Enquête réalisée auprès des jeunes et des entreprises sur mandat du Secrétariat d’État à la formation, à la recherche et à l’innovation SEFRI
Objectifs et profil de l’étude
L’objectif du baromètre des transitions est de recenser les décisions des jeunes en matière de formation à la fin de leur scolarité obligatoire, et d’évaluer la situation sur le marché suisse des places d’apprentissage. Une enquête en ligne (disponible en trois langues) est menée chaque année à cet effet auprès des jeunes de 14 à 16 ans et des entreprises comptant au minimum deux employés. Cette enquête est systématiquement réalisée en deux vagues.
Les graphiques ci-après donnent un aperçu des principaux résultats de la deuxième vague d’enquête en 2020.
Le rapport succinct sur l’enquête d’avril peut être consulté sous le lien suivant : Cockpit avril 2020.
L’enquête a démarré avant le lancement des mesures de confinement ordonnées le 16 mars 2020. Il a donc fallu attendre la deuxième série d’enquêtes du mois d’août, présentée ici, pour évaluer les effets de la crise du coronavirus sur le marché des places d’apprentissage.
Les résultats de cette deuxième série de 2020 se fondent sur une enquête représentative effectuée auprès de 1 885 jeunes et de 3 370 entreprises dans toute la Suisse. La méthodologie est détaillée à la fin de ce cockpit.
Le rapport de recherche détaillé sera disponible à la mi-novembre 2020.
Téléchargements: Résultats détaillés Collection de graphiques août 2020
Sur les 72 392 jeunes qui ont achevé l’école obligatoire à l’été 2020, 44 % ont commencé une formation professionnelle initiale et 40 % ont opté pour une formation générale. 14 % ont dû s’orienter vers une solution intermédiaire, dont 10 % vers une offre de formation transitoire et 4 % vers une année intermédiaire. À noter que seule une partie de la demande en places d’apprentissages est représentée ici, à savoir celle des 14-16 ans qui terminent leur scolarité obligatoire.
Selon la tendance qui se dessine depuis 2018, les jeunes délaissent progressivement la formation professionnelle initiale au profit des voies générales, tandis que les chiffres concernant les formations transitoires et les années intermédiaires restent stables.
Si la crise du coronavirus a eu des conséquences sur les jeunes au moment de la transition I, elle n’a posé de vraies difficultés qu’à quelques-uns seulement. Certes, 19 % admettent que cette crise a rendu leur orientation plus difficile, mais trois quarts ont bénéficié d’un soutien suffisant et une proportion stable de 84 % a pu commencer la formation de son choix en dépit d’obstacles épisodiques.
Du côté des entreprises, 24 % de celles interrogées dans ce cadre forment des apprentis. Sur les places d’apprentissage proposées en 2020, 92% correspondent à des formations sanctionnées par un certificat fédéral de capacité (CFC) et 8 % à des formations débouchant sur une attestation fédérale de formation professionnelle (AFP).
La majeure partie des 24 % d’entreprises formatrices qui ont participé à l’enquête a maintenu une offre constante par rapport à 2019 (72 %) ; 11 % d’entreprises ont proposé davantage de places d’apprentissage que l’année précédente, contre 8 % qui ont réduit leur offre.
Sur les places d’apprentissage disponibles en 2020, 90 % ont trouvé preneur. Au premier abord, les difficultés liées au coronavirus ne semblent pas avoir eu de répercussions massives sur le nombre de places d’apprentissage dans les entreprises formatrices. Toutefois, les entreprises interrogées signalent avoir dû recourir pour 45 % au chômage partiel, ce qui indique que la pandémie a eu des conséquences directes sur elles.
Comme indiqué précédemment, 90 % des places d’apprentissage proposées ont été attribuées au plus tard en août 2020. Le comportement agile des entreprises et la reconnaissance de l’importance de former des apprentis en temps de crise (candidatures express, prolongation des délais de dépôt des candidatures, etc.) devraient permettre d’atteindre en 2020 en grande partie le niveau « habituel » d’attribution des places d’apprentissage. Cependant, étant donné que la grande majorité des contrats d’apprentissage de Suisse alémanique avaient été signés avant le confinement, il se pourrait qu’il faille attendre l’année prochaine pour mesurer pleinement les effets de la crise.
La situation sur le marché suisse des places d’apprentissage ne peut pas être évaluée de manière concluante car les candidats âgés de plus de 16 ans et qui entrent sur le marché de l’emploi plus tard que les 14-16 ans interrogés ici n’apparaissent pas dans le baromètre des transitions. Seulement 31 % de l’ensemble des places proposées ont été occupées par des jeunes entre 14 et 16 ans qui ont terminé l’école obligatoire à l’été 2020.
État d’esprit général des jeunes au moment de la transition I
De manière générale, la satisfaction reste élevée en 2020 par rapport à la voie de formation choisie. Le constat général est que le degré de satisfaction des jeunes interrogés sur la décision qu’ils ont prise est élevé : la grande majorité d’entre eux ont pu choisir librement leur orientation (92%) et la faire coïncider avec leurs compétences et leurs centres d’intérêt (92%). Une grande partie des nouveaux apprentis se réjouissent à l’idée de suivre leur formation (91%) et la décrivent même comme la formation de leurs rêves ou la solution idéale (82%).
On a beaucoup spéculé sur l’influence de la crise du coronavirus sur le choix de formation des jeunes, et l’enquête fait elle aussi état de certaines difficultés – cependant, ces dernières ne sont pas généralisées.
Pour 19 % des jeunes, il est vrai que la crise du coronavirus a entravé le choix de la formation, mais trois quarts estiment avoir bénéficié d’un soutien suffisant sur ce plan en dépit du confinement et des autres restrictions.
La crise a donc eu des répercussions directes pour quelques jeunes en transition I (par exemple, un stage d’observation sur dix n’a pas pu avoir lieu) ; dans l’ensemble, étant donné qu’une grande partie des contrats d’apprentissage de Suisse alémanique ont été signés avant le confinement, la situation semble avoir été amortie par les mesures prises.
Ainsi, la majorité des jeunes se montrent optimistes quant à leur avenir, même si les avis sont plus réservés pour ce qui est de l’avenir de la société dans son ensemble.
Choix de la formation après la scolarité obligatoire
La formation professionnelle initiale, qu’elle se présente sous la forme d’un apprentissage (29 011 jeunes, soit 40 %) ou d’une solution scolaire (2 766 jeunes, soit 4 %), reste l’option la plus fréquente au sortir de la scolarité obligatoire. Une majorité de garçons (54 %) choisissent cette voie. Parmi les filles, seulement un tiers optent pour cette solution : elles privilégient la voie générale (filles : 47 %, garçons : 35 %), mais sont aussi davantage représentées dans les formations transitoires (filles : 14 %, garçons : 7 %) et les solutions intermédiaires (filles : 5 %, garçons : 3 %).
Alors que la proportion de jeunes disposant de formations transitoires s’est révélé stable dans l’ensemble, la tranche des 14-16 ans tend à se détourner de la formation professionnelle initiale pour s’orienter vers les voies générales. Cette tendance s’observe depuis les premières enquêtes de 2018.
Chose remarquable, 84 % des jeunes ont pu commencer la formation de leur choix initial même pendant cette année de crise 2020.
Une minorité de 7 % de jeunes ont dû se rabattre sur leur second choix et, depuis 2018, un taux stable de 9 % font autre chose que leur première ou leur deuxième choix. C’est dans ce dernier groupe que la crise du coronavirus révèle certains effets, car les personnes qui ont déclaré ne pas avoir pu commencer leur formation privilégiée indiquent souvent ne rien faire à la place ou être inscrites au chômage (2018 : 0 %, 2019 : 1 %, 2020 : 11 %).
Formation professionnelle initiale
La catégorie Formation professionnelle initiale (31 777 personnes) recouvre des jeunes qui commencent un apprentissage professionnel (29 011, soit 91 %) et des jeunes qui commencent leur formation initiale à l’école (2 766 jeunes, soit 9 %). Ce second groupe est clairement minoritaire, et la proportion se révèle stable sur la durée.
La majorité des jeunes ont commencé une formation professionnelle initiale de trois ou quatre ans (57 % et 41 %) sanctionnée par un certificat fédéral de capacité (CFC). En 2020, la répartition, a priori stable, a changé pour la première fois : il existe davantage d’apprentis qui commencent un apprentissage de quatre ans (2018 : 34 %, 2019 : 33 %).
Les formations sanctionnées par une attestation fédérale de formation professionnelle (AFP) restent l’exception (2018: 3%,2019: 2%, 2020:2 %).
Parmi les nouveaux apprentis de 2020, un nombre nettement plus important qu’auparavant entend suivre une maturité professionnelle parallèlement à l’apprentissage : 30 % ont en effet annoncé une telle intention, contre 21 % en 2018 et 20 % en 2019. Ce choix est le plus souvent motivé par les meilleures perspectives de carrière qu’offre la maturité professionnelle. Les jeunes qui n’envisagent pas de préparer la maturité professionnelle tout en suivant leur formation invoquent pour leur part comme principale raison le stress ou leur intention d’obtenir la maturité professionnelle après leur apprentissage.
Top 10 des professions en 2020
Le groupe des nouveaux apprentis compte à nouveau plus de garçons (18 392, soit 63 %) que de filles (10 618, soit 37 %), mais avec un écart dans la répartition qui s’est nettement élargi par rapport aux années précédentes (59 %, respectivement 58 % de garçon et 41 %, respectivement 42 % de filles en 2018 et 2019).
De même, de nettes différences se dégagent en 2020 dans les préférences professionnelles selon les sexes. Hormis le choix professionnel d’employé de commerce, celui de dessinateur est le seul qui se retrouve dans les deux listes de préférences.
Employée de commerce
Assistante en soins et santé communautaire
Assistante en pharmacie
Assistante médicale
Assistante dentaire
Gestionnaire du commerce de détail
Cuisinière
Assistante socio-éducative
Spécialiste en hôtellerie
Dessinatrice
Employée de commerce
Informaticien
Polymechaniker
Installateur-électricien
Dessinateur
Automaticien
Ebéniste
Charpentier
Mécanicien en maintenance d’automobiles
Médiamaticien
En 2020, les nouveaux apprentis ont envoyé en moyenne 7,1 candidatures. Cela représente moins de candidatures que les années précédentes (8,2 en 2018, 10,3 en 2019). Toutefois, ce chiffre varie nettement d’un groupe à l’autre. Pour 2020, les étrangers ont envoyé en moyenne 11,2 candidatures, contre seulement 6,3 pour les Suisses. Le nombre de réponses positives n’a pas reculé (2,0 en 2018, 2,1 en 2019, 1,9 en 2020), ni celui concernant les réponses en suspens (0,8 en 2018, 2,0 en 2019, 1,0 en 2020) ; en revanche, les refus ont diminué (5,4 en 2018, 6,2 en 2019, 4,2 en 2020).
La plupart des nouveaux apprentis avaient déjà un engagement d’apprentissage ferme avant le confinement (moyenne nationale : 64 % ; Suisse alémanique : 68 %, Suisse romande et italophone : 39 %). Ils sont donc majoritaires (82 %) à dire que la crise du coronavirus n’a eu aucun impact sur leur procédure de candidature. Toutefois, un dixième des stages d’observation n’a pas pu avoir lieu.
Les ruptures de contrats d’apprentissage sont visiblement une exception. Elles concernent seulement 3 % des jeunes qui envisageaient un apprentissage lors de l’enquête d’avril. 38 % d’entre eux admettent que la rupture du contrat d’apprentissage est liée à la crise du COVID.
Écoles de maturité
29 293 jeunes au total ont commencé une école de maturité après les vacances d’été. 22 007 (75 %) d’entre eux fréquentent un gymnase ou une école cantonale tandis que 7’286 (25 %) suivent l’enseignement d’une école de culture générale. La répartition entre ces deux types d’écoles de maturité se révèle stable par rapport à l’année précédente.
En 2020 également, les filles sont plus nombreuses à avoir commencé une école de maturité (16 270, soit 56 %) que les garçons (13 023, soit 44 %). Ces proportions n’ont pas évolué au fil du temps.
La majorité des élèves des écoles de maturité ont pu trouver l’option spécifique de leur choix dans l’école qu’ils fréquentent (78 %). Même si cette proportion a été inférieure à celle de l’année passée (88 % en 2019), elle ne marque pas une tendance (73 % en 2018).
Les options spécifiques choisies par la majorité des gymnasiens et des élèves des écoles de culture générale en 2020 sont illustrées ci-dessous. Tandis que les élèves étaient plus nombreux à privilégier la physique et les mathématiques, au détriment des options telles que les langues modernes, l’économie et le droit, qui sont en perte de vitesse. Il est à noter que les gymnasiens étaient plus nombreux à n’avoir pas encore choisi leur option spécifique en 2020.
Au niveau des écoles de culture générale, aucune tendance nette ne se dégage dans le choix de l’option spécifique. La discipline privilégiée reste la santé.
Outre l’intérêt, l’élément essentiel qui motive les élèves dans le choix d’une option spécifique est le bagage qu’elle peut leur apporter pour de futures études. Les points forts et les faiblesses sur le plan scolaire entrent également en ligne de compte.
Offres de formation transitoires
Un taux stable de 10 %, soit 7 476 jeunes, opte en 2020 pour une offre transitoire à la fin de la scolarité obligatoire. La plupart d’entre eux choisissent une formation purement scolaire, et c’est une tendance qui se confirme (33 % en 2018, 41 % en 2019, 48 % en 2020). Les filles sont nettement plus nombreuses à faire ce choix en 2020 (67 %) que les garçons (33 %), ce qui n’était pas le cas en 2019 (filles : 47 %, garçons : 53 %). Cela pourrait expliquer en partie la hausse du nombre de jeunes qui choisissent une offre transitoire scolaire.
La raison invoquée le plus souvent pour expliquer le choix d’une offre transitoire est la recherche infructueuse d’une place d’apprentissage (37 %). Cette raison est toutefois moins citée que les années précédentes (60 % en 2018, 43 % en 2019). 18 % des jeunes indiquent que leur décision est due à la crise du coronavirus.
Il apparaît clairement qu’après une offre transitoire, les jeunes souhaitent en général commencer un apprentissage. 11 % souhaitent ensuite intégrer une école de maturité – une proportion qui reste stable.
Année intermédiaire
Effectuer une année intermédiaire au sortir de l’école obligatoire reste l’exception. Seulement 4 % (3 081 jeunes) prennent cette voie. Comme l’année précédente, les filles y sont surreprésentées (1 865, soit 61 %) par rapport aux garçons (1 216, soit 39 %), même si l’écart entre les deux sexes tend à se réduire (filles en 2018/2019 : 77 %/66 %, garçons en 2018/2019 : 23 %/34 %).
Les raisons qui motivent le choix d’une solution intermédiaire sont aussi différentes que les solutions intermédiaires elles-mêmes. La catégorie Autre raison reflète ce résultat. Les raisons les plus fréquemment invoquées sont la volonté d’avoir davantage de temps pour soi et la recherche infructueuse d’une place d’apprentissage. La première de ces deux raisons est par ailleurs citée plus souvent que les années précédentes.
Offre et attribution de places d’apprentissage
24 % des entreprises qui ont participé à l’enquête proposent des places d’apprentissage.
En août 2020, 90 % de ces places d’apprentissage ont pu être pourvues. Pour 2020, la tendance ne révèle pas de difficultés particulières concernant l’attribution des places d’apprentissage. Le nombre de places d’apprentissage à avoir été attribué en 2020 est similaire aux années précédentes (2018 : 86 %, 2019 : 88 %).
8 % des places d’apprentissage proposées débouchent sur une AFP alors que 92 % mènent au CFC. Cette proportion s’avère relativement stable au fil des années (2018 : 7 %/93 %, 2019 : 9 %/91 %).
Die Aufschlüsselung der Lehrstellensituation nach Branchen liefert untenstehende Grafik.
L’offre de places d’apprentissage s’est amplifiée dans le secteur du commerce ainsi que dans celui de la santé et de l’action sociale. Une augmentation de l’offre de places d’apprentissage s’observe en outre dans les secteurs de l’administration publique, de l’éducation et de l’enseignement ainsi que dans les activités immobilières. Par contre, il y a de moins en moins de places d’apprentissage dans le secteur de la construction. Dans l’industrie manufacturière, l’offre a également diminué par rapport à l’année précédente.
Les secteurs du commerce, de la construction ainsi que de la santé et de l’action sociale connaissent des difficultés accrues dans l’attribution des places d’apprentissage ; en août 2020, près d’une place d’apprentissage sur cinq est restée vacante dans ces secteurs, alors que dans l’industrie manufacturière, c’était le cas d’environ une place sur dix.
Dans les secteurs de la construction, du commerce, de l’agriculture, de l’industrie manufacturière, de l’agriculture et aussi de l’hôtellerie et de la restauration, le nombre de places d’apprentissage vacantes a continuellement baissé depuis 2018.
En revanche, en 2020, le nombre de places d’apprentissage vacantes a nettement augmenté dans le secteur de la santé et de l’action sociale et dans celui des activités spécialisées, scientifiques et techniques.
Explications et solutions concernant les places d’apprentissage non pourvues
Les candidatures inadaptées ou l’absence de candidatures sont les principales raisons qui expliquent les places d’apprentissage encore vacantes en 2020. Alors que les candidatures inadaptées constituent moins un problème au fil du temps, la tendance à une baisse générale des candidatures ne se poursuit pas en 2020.
18 % des entreprises invoquent en outre le fait que certaines procédures de recrutement n’ont pas pu être menées en bonne et due forme en raison de la crise du coronavirus.
La problématique des places non pourvues n’est pas la même selon que l’on considère les places d’apprentissage pour un CFC ou celles pour une AFP : au niveau de la formation AFP, les candidats sont avant tout trop peu nombreux alors qu’au niveau de la formation CFC, c’est principalement le profil des candidats qui ne convient pas.
La décision prise par certaines entreprises de supprimer les places d’apprentissage restées vacantes ou de ne plus les publier reste l’exception. La plupart des places non pourvues seront à nouveau proposées l’année suivante (75%).
En 2020, dans le contexte du coronavirus, le pourcentage des entreprises ayant l’intention de laisser des places d’apprentissages vacantes pour pouvoir les occuper au besoin a augmenté (2018 : 52 %, 2019 : 50 %, 2020 : 66 %).
Profil des nouveaux apprentis
Par rapport à 2019, une constante demeure dans la volée des apprentis qui ont commencé leur formation à l’été 2020 : les garçons sont plus nombreux que les filles (56 % contre 44 %). Cette proportion de garçons et de filles s’avère globalement stable au fil du temps.
Les nouveaux apprentis de plus de seize ans sont moins nombreux en 2020. Alors qu’ils représentaient près de la moitié des nouveaux apprentis en 2018 et en 2019 (respectivement 51 % et 49 %), leur pourcentage ne s’élève désormais plus qu’à 37 %. Cependant, les entrées en apprentissage n’ont de loin pas toutes lieu directement après la scolarité obligatoire.
La part des places d’apprentissages attribuées à une personne déjà titulaire d’un CFC ou d’une AFP, à savoir 8 %, reste stable.
La majorité des entreprises formatrices continuent d’offrir la possibilité de préparer la maturité professionnelle parallèlement à l’apprentissage (2020 : 58 %). La part des nouveaux apprentis qui font usage de cette possibilité, 6 % seulement, demeure stable. Pourtant, ce pourcentage varie considérablement selon les secteurs. Les nouveaux apprentis qui envisagent d’obtenir une maturité professionnelle sont le plus souvent issus des secteurs des activités financières et d’assurance (24 %), de l’industrie manufacturière (17 %) ainsi que des activités spécialisées, scientifiques et techniques (15 %).
Évolution de l’offre de places d’apprentissage
La plupart des entreprises indiquent qu’elles proposent le même nombre de places d’apprentissage qu’en 2019. La part des entreprises qui ont diminué ou augmenté leur offre de places d’apprentissage n’a quasiment pas changé.
La crise du coronavirus a eu un impact sur les décisions que les entreprises sont appelées à prendre en la matière. Les entreprises formatrices qui proposent moins de places d’apprentissage en 2020 qu’en 2019 sont plus nombreuses à indiquer qu’elles ont dû prendre cette décision en raison de la situation économique actuelle (2018 : 10 %, 2019 : 11 %, 2020 : 20 %). Toutefois, les fluctuations naturelles restent la raison principale de la diminution du nombre de places d’apprentissage (2018 : 53 %, 2019 : 46 %, 2020 : 45 %).
Quant aux entreprises formatrices qui proposent plus de places d’apprentissage qu’en 2019, 15 % d’entre elles mentionnent avoir voulu ouvrir des perspectives malgré la crise du coronavirus. Le souci d’assurer la relève dans la profession demeure toutefois la raison principale de l’augmentation du nombre de places d’apprentissage (2018 : 36 %, 2019 : 36 %, 2020 : 41 %).
Pour 2021, la situation est encore floue. Certes, la majorité des entreprises formatrices aimeraient maintenir constante leur offre de places d’apprentissage, en dépit de la situation économique du moment et des craintes liées aux effets du coronavirus. Pourtant, les entreprises formatrices sont très nombreuses à faire preuve de retenue sur cette question et à mentionner qu’elles ne savent pas encore ce qu’elles décideront à ce sujet.
Apprentis ayant terminé leur apprentissage
La plupart des apprentis avaient suivi leur formation dans de grandes entreprises comptant plus de 100 collaborateurs (50 %) ou dans des entreprises moyennes (32 %).
Pour une majeure partie de ces apprentis, les secteurs concernés sont ceux de la santé et de l’action sociale, du commerce et des industries manufacturières.
Les deux premiers secteurs (santé/social et commerce) sont sans ambiguïté en plein essor sur le plan de la formation, aux côtés de l’information et de la communication, de l’administration publique, des activités financières et d’assurance et du domaine de l’éducation et de l’enseignement.
Par contre, de moins en moins de jeunes qui ont achevé leur apprentissage se retrouvent dans les secteurs de la construction, du divertissement et des transports.
En 2020, la plupart des jeunes en fin d’apprentissage quittent l’entreprise qui les a formés. Un tiers se voit proposer un emploi fixe dans la même entreprise et 16 % obtiennent un contrat temporaire.
Les emplois fixes ont légèrement baissé par rapport à l’année précédente, alors que les départs de l’entreprise formatrice ont augmenté. Ces chiffres évoluent dans la même échelle qu’en 2018 et ne reflètent donc pas de changement notable qui serait lié à la pandémie.
Le graphique ci-dessous indique la part d’emplois fixes par secteur et en fonction de la durée. Les évolutions dynamiques sont hétérogènes et il n’est pas possible de dégager une tendance qui concernerait tous les secteurs.
Le secteur qui compte le plus d’apprentis en fin de formation (santé et action sociale) a engagé le même nombre de jeunes que sur les deux années précédentes. Un accroissement des emplois fixes est à noter dans la deuxième catégorie en termes numéraires, à savoir celle du commerce. L’inverse se produit dans la troisième catégorie, celle des industries manufacturières, où l’on constate depuis 2018 une diminution constante des emplois fixes de jeunes ayant terminé leur apprentissage. La même situation se retrouve dans le secteur de la construction, des activités financières et d’assurance et des professions libérales.
Remarque importante :
Les données présentées ont été obtenues par extrapolation. Les résultats de la population cible ont été extrapolés sur la base des échantillons.
L’extrapolation pour les jeunes se fonde sur les jeunes qui ont fréquenté la 8e classe l’année précédente selon les statistiques de la formation professionnelle initiale (Office fédéral de la statistique OFS).
Pour 2020, il a été décidé de renoncer à une extrapolation des chiffres concernant les entreprises.
Jeunes:
Groupe cible : habitants de 14 à 16 ans qui ont participé à l’enquête du mois d’avril 2020 et qui ont terminé leur scolarité obligatoire à l’été 2020
Base d’adresses : cadre d’échantillonnage de l’Office fédéral de la statistique
Méthode d’enquête : enquête écrite (en ligne)
Période de l’enquête : 20.07. – 02.09.2020
Nombre total de participants: N = 1’885
Marge d’erreur :± 2.2 % pour 50/50 et une probabilité de 95 %
Exploitation : 65%
Pondération : 1er niveau : nombre de jeunes par canton ; 2e niveau : âge/sexe, regroupé par canton
Entreprises:
Groupe cible: entreprises comptant au moins deux salariés, die an der April-Umfrage teilgenommen haben
Base d’adresses : registre des entreprises de l’Office fédéral de la statistique
Méthode d’enquête : enquête écrite (en ligne/papier)
Période de l’enquête: 20.07. – 07.09.2020
Nombre total d’entreprises participantes: N = 3’370
Marge d’erreur : ± 1.7 Prozent pour 50/50 et une probabilité de 95 %
Exploitation: 71%
Pondération : région linguistique, taille de l’entreprise, répartition NOGA
Lukas Golder: politologue et spécialiste en médias
Martina Mousson: politologue
Aaron Venetz: politologue
Consultant externe
Prof. Dr. Stefan C. Wolter, professeur en économie de l’éducation, Université de Berne