La confiance dans les pharmacies est élevée et stable

Indemnisation acceptée pour de nombreux services

pharmaSuisse

Début 2020, gfs.berne a réalisé pour le compte de pharmaSuisse un septième sondage auprès de la population suisse. Le Moniteur des pharmacies a été réalisé pour la première fois en 2014 sous une forme comparable et a été répété chaque année par la suite. En 2020, le questionnaire a été abrégé.

La présente étude se concentre sur la perception du rôle des pharmaciens et la confiance qu’ils inspirent, sur l’étude de la perception des offres et des services des pharmacies et de l’intérêt pour ceux-ci ainsi que sur l’analyse des questions liées aux pharmacies.

Cette année, 1002 habitants de Suisse âgés de 18 ans et plus, qui parlent l’une des trois langues principales, ont été interrogés.

La révision de la loi sur les produits thérapeutiques et de la loi sur les professions médicales a renforcé l’importance des pharmacies suisses. Des innovations technologiques ont également contribué à ce développement. Les connaissances des pharmaciens suisses sont plus que jamais mises à profit. La pharmacie ne se contente pas d’être un maillon important dans la chaine des professionnels de la santé ; aujourd’hui, elle est un intervenant de première ligne et un lieu idéal pour le travail de prévention qui s’adresse aux personnes en bonne santé.

Afin de classer les résultats, il convient de mentionner que l’enquête a été menée alors que l’épidémie de coronavirus avait déjà éclaté en Chine, mais avant que le nombre de cas n’augmente avec une telle rapidité en Italie et dans le reste de l’Europe.

Vous trouverez de plus amples détails sur la méthode d’enquête dans l’encadré d’information à la fin du cockpit.

Nouvelles concernant les pharmacies

Cette année, 13 % des habitants interrogés ont pu se souvenir des nouvelles concernant les pharmacies. Cela représente 10 points de pourcentage de moins qu’en 2019. Contrairement à l’année précédente, où le thème de l’« Abolition de la prescription médicale obligatoire » dominait les souvenirs des personnes interrogées, les nouvelles de cette année concernant les thèmes « Structure du paysage pharmaceutique » et « Services des pharmacies » sont les plus fréquemment évoquées.

Des commentaires ont été faits, par exemple, sur l’acquisition de pharmacies par de grands groupes et sur les pharmacies sur Internet ou sur les services pharmaceutiques tels que les consultations et les vaccinations. Les nouvelles qui ont été perçues le plus positivement sont les annonces publicitaires et les journaux de pharmacie. Les nouvelles concernant la structure du paysage pharmaceutique ont été évaluées de la manière la plus négative.

Déclarations sur les pharmacies

Nous avons présenté aux habitants interrogés des affirmations diverses sur les pharmacies en Suisse. Trois arguments ont été cités pour la première fois cette année. Ceux-ci ont été accueillis plus ou moins favorablement par la population. Alors que le nouvel argument concernant la perception d’une indemnité pour la prescription directe de médicaments sans médecin (66% « plutôt/tout à fait d’accord ») a reçu un soutien majoritaire dans la population, les arguments selon lesquels les pharmacies facturent un tarif pour la délivrance de médicaments prescrits par un médecin (38%) et peuvent facturer une indemnité pour les consultations sans remise de médicaments (28%) n’ont pas bénéficié d’un soutien majoritaire. Pour la population, il semble que le fait qu’un traitement ait été dispensé entièrement en pharmacie ou seulement en partie joue un rôle dans le paiement des suppléments. Ceci est particulièrement évident dans catégorie d’âge des plus jeunes.

Parmi les affirmations déjà citées les années précédentes, les arguments les plus fortement partagés sont une fois de plus ceux énonçant que la pharmacie est le premier point de contact pour l’explication de médicaments (80%) et qu’elle est considérée comme une solution simple qui permet d’économiser des coûts (77%).

Les arguments selon lesquels la surtaxe de consultation est une arnaque (47%), que les pharmacies s’enrichissent avec les médicaments coûteux (46%) et que les services devraient être rémunérés selon le principe du demandeur-payeur (45%) ne sont plus soutenus cette année par une majorité. Dans ce contexte, il existe des différences entre les groupes d’âge des 18-39 ans et des plus de 40 ans: Les premiers sont plus enclins à penser que la surtaxe de consultation est une arnaque et que les pharmacies s’enrichissent avec les médicaments coûteux. Les plus de 40 ans, en revanche, penchent plutôt pour le principe du demandeur-payeur.

L’argument selon lequel il est plus facile et plus sûr d’obtenir des médicaments en passant par le médecin a perdu le plus de soutien par rapport à l’année précédente. Il représente 17 points de pourcentage de moins en 2020 et s’élève actuellement à 33 %. En Suisse romande, cet argument est même plus fortement soutenu (45%).

L’argument selon lequel la vente par correspondance en ligne est plus pratique que le passage par la pharmacie a également perdu du terrain (22%, -6 points de pourcentage en moins par rapport à 2019), bien que le pourcentage de soutien soit nettement plus élevé chez les 18-39 ans (44%).

Confiance dans les pharmacies comme premier point de contact

Dans le cas de problèmes de santé mineurs, tels que les rhumes ou les maux de tête, près de la moitié de la population interrogée renonce à demander conseil, par exemple chez un professionnel de la santé. Depuis 2017, on observe une tendance croissante à la diminution des conseils (2017 : 35%, actuellement : 49%).

Parmi ceux qui demandent des conseils, les pharmaciens sont les principaux interlocuteurs pour les informations sur les problèmes de santé mineurs depuis le début de l’enquête en 2014. 20 % d’entre eux s’adressent à une pharmacie.

Il y a deux ans, leur part représentait encore à 25 %. Il semble que les pharmacies n’aient pas encore trouvé de moyens aptes à renforcer leur rôle et leur présence en tant que premier point de confiance et de conseil pour les problèmes de santé mineurs.

En outre et comme les années précédentes, les médecins sont la seconde instance la plus fréquemment consultée (17%). Ce chiffre est resté relativement stable depuis 2014. Environ un dixième des personnes interrogées s’adressent à des amis, des connaissances ou des parents pour leur poser des questions sur des problèmes de santé mineurs, les moins de 40 ans étant les plus nombreux (14%). Les autres professionnels de santé ou les médias ne sont sollicités qu’occasionnellement pour des conseils ou consultés pour recueillir des informations.

La confiance dans les différents acteurs de la santé et les médias en tant que premier point de contact pour les maladies à évolution normale est diversement accentuée.

Cette année, on a constaté une baisse marquée de la confiance envers quatre des six points de contact officiant de premier interlocuteur. La tendance à la baisse qui prévaut depuis quelques années s’est encore accentuée cette année. Ceci vaut surtout pour les médecins spécialisés (-20 points de pourcentage, actuellement 67% « fait plutôt/très confiance »), les urgences hospitalières (-24 points de pourcentage, actuellement 54%), les droguistes (-14 points de pourcentage, actuellement 42%) et Internet (-4 points de pourcentage, actuellement 18%).

Pour Internet, il existe des différences générationnelles: La confiance en Internet est nettement supérieure, chez les plus jeunes (29%), à celle des plus âgés (8%).

La pharmacie est le seul interlocuteur à noter une légère augmentation de la confiance par rapport à l’année précédente. Actuellement, 90 % de la population disent faire plutôt à très confiance à la pharmacie comme premier point de contact (+ 3 points, encore dans la fourchette d’erreur standard de ± 3,2 points).

Les médecins généralistes jouissent toujours du plus haut niveau de confiance, à 94 %. Ce chiffre est aussi élevé que l’année précédente.

Une régression multivariée a servi à déterminer les facteurs qui influent sur la confiance que les personnes témoignent aux pharmacies. À cette fin, les opinions concernant les pharmacies, les comportements et les divers services offerts ont été inclus dans le modèle statistique et mis en rapport avec la confiance. Avec une valeur explicative plutôt faible de 15 %, il est possible de tirer des tendances du modèle de régression. Cependant, d’autres facteurs, qui nous sont inconnus, peuvent également jouer un rôle dans la confiance témoignée aux pharmacies.

Les seuls facteurs qui sont apparus sont ceux qui ont eu un effet nettement positif sur la confiance témoignée aux pharmacies.

La bonne disponibilité des pharmacies est ici le facteur le plus important: Il s’avère que plus l’opinion selon laquelle les pharmacies sont une solution simple et économique est forte, plus la confiance en elles est grande.

La visite régulière de la même pharmacie a également un effet positif sur la confiance témoignée aux pharmacies, ce que font généralement près de 80 % des habitants interrogés.

En outre, les services de conseil jouent également un rôle important dans la confiance témoignée aux pharmacies, ce qui permet d’en conclure qu’ils sont un élément essentiel de la confiance dans les pharmacies: En effet, plus les personnes interrogées partagent l’opinion que la pharmacie est le premier point de contact pour expliquer les médicaments, plus la confiance en elle est grande. La confiance dans les pharmacies augmente également dans la mesure où l’opinion est partagée que les pharmacies ont le droit de facturer une indemnité pour les consultations sans délivrer de médicaments. Il en va de même de la perception d’un tarif pour la remise de médicaments prescrits par un médecin.

Services en pharmacie : notoriété et intérêt

Ces dernières années, les pharmacies se sont de plus en plus transformées en prestataires de soins de santé polyvalents proposant de nombreux services et offres de soins de santé divers.

Cette année, le nombre de services pharmaceutiques que nous avons analysés a été réduit et trois nouveaux services ont été ajoutés (traitement des maladies, préparation et mise à jour d’un régime médicamenteux et suivi thérapeutique des malades chroniques).

En 2020, les offres les plus connues sont la remise de médicaments génériques (91%, +9 points de pourcentage par rapport à 2019), les services de conseil sans rendez-vous (82%, +12 points de pourcentage), les zones de conseil protégées (63%, +4 points de pourcentage) et la préparation de piluliers (54%, +2 points de pourcentage). Tous les autres services et les offres sont inconnus de la majorité des habitants.

En 2020, l’intérêt pour les services pharmaceutiques a baissé pour presque toutes les offres et marque un léger revirement de la précédente tendance à la hausse. Les offres les plus récentes des pharmacies concernant la vaccination contre les tiques et le dépistage du cancer colorectal ont connu la plus forte baisse d’intérêt. Malgré cette baisse, la majorité de la population est toujours intéressée par presque toutes les offres.

L’intérêt pour les services de conseil sans rendez-vous constitue une exception à ce déclin: Ce chiffre est actuellement en légère hausse (+3 points, actuellement 85%). En outre, plus de 60 % de la population sont très intéressés par les zones de consultation protégées (71%), l’élaboration et la mise à jour de régimes médicamenteux (66%), la comparaison des médicaments actuels (65%), le suivi thérapeutique des malades chroniques et le traitement des maladies (64% chacun).

Première lecture

Confiance stable dans les médecins et les pharmacies de premier recours, l'ajustement structurel est perçu

Alors que la confiance dans les différents points de contact s’est effondrée, la pharmacie a pu maintenir un niveau de confiance élevé et stable. La facilité d’accès aux pharmacies, la fidélisation envers une pharmacie particulière et son rôle de centre de conseil constituent la base de la confiance fondamentale de la population. Les changements dans la structure du paysage pharmaceutique, qui sont perçus plutôt négativement, pourraient avoir un impact sur la perception de la population quant à la proximité des pharmacies.

L’indemnité pour les traitements est acceptée

L’indemnisation des services des pharmacies est acceptée par la majorité de la population si celle-ci est perçue lorsque les médicaments sont prescrits directement par les pharmacies. La situation est différente s’il y a une consultation dans une pharmacie sans remise de médicaments ou une remise de médicaments avec prescription par un médecin. La population considère qu’un ensemble de services « complets », comprenant la consultation et la prescription de médicaments, mérite d’être indemnisé. Par contre, la majorité d’entre elle n’est pas prête à payer pour des services partiels (moins évidents) d’un traitement.

Diminution de l'intérêt pour les services

Après des années de demande croissante de (nouveaux) services des pharmacies, cette année sera marquée par une désillusion. Seules les offres individuelles et les services de base des pharmacies peuvent susciter un intérêt croissant. La plupart des services pharmaceutiques ont suscité moins d’intérêt. Ceci peut s’expliquer par le fait que les campagnes telles que celles pour le dépistage du cancer colorectal sont moins présentes cette année. En outre, l’année 2020 voit le retour des questions et services de santé essentiels, tels que les conseils en matière de médicaments.

La confiance en Internet baisse

La confiance en Internet concernant l’obtention des informations sur la santé et des médicaments est en baisse. Alors que les années précédentes l’achat de médicaments en ligne gagnait constamment en popularité, on constate cette année une baisse significative. D’autres études du secteur des soins de santé révèlent également l’incertitude de la population concernant les offres numériques. En revanche, des points de contact éprouvés et facilement accessibles, tels que les pharmacies, ont pu consolider leur position en tant que centres de conseil. Aux côtés de la profession médicale, ce sont eux qui jouissent de la plus grande confiance de la population.

Différences intergénérationnelles

Les 18-39 ans font plus confiance à Internet que les générations plus âgées, ils ont tendance à se confier à des connaissances sur leurs problèmes de santé et sont un peu plus regardants sur les prix que les plus de 40 ans en termes de coûts et de frais. Des services, des offres et des campagnes spécifiquement adaptés aux jeunes pourraient contribuer à repositionner davantage la pharmacie comme premier point de contact pour les jeunes et à rendre le conseil plus attrayant en cas de problèmes de santé mineurs.

Détails méthodologiques

Donneur d’ordre : pharmaSuisse

Population de base : Habitants à partir de 18 ans en Suisse qui comprennent une des trois langues principales

Zone de sondage : toute la Suisse

Mode de relevé : par téléphone, assistée par ordinateur (CATI), RDD/Dual Frame (20% mobile)

Type d’échantillonnage : plan d’échantillonnage Gabler/Häder pour RDD/Dual Frame

Taille de l’échantillon : Nombre total de personnes interrogées N = 1002

Erreur d’échantillonage théorique : ± 3.2 pourcent à 50/50 et probabilité de 95 pour cent

Pondération : langue

Durée de l’enquête :  du 27 janvier au 21 février 2020 (Jour moyen de l’enquête : 11 février 2020)

Durée moyenne de l’enquête : 14.6 min, écart-type 3.1 min