charge financière créée par cette initiative met en péril l’avenir de l’assurance de rente et le bien-être des générations futures. L’argument croît en importance et recueille une approbation croissante, mais il continue à ne pas convaincre une majorité de personnes désireuses de participer (46 % d’approbation contre 51 % de rejet). En deuxième position d’efficacité envers la décision de vote se trouve l’unique argument capable de convaincre une majorité: 56 % reconnaissent qu’une 13e rente AVS va entraîner une hausse des TVA et des prélèvements salariaux, ce qui constitue une atteinte au niveau de vie de la classe moyenne. Le troisième argument en faveur du Non n’explique plus que peu les attitudes du camp du Non: la répartition inéquitable de cette rente supplémentaire va renforcer les inégalités sociales en privilégiant les gens plus fortunés et en négligeant les personnes nécessiteuses. Cet argument gagne en approbation mais il ne convainc aucune majorité (46:50).

 

Tendance dans la formation de l’opinion

L’approbation de l’initiative a chuté à 53 %. Cela montre que l’on ne peut pas dire de manière sûre quelle sera l’issue de la votation. La tendance en direction du Non peut se poursuivre ou s’arrêter. Cela décidera du résultat pour la majorité populaire. Les initiatives affectées d’une prédétermination positive voient souvent l’approbation s’éroder. Si toutefois la campagne en faveur du Oui maintient la pression, les arguments en faveur du Non perdent de leur force. Plus les gens s’informent et plus les coûts deviennent importants à leurs yeux. Les personnes qui votent malgré tout Oui sont prêtes à payer plus pour une chose importante.

Des indices suggèrent que la tendance au Non va être freinée voire même stoppée. La pression exercée par le problème et la forte prédétermination dont est affecté ce thème proche de la vie quotidienne sont des raisons à cela. Une forte mobilisation, propulsée par des débats intensifs et l’attente d’un résultat sur le fil, pourrait stopper la tendance voire l’inverser.

Il en ira autrement si les positions du gouvernement et des partis du centre-droit d’une part, et les questions de la contrainte ajoutée à la solidarité intergénérationnelle d’autre part, continuent à venir occuper le devant de la scène.

 

Cela pourrait amplifier la tendance au Non. Une démobilisation se fait sentir actuellement, en particulier chez les personnes retraitées. La cause pourrait résider dans des champs de force sociaux différents (pressions dites croisées) en raison de la solidarité intergénérationnelle.

Dans la votation, comparable par son contenu, de l’initiative populaire «AVSplus: pour une AVS forte», l’initiative avait perdu 9 % entre la première et la deuxième enquête SRG-Trend. La deuxième vague avait révélé 40 % d’approbation, qui se sont traduits par 40,6 % de Oui lors de la votation populaire.

Si devait être atteint un taux supérieur à 50 % mais inférieur à 54 %, nous partons du principe, sur la base de votations comparables et des analyses par canton des deux vagues SRG-Trend dont nous disposons, qu’une issue de justesse peut être possible aussi quant à la majorité cantonale.

Qu’il s’agisse de la majorité populaire ou cantonale, les données tirées de nos enquêtes indiquent un résultat de justesse pour la votation du 3 mars 2024. De façon correspondante et bien que le camp du Oui ait actuellement l’avantage, il faut laisser l’issue de la votation ouverte.

Initiative sur les rentes

Intentions actuelles: clairement de voter Non

Si l’Initiative sur les rentes «pour une prévoyance vieillesse sûre et pérenne» avait fait l’objet d’une votation dès le 10 février 2024, elle aurait été rejetée. 35 % des personnes résolues à participer auraient été pour l’initiative et 63 % contre. Pendant la phase de campagne principale, la part de Non a augmenté de 9 %, tandis que la part de Oui perdait du terrain (-6 %). De même 2 % (soit -4 %) de personnes désireuses de participer restent encore indécises.

Les personnes titulaires du droit de vote s’attendent avec encore plus de netteté que lors de la première enquête à ce que l’Initiative sur les rentes soit refusée devant les urnes. 79 % partent d’une décision de vote négative le 3 mars 2024 (+6 %). En moyenne, la part de Oui lors de la votation du 3 mars 2024 est estimée à un taux stable de 44 %.

L’opinion se trouve à un stade de formation avancé

69 % des personnes jusqu’à présent mobilisées ont des intentions fermes de voter pour (21 %) ou contre (48%) l’initiative populaire. Les intentions de vote sont explicables à 58 % par des arguments. Le stade de formation de l’opinion est avancé, sachant le tableau d’opinion négatif s’est consolidé au fil de la phase de campagne principale.

Le schéma du conflit: seuls-es les sympathisants-es du PLR sont encore une majorité ténue à approuver l’initiative.

Au fil des campagnes, les 32 sous-groupes sociétaux et politiques étudiés ici ont été « emportés » par la tendance générale au Non. On ne trouve plus de majorité en faveur de l’Initiative pour les rentes que dans un unique sous-groupe: les personnes désireuses de participer proches du PLR. Près de 3 semaines avant le passage aux urnes, tous les autres sous-groupes auraient en majorité rejeté le projet. Même l’approbation initiale des personnes retraitées s’est désagrégée au fil de la campagne. Ces personnes continuent certes d’avoir plus de sympathies pour l’Initiative pour les rentes que les personnes plus jeunes titulaires du droit de vote, mais les voilà maintenant en majorité contre l’initiative.

A ce titre, c’est l’appartenance à un parti qui s’avère la ligne de démarcation centrale pour la votation sur ce projet. Les sympathisants-es des partis de gauche continuent de s’opposer clairement à ce que l’on continue d’accroître l’âge de la retraite.

 

 

Les sympathisants-es du PVL, du Centre et de l’UDC sont dans cet ordre des opposants croissants au projet.

Les personnes titulaires du droit de vote non affiliées à un parti sont elles aussi, avec 73 % de votes de refus, clairement contre l’Initiative pour les rentes. A l’exception de l’électorat proche de l’UDC, tous les électorats des partis campent sur la position de leur parti d’attache respectif. Chez l’UDC, le conflit entre l’élite et la base surprend peu vu que plusieurs sections cantonales ont, à la différence de la centrale du parti, donné le Oui comme mot d’ordre.

En raison de la tendance omniprésente au Non, d’autres différences se sont largement neutralisées. Les femmes par exemple demeurent un peu plus critiques que les hommes envers le projet. Mais parler d’un fossé entre les sexes serait une erreur. La très grande majorité des différences sont de nature graduelle, et le Non à l’Initiative pour les rentes est donc largement soutenu.

Argumentaire: solidarité avec les personnes âgées ou financement pérenne des rentes.

L’axe de progression de l’Initiative pour les rentes bénéficie certes d’une certaine adhésion quant à son contenu, mais ne convainc pas intégralement sur les détails. L’image dynamique reste cohérente avec l’évolution des intentions de vote: les arguments Pour ont perdu de l’adhésion au fil des campagnes, les arguments Contre en ont gagné. La nécessité d’accroître l’âge de la retraite est plus fortement contestée qu’il y a encore un mois, tandis que les difficultés des personnes âgées dans la vie professionnelle sont plus fortement soulignées.

48 % (soit -5 %) reconnaissent que l’augmentation de l’âge de la retraite est, comme à l’étranger, une mesure nécessaire pour financer durablement l’AVS. 48 % également (soit -2 %) voient dans l’initiative un moyen de lutter contre le manque de main-d’œuvre qualifiée, et ils ne sont plus que 41 % (soit -6 %) à soutenir l’argument selon lequel associer un âge de départ en retraite plus élevé à une espérance vie accrue est une démarche à la fois équitable et pérenne.

 

 

 

70 % (soit +3 %) voient une intensification de l’injustice vu que les détenteurs de hauts revenus conserveraient toujours l’option de partir tôt à la retraite. De même, le camp du Non reçoit beaucoup de soutien lorsqu’il évoque les difficultés rencontrées par les personnes âgées dans la vie professionnelle. 71 %, soit un taux en nette hausse (+6 %), reconnaissent l’argument selon lequel l’initiative passe sous silence les problèmes actuels des personnes âgées à la recherche d’un emploi. 69 %, soit un autre taux lui aussi en nette hausse (+6 %), appuient l’argumentation selon laquelle beaucoup de gens ne sont psychiquement ou physiquement pas en mesure de travailler au-delà de 65 ans, et que cette initiative va ainsi amplifier les inégalités sociales.

Le camp du Non conserve l’avantage en termes d’argumentation et pourrait même continuer à creuser l’écart: en termes de contenu, 62 % des personnes (+6 %) sont plus proches du camp du Non et 32 % (-5 %) du camp du Oui.

Tendance dans la formation de l’opinion

L’Initiative pour les rentes se trouvait déjà sur la défensive lorsque la phase principale de la campagne pour la votation a commencé, et la pression pesant sur elle s’est accrue par la suite. Une tendance générale au Non s’est instaurée, qui a gommé les sympathies existantes au début. Ainsi, 3 semaines avant la votation, il ne reste plus qu’un seul groupe de personnes désireuses de participer qui voteraient Oui de justesse: les titulaires du droit de vote proches du PLR.

Le tableau d’opinions contre l’initiative s’est cristallisé et la tendance au Non mesurée dans les intentions de vote se reflète aussi dans les attitudes argumentatives.

 

Vu la puissance des arguments en faveur du Non, les arguments solidaires en faveur des défis que les générations plus âgées rencontrent dans le monde du travail semblent s’imposer face à l’idée, abstraite, du financement d’une augmentation de l’âge de la retraite.

Dès le départ, les personnes titulaires du droit de vote se sont attendues à un refus du projet de 3 mars. Cette impression se renforce et toute autre issue qu’un refus de l’Initiative pour les rentes le 3 mars 2024 est improbable.

 

Intentions de participation

Intention supérieure à la moyenne de participer aux votations du 3 mars 2024.

La volonté de participer le 3 mars 2024 jusqu’à présent mesurée (52 %) est supérieure à la moyenne sur le long terme (47,1 % entre 2011 et 2022 selon l’OFS). En raison de la mobilisation finale, ce pourcentage pourrait continuer à augmenter au fil de la campagne, faisant qu’il faut s’attendre le 3 mars 2024 à une convergence vers les urnes plus ou moins clairement supérieure à la moyenne.

 

La mobilisation dans les villes, sur la base des votes par correspondance jusqu’à présent reçus, signale une très forte participation dans les villes. Cet effet ne se reflète toutefois pas encore dans notre enquête.

Profil des personnes désireuses de participer

Comme d’habitude, des titulaires du droit de vote âgés, détenant un niveau d’éducation et de revenus élevé, et politiquement affiliés à un camp, signalent des intentions de vote accrues. Si le débat ne s’étend pas à d’encore plus larges périmètres, le schéma de participation devrait également correspondre à cela le 3 mars 2024.

Mérite toutefois d’être citée la régression des intentions de participer chez les personnes titulaires du droit de vote âgées de plus de 65 ans: 51 % d’entre elles indiquent vouloir sûrement participer à la votation. En revanche, l’intention de participer est en forte hausse chez les personnes plus jeunes: fait nouveau, elles sont 48 % à vouloir participer aux votations.

Les personnes critiques envers le gouvernement et celles dont le foyer tend à disposer de revenu moyens sont actuellement un peu plus mobilisées que les groupes comparables respectifs.

 

Cela continue à parler en faveur de la mobilisation d’un certain potentiel protestataire, qui ne participe aux votations qu’en fonction de la situation et qui vote plutôt à contrepied de la position défendue par le gouvernement et le parlement.

Sur le plan politique, les titulaires du droit de vote proches des partis de gauche et écologistes (Verts, PS et PVL) continuent d’être plus fortement mobilisés que d’autres camps politiques. Une plus forte mobilisation du centre droit est pensable. Chez les personnes non affiliées à un partie, aucune poussée de mobilisation supplémentaire n’est reconnaissable.

Observés sur le plan régional, les personnes titulaires du droit de vote résidant en Suisse germanophone et francophone sont plus fortement mobilisées que leurs homologues en Suisse italophone.

Façon de citer

Deuxième session de l’enquête Trend SRG-SSR sur les votations du 3 mars 2024, réalisée par l’Institut de recherche gfs.bern entre le 7 et le 14 février 2024 auprès de 19’105 titulaires du droit de vote. La marge d’erreur statistique est donc de +/- 2.8 pour cent.

Méthode et base de données

La partie téléphonique de l’enquête présente a été réalisée par le Service d’enquête gfs, l’institut de recherche gfs.bern est en charge de l’évaluation et de l’analyse des données.

Le sondage suit la procédure RDD/Dual Frame, via les réseaux fixe et mobile. Dans le cadre du mandat SSR, le sondage téléphonique des électeurs est complété par un sondage en ligne depuis l’automne 2018, afin de renforcer la taille d’échantillonnage en Suisse romande et au Tessin. La partie en ligne a été réalisée sous forme de sondage opt-in (sondage participatif) via les portails en ligne de SRG SSR Médias. De plus amples informations sur le mandat et la méthode sont disponibles ici.

Pour pouvoir émettre des affirmations par régions linguistiques, nous avons tenu compte plus que proportionnellement des minorités linguistiques au cours de l’enquête CATI. Les proportions ont été rectifiées pour pouvoir émettre des affirmations au niveau national.

Nous ne pouvons émettre aucune affirmation sur la majorité des cantons vu que le nombre de personnes interrogées ne suffit pas pour effectuer des analyses assurées au niveau cantonal.

Vous trouverez ici plus d’informations sur la théorie et la méthode des sondages SRG Trend.

Rapport technique succinct

Commettant : Conférence CR de la SRG SSR
Corpus de base : Titulaires du droit de vote Suisses
Origine des adresses CATI : Plan d’échantillonnage Gabler/Häder pour RDD/dual-frame; corrigé par liste Swiss Interview
Origine des adresses en ligne : Sondage opt-in via les portails Internet de SRG SSR
Relevé des données : par téléphone, assisté par ordinateur (CATI) et en ligne
Nature de l’échantillonnage CATI : randomisé/par régions linguistiques; méthode de la date de naissance dans le foyer selon régions linguistiques
Nature de l’échantillonnage en ligne : Sondage de participation ouvert
Période d’enquête : 7 – 14 février 2024
Jour médian de l’enquête : 10 février 2024
Taille des échantillons : minimum 1’200, réel 19’105 (Cati: 1’208, Online: 17’897), n DCH: 14’194, n FCH: 4’224, n ICH: 687
Particularités des quotas CATI : sexe/âge interverrouillés
Particularités des quotas en ligne :
Pondération selon : Pondération dual-frame, langue, lieu de résidence, affinité avec un parti, recall, participation
Durée de l’enquête moyenne CATI : 12.1 minutes (écart-type : 3.3 minutes)
Publication : 21 février 2024, 6h00